L’EN peut-elle aller au 2e tour ?

Belloumi : « Avec une bonne préparation, pourquoi pas » Sadmi : « Franchement, je n’y crois pas »

 

Par M. STITOU

Au mois de juin prochain, l’équipe nationale prendra part pour la quatrième fois de son histoire à l’épreuve reine, en l’occurrence, la Coupe du monde. Lors des trois précédentes participations en 1982, 1986 et 2010, elle n’a jamais dépassé le seuil du premier tour, mais cette fois, quelques heures après la qualification au Mondial 2014, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, a déclaré publiquement que le minimum qui sera demandé à l’équipe nationale est de se qualifier au second tour. La sortie médiatique du patron du football algérien suscita bon nombres de réactions au sein de la famille du football et des supporters des Verts. Alors que certains sont pessimistes d’autres, en revanche, croient en les chances de l’EN de décrocher cet objectif, pourvu qu’elle bénéficiera le 6 décembre d’un tirage clément, d’une part, et qu’elle accomplira une bonne préparation, d’autre part.

 

La baraka, elle l’a …

Si l’on se base sur la dernière prestation de l’EN contre le Burkina Faso mardi dernier à Blida, objectivement, nos ambitions ne se limiteront qu’à une… participation ! Car s’il l’on compare l’actuel effectif à celui qui avait représenté l’Algérie aux trois phases finales auxquelles a participé L’EN (1982, 1986, 2010), assurer cet objectif est un pari un peu fou. Néanmoins, un facteur peut faire la différence, la chance, car remarque est faite, la sélection drivée par Vahid Halilhodzic était accompagnée par la baraka durant son expédition, à commencer par notre solide concurrent au premier tour des éliminatoires, en l’occurrence, le Mali, qui se fait battre par le Bénin à la grande surprise générale, se permet de neutraliser le Mali à Bamako. Après, dans le tirage des barrages, on tombe sur le Burkina Faso, soit le tirage au sort souhaité, sans oublier ce poteau qui nous sauve à la toute dernière minute mardi après un mauvais dégagement de Soudani. Pour gagner en football, il ne faut pas avoir uniquement le talent, la chance est aussi un facteur déterminant !

 

           M.S.

 

Belloumi : « Avec une bonne préparation, pourquoi pas »

Lakhdar Belloumi fait partie des grands joueurs qui se sont révélés en début des années 1980, avec à la clé deux participations successives à la Coupe du monde, une compétition qui laissa des regrets chez la légende du football algérien. « En 1982 et 1986, on avait le potentiel d’aller plus loin dans cette compétition, en 1982 on est sortis après la parodie de match RFA-Autriche, sinon on serait allés plus loin, voire en demi- finales, car on avait une équipe équilibrée dans ses trois compartiments. Quatre ans, des problèmes internes, à l’origine, les dirigeants de l’époque, lesquels, sans le vouloir, ont créé deux clans au sein de l’équipe, sinon on se serait qualifiés au deuxième tour sans problème », se rappelle avec amertume Belloumi. Quant aux chances de l’actuelle EN de faire une bonne figuration au Mondial 2014, l’ancien Ballon d’or africain suggère : « Cette équipe souffre de l’absence de cohésion dans son jeu, par exemple, Ghoulam, malgré son talent, ne pouvait donner plus mardi dernier, car il manquait de repères sur le terrain, cela était même visible. »

« Jouer l’Inter, Valence, Ajaccio… »

 En trois participations à la Coupe du monde, notre sélection nationale n’a jamais dépassé le seuil du premier tour, alors que faut-il faire pour réaliser un meilleur parcours ? « Comme je l’ai dit après le match Algérie-Burkina (1/0) de mardi, il faut multiplier les rencontres amicales, en 1982, si on est arrivés en forme en Espagne, c’est parce qu’on avait joué de nombreux matches amicaux face à des clubs prestigieux tels que le Real, Benfica, Bordeaux ou des sélections de renom. Une fois en Coupe du monde, on avait le sentiment qu’on ne craignait aucun adversaire, on était en pleine confiance, c’est cela qui a fait la différence. » Néanmoins, à la question de savoir si c’est possible de pouvoir programmer des rencontres en dehors des dates FIFA, Belloumi propose : « Et bien, on n’a qu’à solliciter les clubs où évoluent nos internationaux, l’Inter, Valence ou Ajaccio, je pense qu’ils ne vont pas refuser de jouer contre notre sélection en milieu de semaine, car je suis persuadé que pour faire bonne figure et, pourquoi pas, passer au deuxième tour, il est nécessaire de programmer au minimum 5 matches amicaux avant d’aller. Aussi, il y a un autre facteur, vu qu’au Brésil, il y a un climat tropical, il faut penser à faire un stage d’acclimatation. De toute façon, tout s’éclaircira après le tirage au sort », dira celui qui fut l’un des grands artisans de la première victoire en Coupe du monde.

              M.S.

 

Sadmi : « Franchement, je n’y crois pas »

Le latéral droit de l’époque du Jumbo- Jet a eu l’honneur durant sa riche carrière de joueur de participer à une Coupe du monde, celle de 1986 au Mexique, ce qui fait qu’il a la latitude de donner son avis sur la future participation des Verts au rendez-vous brésilien de cet été. Néanmoins, très prudent, Hamid Sadmi refuse d’évaluer les chances de l’EN au Mondial 2014. « On vient de se qualifier et de quelle manière, il ne faut leurrer les gens, on s’est qualifiés dans la douleur, alors dire dès maintenant qu’on va passer le premier tour, franchement, je trouve que c’est un peu insensé, rien que de le penser. Je ne suis un pessimiste, mais quelqu’un qui voit la réalité en face. » Pour l’ancien international, il est vraiment prématuré de fixer un objectif. « Déjà, il faut attendre le résultat du tirage au sort prévu le 6 décembre, admettons qu’on tombe sur deux grandes sélections, il sera vraiment difficile pour ne pas dire impossible de passer au second tour. » Pour Hamid Sadmi, « il ne faut pas tromper l’opinion nationale, sans diminuer de la valeur de l’actuelle équipe, sans une grande préparation avant la Coupe du monde, elle n’a que peu de chances de faire bonne figure. Gageons que mes propos ne seront pas interprétés pour un manque d’optimisme, mais moi, je suis sincère, rappelez-vous en 1982 et 1986, l’effectif reposait sur une ossature composée de joueurs de talent, alors que cette génération n’a pu assurer une qualification au second tour. Je ne vois pas celle d’aujourd’hui faire mieux, j’espère me tromper », dira en toute sincérité Hamid Sadmi.

        M.S

 

Kaci Saïd Mohamed : «Avec les moyens mis par la FAF, c’est possible !»

 

De la Coupe du monde 1986 au Mexique, tous les Algériens se souviennent de la brillante prestation de Mohamed Kaci Saïd contre le Brésil. Réputé pour son attachement envers les couleurs nationales, l’ancien poumon de l’EN lors de la période faste du football national suit avec un regard particulier les performances de l’équipe nationale. « Tout d’abord, je suis contre la comparaison entre notre génération et celle d’aujourd’hui. A notre époque, on n’avait pas les mêmes moyens, désormais grâce à la bonne politique de la FAF, les joueurs voyagent dans un avion spécial, ils sont hébergés dans des hôtels luxueux sans parler des primes conséquentes qu’ils perçoivent après chaque victoire. Tout cela encourage le joueur à donner le meilleur de lui-même. Quant aux chances de l’EN au Mondial brésilien, pour moi, elles existent bien. Tout de même, on fait partie des 32 meilleures sélections de la planète, avec, je le rappelle, les moyens mis par la FAF, on a 7 mois pour bien préparer ce rendez-vous. Et puis, d’ici là, d’autres joueurs plus talentueux peuvent émerger », prévoit Mohamed Kaci Saïd qui enchaîne : « Désormais, avec Internet et les chaînes satellitaires, on peut réunir les éléments possibles pour mieux planifier la préparation. Honnêtement, je vois bien notre équipe nationale passer au second tour au prochain Mondial. Il y a 4 ans, le Ghana a raté d’un cheveu, une qualification aux 1/2 finales de la Coupe du monde, alors que notre sélection renferme des joueurs qui évoluent dans de grands championnats européens, l’espoir de qualification existe. Pour revenir à notre génération, en 1982, si l’Allemagne n’avait pas combiné avec son voisin l’Autriche, on serait passés. En 1986, on avait une équipe plus aguerrie, malheureusement, à cause de la mauvaise gestion, elle a été confrontée à d’énormes problèmes lesquels se sont répercutés sur ses performances. Avec les responsables actuels de la FAF qui font convenablement leur travail, à mon avis, il faut garder les bonnes choses, si on veut aller plus loin en Coupe du monde », souhaite l’ancien milieu défensif de l’EN.

            M.S.

 

 

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