JSM Béjaïa
Il a parlé de tout avec Compétition
Par Chekal Lyès
«La trêve nous a été bénéfique»
Le coach béjaoui estime que la trêve a été bénéfique pour son équipe, laquelle a continué le travail de préparation général entamé lors du mois sacré. «Le travail accompli lors de cette trêve est très bénéfique pour le groupe, comme en témoigne la forme physique affichée par les deux équipes alignées contre nos espoirs, lesquels caracolent en tête du classement général du championnat de leur catégorie. J’estime que lorsque les joueurs achèvent, et sans interruption, une longue mi-temps d’une heure, comme ils l’ont fait mardi, sans aucun souci physique, je ne peux qu’être satisfait et rassuré», a-t-il affirmé.
«Quelques éléments ont progressé»
Saâdi se dit très satisfait de la marge de progression de quelques éléments de son groupe en ce début de saison. C’est un bon signe pour l’avenir du club, estime le driver béjaoui : «J’ai constaté avec satisfaction qu’un certain nombre de jeunes talents, ayant une marge de progression très importante, commencent à donner satisfaction, ce qui va se répercuter positivement sur le club, et ce grâce à leurs qualités footballistiques intrinsèques et leur jeune âge. Le club en tirera profit sur plusieurs années s’ils restent à la JSMB ou financièrement en cas de transfert, du moment qu’ils sont liés par des contrats à moyen terme de trois années au minimum.»
«On n’a pas réussi le début mais on n’a pas été ridicules»
Abordant le côté technique de ce début d’exercice, Saâdi reconnaît qu’en regardant le classement actuel et les résultats enregistrés, ce n’est pas le début qu’il aurait souhaité. C’est aussi l’avis de l’ensemble de la famille béjaouie. Toutefois, sur le plan du jeu, ce dernier estime que son équipe n’a pas été ridicule pour autant : «Je sais que les résultats techniques enregistrés en ce début de saison ne sont pas reluisants, mais on n’a disputé que trois matches. On n’a pas été ridicules, même lorsqu’on a perdu à domicile contre le MCA, sur une erreur du gardien, laquelle fait partie du jeu. Contre Chlef, on a manqué de chance par moment, ce qui nous a privé d’une victoire. Alors que, face à l’Arba, je retiens la bonne réaction de l’équipe après l’ouverture du score par les locaux.»
«Mon équipe est jeune et manque de maturité, il faut être patient»
Contrairement à l’ensemble des supporters de l’équipe, Saâdi, plutôt optimiste, estime que l’avenir est devant sa jeune équipe, laquelle manque de maturité par rapport à l’effectif du MCA et de Chlef, qu’elle a affrontés en ce début de championnat. Pourtant, elle a réussi à leur tenir tête sur le plan du rendement : «J’estime qu’au vu des prestations fournies par ma jeune équipe, dont beaucoup d’éléments qui la compose manquent de métier et de maturité, face au MCA et à l’ASO Chlef, l’avenir est devant nous, à condition que la famille du club l’accompagne dans sa progression en faisant preuve de patience. On est seulement en début de saison. En d’autres termes, on ne peut porter un jugement fiable après trois matches.»
«On a des défections à certains postes, je le reconnais»
En évoquant la jeunesse de son groupe et son manque d’expérience, Saâdi nous a confié que, à certains postes, il a constaté malheureusement des défections, sans pour autant les nommer : «C’est clair qu’en plus de la jeunesse de l’effectif et le manque d’expérience de quelques-uns, je constate un manque à quelques postes dans l’équipe, que je ne vais pas bien évidemment citer. Je vais continuer à chercher les solutions de rechange en attendant le mercato hivernal.»
«L’entraîneur doit être jugé en fin de parcours, non après trois journées»
En homme de terrain, Saâdi reconnaît qu’un entraîneur doit être armé d’une force de caractère qui lui permettra de résister à la pression, étant le fusible le plus facile à faire sauter pour n’importe quelle raison, même extra sportive : «Pour être franc avec vous, je n’ai pas du tout aimé la pression supplémentaire que la presse, dont votre journal, exerce sur moi. En plus de celle de l’environnement immédiat de l’équipe, et ce après trois journées seulement du début de championnat, alors que le véritable jugement, et vous le savez, ne se fait réellement qu’en fin de parcours. J’ai fait mon temps et j’ai vraiment de la peine pour mes jeunes collègues qui débutent.»
«Hier, Charef, tout le monde le voulait. Aujourd’hui, on sème le doute sur ses capacités. Ce n’est pas normal»
Dans ce sillage, Saâdi, connu pour son franc-parler, a donné l’exemple du cas Charef : «J’aimerais bien que l’entraîneur bénéficie d’un soutien lorsque cela coince et que les résultats ne suivent pas. Parfois, l’entraîneur teste sans succès toutes les variantes possibles, cela arrive. Je cite le cas de Charef qui, chaque année, a été la cible de plusieurs équipes qui voulaient le chiper à l’USMH. Maintenant que cela coince en début de saison, quelques-uns commencent à mettre en doute ses compétences. C’est aberrant, ce n’est pas normal.»
«Pour réussir, un entraîneur a besoin d’un effectif à la mesure de l’objectif assigné»
En tant que doyen des entraîneurs en activité, Saâdi a pris ses responsabilités pour dire tout haut ce que pensent tout bas les entraîneurs locaux : «C’est devenu une mode malheureusement chez nous, l’entraîneur local n’est pas considéré à sa juste valeur, car nos responsables, lorsqu’ils montent une équipe compétitive, font appel aux techniciens étrangers. Toutefois, pour sauver les meubles ou rajeunir l’équipe, on se tourne vers l’entraîneur local. Les entraîneurs locaux réussissent des exploits par rapport à la disproportion des moyens comparativement aux collègues étrangers. Cela dit, le technicien local doit être jugé en fonction des sacrifices consentis et son abnégation à corriger le tir pour redresser la barre avec un effectif peu étoffé et une composante renouvelée à plus de 80 %, à l’image de la JSMB, dont la majorité de ses meilleurs joueurs a quitté le club. Le MCEE d’Iaïche aussi ainsi que l’USMH qui a changé de visage cette année.»
«Si on avait récolté cinq ou six points, on jouerait le titre et non le maintien»
Notre interlocuteur a tenu à rappeler l’objectif assigné par la direction, à savoir assurer le maintien, lequel demande beaucoup d’efforts et de sacrifices, surtout de souffrance de la part du staff technique et des joueurs, mais aussi du public : «Avec du recul, je me dis qu’on n’a pas le droit de juger un travail accompli après trois matches seulement. L’opération s’effectue au terme de l’exercice car si on avait récolté cinq ou six unités, on jouerait le titre. Ce n’est pas l’objectif assigné. La JSMB joue le maintien, lequel n’est pas un objectif facile à atteindre, comme le pensent certains. Il a besoin de beaucoup de sacrifice, de volonté et de souffrance, de la part du staff technique, des joueurs mais aussi du public.»
«Je n’ai pas l’habitude de figurer au bas du tableau. On doit remonter vite au classement»
Plus précis, Saâdi affirme ne pas être habitué à occuper le bas du tableau. Il compte remonter le plus tôt possible : «Je vous fais une confidence : c’est la première fois de ma carrière que j’occupe le bas du tableau. Je n’ai pas pour habitude de vivre une telle situation. On doit remonter vite au classement pour éviter la dégringolade. Je pense que le travail que nous avons accompli sera payant dès samedi contre le CABBA.»
«Le CABBA va tenter de refaire le coup de l’USMA. On va contrecarrer son plan»
Par rapport au marathon qui attend son équipe, avec trois matches en une semaine, à compter de samedi, Saâdi estime que la priorité va au match de samedi, contre le Bordj. Ceux de l’ESS et de la JSK ne sont pas d’actualité pour l’instant : «Le CABBA voyage bien, c’est clair, il a ramené un précieux point de Constantine face au CSC avant de créer la grosse surprise en humiliant l’USMA chez elle, et ce contrairement à ses prestations à domicile, se contentant de deux points en deux matches. C’est évident que les Bordjiens vont tenter de nous refaire le coup de l’USMA. On fera en sorte de contrecarrer leur plan pour les battre. Pour les deux autres matches, face à l’ESS et à la JSK, il est encore trop tôt pour en parler, vu que la priorité sera donnée au match de Bordj.»
«Je ne prendrai aucun risque avec la blessure de Samer»
Saâdi n’a pas raté l’occasion de rendre responsables les gens qui n’ont pas conseillé le jeune gardien Samer Yakoub : «Je suis vraiment désolé pour le jeune gardien Samer, lequel a été très mal conseillé par ceux qui gèrent sa carrière. Ils auraient dû l’aider à se faire opérer à temps au lieu de traîner cette méchante blessure à l’épaule durant plusieurs années avant d’atterrir à la JSMB.» Sa décision de ne plus compter sur Samer dans son effectif est irrévocable : «Je ne suis pas près de prendre un risque avec la santé de Samer.»
«Les excuses d’une bonne partie des supporters m’ont touché»
Pour conclure, Saâdi nous a confié avoir reçu des marques de sympathie de plusieurs supporters du club : «J’ai reçu les excuses de beaucoup parmi les supporters de la JSMB, dans le stade ou dehors, et partout dans la rue. Sincèrement, je n’ai pas compris cette soudaine réaction hostile d’une frange du public. Pour le bien de l’équipe, la famille béjaouie doit s’unir en aidant les jeunes du groupe, en les encourageant et non en les insultant.»
C. L.