- Qu’en est-il du Mondial ?
- Je ne vous cache pas que le Mondial est l’une des raisons qui m’ont poussé à rester à Ajaccio. Je veux faire partie de la liste finale des 23 qui seront du voyage au Brésil et je fais en sorte de mettre tous les atouts de mon côté pour réussir ce pari. A vrai dire, après que mon club ait mis un pied en Ligue 2, la Coupe du monde est devenue pour moi l’objectif premier.
- On ne peut pas dire que vous-êtes menacé de ne pas prendre part au Mondial du moment que vous-êtes un cadre de la sélection et l’un des joueurs préféré du coach, chose qu’il ne cache pas d’ailleurs…
- Jouer un Mondial se mérite et moi, je veux mériter d’y aller, et puis, l’objectif de chaque joueur ne doit pas se limiter à faire le voyage au Brésil, mais aussi à essayer de faire bonne figure, réussir son Mondial et honorer les couleurs et le peuple. Pour ça, on se doit tous d’avoir l’ambition qu’il faut et travailler dur chaque jour pour être au top le jour J et se mettre à la disposition du coach dans la meilleure forme possible.
- La hantise de tout joueur concerné par le Mondial, ce sont les blessures. Pensez-vous que les joueurs, notamment les stars, se préservent avec leurs clubs pour éviter de rater ce rendez-vous planétaire ?
- Vous savez, personne ne peut éviter ce genre d’accident. Quelque soit ta sélection, ton nom ou le nom de ton club, personne n’est à l’abri d’une blessure. Maintenant, est-ce qu’il existe des joueurs qui se préservent avec leurs clubs en vue de la Coupe du monde ? Je dirai que oui. Mais moi, je n’en fait pas partie et je n’en fais pas une fixation en tous cas. Je crois en ma bonne étoile. Je joue tous mes matches à fond, je ne retire jamais mon pied lors d’un duel, je n’évite pas les contacts parce que je ne sais pas et je ne peux pas le faire. C’est ma nature, c’est Mehdi Mostefa. Tous mes matches, quels que soient leurs enjeux, je les joue à 100%. Puisque vous évoquez la question, permettez-mois de dire ou de faire passer un message à travers vos colonnes…
Oui, allez-y…
- Je veux dire que je suis très désolé pour notre ami Aoudia. La nouvelle de sa blessure m’a choqué. On est tous solidaire et derrière lui, on le soutient à fond. J’espère qu’il tiendra le coup et qu’il reviendra le plutôt possible et plus fort qu’il ne l’a été avant sa blessure.
- Etre polyvalent peut, d’un côté, permettre au joueur de jouer un peu plus et d’emmagasiner du temps de jeu, mais d’un autre côté, le priver d’avoir du rythme et des repères dans son poste de prédilection. Dans votre cas, la polyvalence est un avantage ou un handicap ?
- Je crois que la réponse est dans votre question. Si on prend les choses du bon côté, je dirai qu’avoir la capacité de jouer dans différents postes m’a permis d’être sélectionné avec l’Algérie et de jouer ensuite plusieurs matches avec la sélection, mais le mauvais côté de la chose c’est que je suis un milieu de terrain défensif ! Et ce n’est qu’à ce poste que je peux jouer à mon véritable niveau. Pour être plus clair, je dirai que ça peut être une bonne chose comme elle peut être un handicap et dans mon cas, les deux réponses peuvent être justes.
- Avouez quand même que les critiques qui suivent chacun des matches que vous jouez comme latéral droit vous agacent…
- M’agacent ? Non ! Je n’irai pas jusque-là. Je sais que les Algériens n’aiment pas me voir jouer comme arrière droit, mais je ne suis qu’un joueur qui se met à la disposition de son coach et de l’équipe nationale. Si demain on me demande de jouer ailleurs, je le ferai ! Une chose est sûre, si mon pays, ma sélection et mon coach ont besoin de moi dans un poste autre que milieu ou latéral, je ne dirai jamais non. J’accepte toutes les missions qu’on me confie.
- Parlons maintenant de la polémique autour du maintien ou pas de Vahid Halilhodzic à la tête de la sélection. Cette histoire vous a-t-elle affectée vous les joueurs ? Avez-vous suivi les rebondissements dans cette affaire ?
-Vous dire qu’on ne suivait pas cette affaire, même de loin, serait vous mentir. Je ne sais pas pour les autres, mais personnellement, le maintien du coach Vahid m’a soulagé. On n’imaginait pas un instant qu’on serait coaché par un autre technicien lors du Mondial. Après tout, cette qualification est aussi la sienne. On a travaillé à ses côtés pendant presque trois ans pour valider notre ticket pour ce Mondial et ça aurait été dur, et même très dur de le voir nous quitter à quelques mois de ce grand rendez-vous. La décision de son maintien est, à mon avis, la meilleure chose qui puisse arriver à cette sélection. Il connaît l’équipe, les joueurs et surtout son métier. Bien qu’il soit strict, dur et parfois sévère, on s’est habitué à sa méthode. Halilhodzic a su capter notre attention et je ne crois pas qu’il y a un joueur parmi nous qui aurait souhaité son départ.