Dame nature commence à irriter sérieusement coach Vahid
Alors que le staff de l’équipe nationale comptait vraiment sur cette séance d’entraînement dans un stade qui, malgré la pluie, s’annonçait plein, tant les supporters des Verts, habitant Blida et ses environs, surtout les jeunes, avaient décrété la mobilisation générale pour assister à cette exhibition publique des Fennecs, pour responsabiliser plus les joueurs et leur montrer encore un peu plus les enjeux de ce match en communiant avec leurs supporters, les caprices de dame nature ont obligé Vahid Halilhodzic à changer ses plans. Les joueurs sont finalement restés dans leur camp de base de Sidi Moussa, loin des tumultes de la rue algérienne, et les supporters très déçus en arrivant à Tchaker vont devoir encore ranger leur frein pour juger de visu de l’état de forme de leur équipe nationale. Vahid Halilhodzic, conscient du côté positif à la fois sur le plan psychologique, mais aussi sur le plan de l’engagement physique, de cette séance d’entraînement dans un stade annoncé quasi plein, a longtemps attendu et scruté le ciel qui n’en pouvait plus de pleuvoir, durant la matinée, espérant une éclaircie, avant d’abandonner tout espoir et d’annuler la séance. Alors que le Bosniaque était déjà confronté à une équation à quatre inconnues, à savoir l’état de forme de ses joueurs par rapport à leur temps de jeu, trouver la solution côté droit, le poste d’arrière gauche, mais surtout l’assise défensive face aux «contre- attaques laser» des Etalons, voilà qu’une cinquième inconnue, qui n’était pas prévue au programme celle-là, est venue s’inviter à une équation déjà compliquée, les pluies diluviennes.
La protection de la pelouse avant tout
L’annulation de cette séance, pourtant très importante pour le moral et qui s’inscrivait dans la préparation mentale d’avant-match mise en place par le sélectionneur national et son staff, est très révélatrice du nouvel ordre du jour décrété par la maison Algérie. En bon leader et meneur d’hommes, et face à ce dernier coup du sort, Vahid Halilhodzic a réévalué les priorités en décrétant une sorte «d’état d’urgence jardinier». La protection coûte que coûte de la pelouse du stade Mustapha Tchaker est devenue l’objectif numéro un. L’équipe nationale pour développer son jeu a besoin d’une pelouse en parfait état, et les pluies incessantes qui s’abattent sur la région de Blida peuvent détériorer la pelouse très vite, surtout si l’on s’entraîne dessus. Algérie-Bosnie Herzégovine est encore dans toutes les têtes et ni coach Vahid ni ses joueurs, ni personne d’autre d’ailleurs ne veut revivre ce scénario catastrophe. Mais la question que l’on est en droit de se poser, c’est «combien de temps tiendra cette pelouse si la pluie ne s’arrête pas ?» Car, d’une part, l’Algérie, contrairement à l’Angleterre, l’Ecosse ou la France, étant un pays à faibles précipitations, le système de drainage n’est pas fait pour absorber autant d’eau en aussi peu de temps. De plus, la jurisprudence Algérie-Bosnie Herzégovine nous a démontré que notre pays ne disposait pas d’une bâche suffisamment grande pour couvrir un terrain comme cela se fait en Europe. Souhaitons qu’après avoir exaucé le souhait des agriculteurs et des responsables des barrages hydroélectriques, en faisant tomber généreusement la pluie, Dame Nature se mette à exaucer le souhait du sélectionneur national et des supporters de l’EN en faisant une pause jusqu’à mardi soir.
Les supporters très déçus
Les supporters de l’équipe nationale venus de toute la wilaya de Blida et des environs, arrivés avec sac à dos et casse-croûte, parapluies et casquettes de Guerrouaou, Béni Mered, Blida, Ouled Yaïch,… pour communier avec leur équipe nationale, ont été très déçus de cette annulation et cela se lisait sur leur visage. Alors qu’un supporter pour se remonter le moral nous a déclaré : «Je suis déçu, mais j’ai le temps de rentrer chez moi pour regarder le barrage Suède-Portugal.» Il fut interrompu par un autre supporter qui a dit : «J’aurais préféré regarder notre équipe nationale s’entraîner plutôt que de regarder le choc entre Zlatan et Cristiano. Mais bon, le coach veut protéger la pelouse et il a raison.» Une ambiance morose des supporters déçus qui tranchaient avec les klaxons incessants des véhicules qui arborent tous le drapeau national et les chants à la gloire des Verts qui sortent des magasins et des autoradios.
De Blida, Mohamed Bouguerra