Le taxieur Maxime, dépassant la trentaine, nous a emmenés dans sa Mercedes, ancien modèle, vers le grand marché situé dans la place Wodwoukou. Avant d’arriver à notre destination, on est passés par plusieurs quartiers, tout d’abord le boulevard Bachwarga. Tout au long de ce long boulevard, la chose qui nous frappa le plus, c’est le grand nombre de motocycles qui circulaient dans un décor typiquement africain. Les marchés ambulants juxtaposaient le grand boulevard où tout le monde essaye de gagner sa croute, suivant les moyens du bord. Après avoir dépassé le boulevard Bachwarga, on a entamé le boulevard France Afrique, qui avait l’air d’être un quartier propre et résidentiel. Notre chemin s’est poursuivi en passant par la place des Nations et c’est juste après qu’on est arrivés à bon port, au grand marché. Il était 11h 30 quand le taxieur nous a déposés au grand marché, lieu connu pour être le centre commercial de la capitale burkinabè, où il y a un mouvement de foule extraordinaire. On vend tout dans ce quartier. Dès qu’ils ont su que nous étions des journalistes algériens, les gens se sont approchés de nous pour parler foot. Maxime, un jeune Burkinabé, est vite sorti de sa voiture où il avait accroché un drapeau du Burkina Faso, pour nous dire que les Etalons ne vont faire qu’une bouchée de leurs homologues algériens. «On vous battra au minimum 3 à 0. Nous sommes les plus forts et vous allez être mangés par Bancé et Pitroipa», a affirmé ce jeune supporter. D’autres personnes sont venues nous aborder avec un seul mot d’ordre dans leurs propos, le Burkina Faso ne laissera aucune chance aux Verts. Un autre supporter qui s’appelle Youssouf nous a fait savoir que la sélection du Burkina Faso est le vice-champion d’Afrique en titre, alors que l’Algérie a été éliminée au premier tour de la dernière CAN. «Nous sommes sur une courbe ascendante et notre participation à la dernière CAN nous a donné une grande confiance. Je ne pense pas que l’Algérie puisse résister aux Etalons, car dans notre stade et avec l’appui du public, on gagnera par un score lourd. Même si le match retour se jouera à Blida, on va décrocher notre qualification pour le mondial 2014», a précisé ce fan du Burkina Faso. Un autre supporter qui s’appelle Ismaël est persuadé que la sélection de son pays passera le cap algérien. «Affronter l’Algérie nous arrange beaucoup, c’est mieux que d’affronter la Côte d’Ivoire. On est mieux armés que l’Algérie et sur le terrain on va gagner sur un score lourd.»
Pour eux, un scénario favorable pour l’Algérie ne se produira pas
En discutant avec les supporters burkinabés, on leur a demandé que dans le cas où l’Algérie créerait la surprise et l’emportera à Ouagadougou, comment serait la réaction du public, la réponse est venue d’une manière collective, où les gens n’imaginent guère ce scénario, ils sont tellement sûrs de la victoire de leur équipe qu’ils n’envisagent pas du tout cette possibilité. «Vous les algériens vous pouvez rêver, car le rêve est permis, mais avec les Etalons vous n’avez aucune chance. Nous avons une grosse équipe qui est décidée à arracher son billet pour le mondial brésilien. Nous sommes arrivés à un stade de non retour. On ne veut pas rater ce grand virage de l’histoire du football burkinabé», ont tous répondu les supporters des Etalons.
Le rassemblement du public débutera vendredi à la place des Nations
Au cours de notre discussion, on a interrogé les gens sur le fait qu’il n’y a pas un grand engouement du public burkinabé pour le match et qu’on ne sent pas qu’il y a une grande effervescence autour de cette empoignade. Pour les Burkinabés, les choses seront autrement demain et samedi. Les supporters du Burkina vont commencer à se rassembler vendredi au niveau de la place des Nations pour commencer à faire la fête et donner et assurer un grand spectacle. «Ecoutez mon frère algérien, vous allez être surpris vendredi et samedi par le public du Burkina, il va créer une ambiance formidable et tout le monde va sortir dans les rues pour chanter et soutenir les Etalons. Le match se jouera à guichets fermés et dans le stade, on va pousser nos joueurs pour arracher la victoire. Cette qualification, on ne veut pas la louper», a affirmé notre interlocuteur.
K. H.
Les «tontourous» en force au stade
Si en Afrique du Sud les vuvuzelas sont toujours présents au stade, par contre, ici à Ouagadougou, on utilise une trompette, appelée communément «tontourou». Les supporters burkinabés, que nous avons rencontrés hier, au grand marché, nous ont fait savoir que le stade sera envahi ce samedi par les «tontourous» pour donner de la voix aux coéquipiers de Charles Kaboré.
K. H.
En plus des supporters algériens,
2000 refugiés maliens vivant à Ouaga vont soutenir les Verts
Durant notre reportage dans le quartier du grand marché, un homme dépassant la cinquantaine, qui a su que nous étions des Algériens, est venu nous saluer en arabe. On s’est arrêtés pour lui parler. Ce dernier nous a fait savoir qu’il s’appelle Sid-Ahmed, il est originaire de Tombouctou au Mali, que sa mère est algérienne de Tamanrasset. Il exerce le métier de chauffeur et fait souvent Mali-Burkina Faso par route. Il suit bien le football et l’actualité sportive. D’ailleurs, il nous a révélé que plusieurs refugiés maliens touaregs, vivant à Ouagadougou, dont le nombre dépassant 2000 personnes, originaires des villes de Tombouctou et Gawa, vont soutenir l’Algérie contre le Burkina Faso. «Je connais plusieurs refugiés maliens vivant à Ouagadougou, qui m’ont assuré qu’ils vont se déplacer ce samedi au stade du 4-Août pour encourager les Fennecs contre les Etalons», a précisé Sid-Ahmed.