Ses conférences de presse étaient très intéressantes, tellement il n’avait pas froid aux yeux pour rétablir certaines vérités sans se soucier des conséquences et de la portée que pouvaient produire ses déclarations. Néanmoins, depuis quelque temps, c’est sans doute une manière propre à lui de protéger son groupe, l’entraîneur bosnien gère différemment sa communication. Désormais, même pour les conférences de presse, il préfère envoyer à sa place son adjoint, Noureddine Kourichi. Avant-hier à Ouagadougou, c’est d’ailleurs ce dernier qui s’est présenté après le match à la conférence, ce qui indisposa les journalistes burkinabés qui ont pris la défection de l’entraîneur en chef de l’EN pour un manque de respect. «Pourquoi Paul Put est-il venu et votre entraîneur nous envoie son adjoint ?» nous interpellera un confrère burkinabé. On lui répliquera par : «Il est énervé par la prestation de l’arbitre zambien, il préfère rester au vestiaire avec ses joueurs, plutôt que de venir en conférence, descendre en flammes cet arbitre.» Toujours est-il que, depuis quelque temps, Vahid Halihodzic a changé de mode de communication, même si, à Ouagdaougou, on laisse entendre que c’est le président de la FAF qui lui aurait recommandé de bouder cette conférence. D’ailleurs, avant de quitter le stade 4-Août, les deux hommes étaient sortis ensemble des vestiaires. En arrivant au niveau de la porte de sortie, ils trouveront une meute de journalistes qui souhaitaient arracher au moins une déclaration à Vahid Halilhodzic. C’est finalement le président de la FAF qui s’est arrêté quelques instants, laissant filer tranquillement son entraîneur vers le bus de la délégation garé dehors. En limitant ses sorties médiatiques, Vahid Halilhodzic, qui travaille tel un fou pour tirer son groupe vers le haut, est sur le point de le réaliser, puisque, après avoir perdu 3-2 à Ouagadougou, l’EN est plus que jamais proche du Brésil. Tant que cet objectif n’est pas atteint, Vahid Halilhodzic restera muet.
M. S.