Vahid Halilhodzic voulait faire de cette rencontre contre la Guinée, un match test, il a pris un groupe de 28 joueurs, dans le but de donner la chance à un maximum d’éléments, parmi eux les gardiens de but. Il faut dire qu’au mois de juin dernier, l’entraîneur national voulait déjà donner la chance à d’autres portiers notamment contre le Burkina-Faso, mais Zemmamouche s’était présenté au stage blessé. Deux mois plus tard, Vahid l’a convoqué à nouveau pour lui donner cette chance, et alors que le gardien pensait être apte, les examens effectués au CTN ont démontré le contraire, comme révélé par le coach lors de sa dernière conférence de presse : «On a fait subir à Zemmamouche des tests, et on a remarqué qu’il n’était pas encore apte à 100%. Il doit encore être surveillé», a-t-il déclaré, sans donner plus amples explications. Mais il était clair qu’il y avait quelque chose d’inquiétant dans cette histoire, et ça s’est vite déclaré.
Une tendinite mal soignée
Finalement, le souci évoqué par le coach était plus sérieux qu’on ne le pensait. Le gardien usmiste traîne toujours la même blessure qui l’a privé du premier stage estival et de 3 rencontres : une tendinite. Il avait passé quelques jours avec l’équipe bénéficiant des soins avec le staff médical de l’EN, mais il a fini par être libéré, le médecin de l’EN lui a demandé de continuer les soins durant les vacances, chose qui n’a apparemment pas été faite par le joueur, est-ce une négligence de sa part ou de son club ?
«Mieux vaut rater un mois et demi que toute la saison»
L’entraîneur national, Vahid Halilhodzic a donc décidé de prendre le taureau par les cornes, il a convoqué, mardi dernier dans la soirée, son gardien de but pour un tête à tête durant lequel, le coach a sermonné son joueur, lui reprochant de s’être négligé. Il lui a demandé d’essayer de régler ce problème très vite, et de se faire opérer : «Pour le moment, le plus urgent pour toi c’est de guérir, tu ne peux en aucun cas continuer à jouer et à t’entraîner en traînant cette blessure, tu risque gros, alors mieux vaut passer maintenant sur le billard, sacrifier le début de saison avec ton club, et revenir dans un mois et demi en forme, c’est bien pour toi, et pour tout le monde, c’est mieux que de perdre toute l’année», lui a-t-il dit. Il faut dire que l’EN connaît un gros problème de gardiens, et perdre les seuls éléments dont Vahid dispose n’est pas le plus indiqué en cette période, mais le coach voit loin et sait qu’un Mondial se prépare avec un groupe au complet. C’est pour cela qu’il a demandé à son portier d’en finir une fois pour toute avec sa blessure.
Responsabilité partagée
Zemma est toujours blessé, à qui la faute ? Chacun peut avoir une réponse différente, mais ce qui est sûr, c’est que tout le monde est fautif, d’abord le joueur qui a préféré aller en vacances sans se soucier de son état de santé, ensuite vient l’erreur des Usmistes qui lui ont permis de s’entraîner depuis plus d’un mois sans qu’il ne soit contrôlé, ensuite vient la faute du staff médical de l’EN qui pouvait bien prendre en charge son dossier, ou dans le pire des cas suivre le joueur comme elle l’aurait fait si le blessé s’appelait Slimani ou encore Belkalem. Là, c’est sans doute le coach qui aurait insisté pour que chaque pas dans ces soins soit suivi de près, il a maintenant décidé de passer à l’acte mais en retard, chose qui fera peut-être perdre au joueur un ou même les deux matches de barrage prévus dans deux mois.
S. M. A.