Car, auparavant, la partie la plus importante de la population algérienne n’a jamais eu droit de cité en ce qui concerne le football et a fortiori l’équipe nationale qui appartient à l’Algérie toute entière, qui devait se contenter de vibrer pour les Verts par procuration, à travers la télévision. Grâce à la société de communication « Pulsation » et son président Mohammed Rédha Sariak, aidée de quelques sponsors la famille algérienne a pu vibrer en tribune pour l’équipe nationale et participer à ce qui était, hier soir, une « fête nationale bis ». Toutes les familles qui le désiraient étaient invitées à suivre le match sur écran géant dans le stade d’Hydra et de vibrer dans les conditions d’un véritable match de football live.
Le stade d’Hydra en fête
Et on peut dire au vu du taux de remplissage de la tribune couverte où les 10 000 sièges étaient garnies, que le succès a été totale. Les organisateurs avaient même eu la bonne idée de distribuer des tapes- tapes, des t-shirts, des casquettes et autres produits dérivés. Les familles se chargeant de ramener les drapeaux et de chauffer l’ambiance malgré la météo frisquette. Et question ambiance, on se serait cru à Tchaker tant les enfants, les adolescents, les jeunes filles et les mamans mettaient le feu. En plus des traditionnels standards à la gloire de l’équipe nationale et le cri de guerre « One two three viva l’Algérie, nous avons eu droit aux youyous en plus.
Un show de Foot Freestyle en guise de hors-d’œuvre
Pour mettre tout le monde en appétit, les organisateurs avaient convié le freestyler algérien champion de France Fahem Regrag qui a régalé la foule le temps que le match commence. Le jeune Fahem a exécuté des figures et des acrobaties qui ont régalé ce public merveilleux.
«C’est la première fois que j’entre dans un stade»
Madame Farida Khelif, une maman professeur d’anglais, accompagnée de ses enfants et de son amie Atika, est venue soutenir l’équipe nationale avec tout l’attirail du supporter moyen. Elle a accepté de nous donner ses impressions : « C’est la première fois que je viens au stade depuis que je suis sur Terre. Je suis une grande fan de l’équipe nationale et, habituellement, on s’organisait en famille une tribune virtuelle avec ma petite famille pour soutenir les Verts. Alors là, quand j’ai entendu parler de cette initiative, je n’ai pas hésité une seconde à venir en tribune avec mes enfants et mon amie. Et je ne le regrette pas, c’est fantastique. Allez les Verts ! »
«Il faut changer les mentalités»
Chahinez, une jeune bénévole qui ne savait plus où donner de la tête pour placer les nombreuses familles qui venaient au stade, a accepté de nous expliquer ses motivations : « Si je suis là depuis ce matin sans arrêter, c’est que je crois et j’ai foi en mon pays. Ce pays est fantastique et le football est un vecteur qui doit rapprocher les Algériens et non les diviser. Tout le monde aime l’équipe nationale et le football et il faut changer les mentalités.»
Les médias ont joué aussi le jeu
Outre les sponsors, les médias, surtout les télévisions ont joué le jeu, puisqu’ils étaient présents en masse dans les tribunes et sur la pelouse du stade d’Hydra. Côté presse écrite, seul Compétition avait fait le déplacement, pour contribuer à plus universaliser ce sport roi dans notre pays et participer à notre faible niveau à cette petite révolution culturelle.
Familles ou jeunes, le supporter DZ est pareil
Si avant que le match ne commence, il y avait un brin de fraîcheur dans le stade, dès que le match a commencé, il n’y avait plus de différence entre Tchaker et Hydra. Hymne burkinabé sifflé, hymne national chanté. On exulte lorsque l’Algérie a un temps fort, on hurle lorsque les Verts ratent les occasions et il régnait un silence de cathédrale lorsque les Etalons avaient le dessus.
M. B.