Dès la qualification de l’équipe nationale algérienne au Mondial du Brésil, la télévision nationale avait compris qu’elle devait passer par un, voire plusieurs rounds de négociations, avec un adversaire qu’elle affronte actuellement dans les tribunaux, à savoir beIN Sports (Ex-Al Jazeera Sport).

Les Verts joueront l’été prochain au moins les 3 rencontres du mois de juin, et le peuple algérien a le droit de regarder l’équipe nationale de son pays sur son petit écran. Il est vrai que les chaînes satellitaires se bousculent autour de ces retransmissions, mais l’ENTV via sa chaîne terrestre en tant qu’entreprise publique se doit d’offrir au moins les matches des Verts pour les citoyens qui n’auront pas la chance d’être parmi les 2000 qui iront sur place donner de la voix aux capés

d’Halilhodzic.

Les négociations toujours en stand-by

A 110 jours du début du tournoi, l’ENTV n’a toujours pas acheté les droits de retransmission directe des matches. L’affaire s’annonce compliquée, d’autant que les prix ont flambé cette année. Ajoutons à cela le conflit opposant actuellement notre télévision nationale à beIN Sports, depuis l’affaire du signal chipé contre le Burkina Faso. Nous avons décidé de vous donner des détails concernant la proposition de beIN Sports à l’ENTV et la contreproposition de cette dernière qui nous renseignent sur certaines difficultés que la télé étatique nationale doit surmonter pour assurer la diffusion en direct de 10 matches au minimum.

Les négociations commenceront à partir de 15 millions de dollars

En effet, selon une source proche du dossier, l’ENTV a dit tout mettre en stand-by, et ce, dès le début des négociations, en attendant le feu vert de l’Etat qui préfère temporiser. Explications.

La FIFA oblige beIN Sports en tant que détenteur des droits exclusifs de la région Maghreb et Moyen-Orient à vendre un minimum de 10 matches sans fixer les prix. Cette fois, la chaîne qatarie a décidé de commencer les négociations sur une base de 15 millions de dollars, soit 5 de plus que lors du Mondial 2010, durant lequel les 10 matches ont été cédés contre 10 millions de dollars.

Un petit calcul nous montre que le prix initial d’une rencontre est de 1,5 million de dollars. Les Qataris sont obligés de vendre et l’Algérie a officiellement manifesté son intérêt pour ce «pack» proposé, mais le processus est toujours bloqué.

beIN pose ses conditions, l’ENTV doit d’abord payer le million de dollars du Burkina      

Le blocage en question est expliqué par des antécédents qu’on aura du mal à oublier de sitôt, car on se souvient tous du signal chipé par la telé nationale le jour du match aller au Burkina Faso. Une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et qui a fait réagir à l’époque les responsables d’Al Jazeera Sports qui avaient entamé des poursuites judiciaires à l’encontre de l’ENTV. L’affaire est toujours au niveau des tribunaux, mais la CAF a ordonné à la télé de s’acquitter de 1 million de dollars, une amende qui n’a pas encore été payée aux Qataris, ce qui a poussé la CAF à priver, d’ailleurs, temporairement la FAF de sa quotepart de droits de retransmission versée annuellement aux fédérations.

L’ENTV exige l’abandon des poursuites judiciaires

Même si la CAF a infligé cette amende de 1 million à l’ENTV, beIN Sports n’a pas abandonné pour autant ses poursuites judiciaires. Ils veulent, en effet, un dédommagement supplémentaire. D’ailleurs, c’est cela qui bloque le début des pourparlers entre les locataires du siège du Bouvard des Martyrs et celui de Doha. Nos compatriotes exigent, en effet, l’abandon complet et total des poursuites, mais proposent en échange, sans doute après consultation des parties concernées, l’accréditation d’un journaliste du groupe qatari à Alger. Un deal auquel les responsables de beIN Sports n’ont pas encore répondu, ce qui a causé l’arrêt momentané des discussions entre les deux parties. L’ENTV, pour sa part, reste en attente d’un signe des hautes autorités du pays.     

S. M. A.