Burkina-Algérie : Les Etalons affûtent leurs armes

A moins de 48 heures, l’adversaire de notre sélection nationale prépare dans la plus grande sérénité le rendez-vous de ce samedi, une sérénité voulue par la Fédération burkinabè qui cherche à mettre les joueurs dans les conditions idéales pour battre l’Algérie et se donner, par conséquent, un grand espoir pour une qualification historique à la Coupe du monde (le Burkina Faso n’a jamais participé à la Coupe du monde, ndlr).

Un exploit que les Etalons se disent prêts à réaliser, bien que sur le papier, comme on dit, l’Algérie part favorite. Mais il y a un facteur que notre adversaire tentera d’exploiter, c’est la motivation pour les coéquipiers de Richard Kaboré : jouer une Coupe du monde représente beaucoup de choses, eux qui ont goûté à la gloire après leur retentissant parcours à la dernière coupe d’Afrique des nations en Afrique du Sud en veulent encore. On sent la même détermination chez eux avant ce grand rendez-vous.

 

Ne rien laisser filtrer

En perspective du match de ce samedi, les Burkinabés ont opté pour la discrétion. Rares sont les informations qui sont diffusées sur l’état de forme actuel des Etalons, même les médias locaux n’en donnent que des bribes. «Ce sont des consignes qui ont été données par Paul Put», se désole un confrère, plutôt surpris par ce «verrouillage» inédit. En effet, jamais auparavant la porte n’était fermée devant les journalistes, notamment ceux du pays, qui semblent accepter cette mesure prise par le sélectionneur belge dont les intentions sont claires : priver son homologue algérien d’informations qui peuvent lui être utiles le jour du match. Cette histoire de réciprocité où les Burkinabés ont décrété le black-out à l’encontre des envoyés spéciaux de la presse algérienne ne serait qu’un stratagème pour nous tromper. En réalité, Paul Put, qui tient à entrer dans l’histoire en qualifiant pour la première fois la sélection burkinabè en Coupe du monde, veut impressionner ses adversaires en isolant son groupe. «Que préparent les Burkinabés ?» La question taraude les esprits des Algériens présents ici à Ouagadougou. «C’est de bonne guerre !», répliquent les Ouagalais lorsque vous les interpeller sur ce black-out et cette absence d’informations sur tout ce qui a un lien avec leur équipe nationale. Toujours est-il que cette attitude, bien qu’elle ne fait pas partie des habitudes de nos amis burkinabés, nous renseigne bien sur l’importance qu’ils donnent à la confrontation d’après-demain.

M. S.

 

Appel pour remplir le stade

C’est une habitude, paraît-il, chez les Burkinabés. Ce n’est qu’à la veille d’un match qu’ils s’intéressent réellement à l’événement. Néanmoins, comme l’enjeu est de taille, à Ouagadougou, une campagne de sensibilisation est lancée depuis le début de semaine pour encourager les supporters à venir en masse ce samedi et pousser les coéquipiers de Jonathan Pitriopa à bousculer les poulains de Vahid Halilhodzic. Toutefois, cet appel n’a pas encore donné les effets escomptés, vu que la vente de tickets qui a commencé mardi se passe dans l’indifférence. «Ils cherchent à se procurer des billets de stade gratuitement», nous dira un responsable du stade du 4-Août. Aux dernières nouvelles, l’opérateur Airtel, qui fait partie des sponsors majeurs, promet d’offrir des milliers de tickets gratuitement afin de garantir un soutien non négligeable aux Etalons samedi. Suffira-t-il pour faire plier la sélection algérienne ? On souhaiterait que ce soit non, d’autant que les nôtres auront 2000 fans derrière eux pour les soutenir.

M. S.

 

 

 

 

Les chouchous des Burkinabés arrivent

 

Par M. Stitou

Contrairement à son homologue algérien dont le groupe est au grand complet depuis le début de semaine, Paul Put n’a eu sous les mains tout son effectif qu’à partir de la séance d’hier matin. En effet, les sept joueurs qui manquaient encore à l’appel sont tous arrivés à Ouagadougou mardi, en fin en soirée. Ils sont venus de divers coins d’Europe (Allemagne, France, Pologne, Russie, etc.), voire du Qatar, pour Moumouni Dagano. En voyant débarquer à l’hôtel Joly (lieu d’hébergement des Etalons) des joueurs qui font pratiquement partie de son ossature, le sélectionneur Paul Put a dû être soulagé. Il faut dire que  Pitroipa, Nakoulma, Kaboré ou Koné font partie désormais de la génération dorée d’un football burkinabé en pleine progression. Adulés par les supporters quand ils sont en sélection, ces joueurs se donnent à fond. 

 

Assaut final

Après que l’effectif s’est complété, le sélectionneur Paul Put va entrer directement dans la préparation de la stratégie à adopter pour contrecarrer l’Algérie après-demain. Ayant programmé deux séances mardi et mercredi, le sélectionneur belge, contrairement à ce qu’on croit, en a profité pour peaufiner la préparation tactique du match, avec des exercices sur un demi-terrain, basés essentiellement sur la transmission de la balle et les tirs devant les bois. Demain, soit 24 heures avant le match, le coach belge procédera aux ultimes retouches tactiques dans une séance qui se déroulera à huis clos, bien entendu. Reste l’aspect psychologique qui est, faut-il le signaler, très important, car avec la pression du public qui rêve d’une Coupe du monde, les Etalons peuvent, et c’est tant mieux pour nous, passer à côté de la plaque. Cependant, la devise des Burkinabés est la suivante : «Place à l’assaut final !» Pour eux, c’est plus qu’une finale, nos capés sont avertis. Samedi, ce sera une vraie bataille sur le terrain, jouer une Coupe du monde, ça exige beaucoup de sacrifices et de détermination. Les Burkinabés semblent le savoir bien, comme l’illustrent les dispositions prises avant le déroulement de ce premier round.

M. S.

 

Censure à la RTB

Ces derniers jours, la radio et télévision burkinabées ne cessaient de diffuser des matches des Etalons, notamment ceux de la dernière coupe d’Afrique des nations qui avait propulsé le Burkina Faso jusqu’en finale. Depuis hier, paraît-il, des instructions ont été données à la RTB pour ne plus diffuser ces matches. «A ce rythme, les Algériens vont bien étudier notre jeu», avait-on prétexté. Franchement, a-t-on besoin de regarder les matches diffusés par la RTB pour découvrir cette équipe ? Bien sûr que non, avec les progrès de la technologie, c’est plus facile de se procurer des vidéos.

 

Des tablettes pour les journalistes

Depuis qu’il a été construit, bien qu’il ait abrité de grands évènements, dont la coupe d’Afrique des nations en 1998, le stade du 4-Août n’a jamais été doté d’une tribune de presse digne de ce nom. Souvent des journalistes s’étaient plaints des conditions de travail dans ce stade, une situation que l’office de gestion des infrastructures sportives (office qui gère le stade) promet d’améliorer à l’occasion du match de ce samedi. Environ 200 places seront exclusivement réservées aux journalistes accrédités pour ce match, des tablettes pour chaque siège sont également prévues, tout cela pour permettre aux journalistes de travailler dans des conditions plus ou moins acceptables.

M. S.

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