- Yacine Brahimi bienvenue en Algérie. Comme à chaque fois, on vous sent heureux d’être ici…
- Essalam ouaâleykoum, tout d’abord. Oui, je ressens toujours du plaisir à honorer une sélection, mais celle-là a une saveur particulière et me fait énormément plaisir car cela faisait longtemps que l’on n’avait pas été regroupés. Comme à chaque fois que je viens en sélection, je suis très content de retrouver le pays, les frères et les supporters de l’équipe nationale.
- Comment voyez-vous le match Algérie-Slovénie ?
- Et bien je le vois le plus normalement du monde comme un match amical international. Nous sommes une équipe qui pratique un bon football, d’un niveau satisfaisant. Nous nous connaissons tous parfaitement bien et nous n’avons rien à envier à l’adversaire, donc on espère que tout se passera bien mercredi incha Allah. De plus, cela permettra au public de Blida de nous voir évoluer face à une équipe européenne, ça changera un peu des matchs habituels.
- Comment faut-il prendre ce match amical ?
- Un match amical comme celui que nous allons jouer mercredi, surtout en cette période pré-Coupe du monde, il faudra l’optimiser. Essayer des tactiques, nous étalonner face à une équipe qui n’est pas africaine, et ça dans l’optique du Mondial, c’est capital. Il faudra aussi essayer tous nos schémas et corriger nos erreurs et surtout tout faire pour gagner pour continuer sur notre spirale positive et donner de la joie à notre public.
- Cela sera tout de même un match spécial, car c’est la revanche du premier match de la Coupe du monde 2010. Avez-vous cet esprit de revanche ?
- Non, pas revanchard car je n’étais pas à ce match, ce n’est pas ma génération. Il faut plutôt poser cette question à ceux qui étaient sur le terrain ce jour-là. Mais pour moi, cela ne change rien à l’histoire, lorsque je rentre sur le terrain, je le fais pour gagner. Donc, je ferai tout pour que les anciens aient leur revanche, car une victoire face à la Slovénie nous permettra de poursuivre dans cette spirale positive et ça, c’est capital pour tout le monde.
- On vous a vu passer vos vacances d’hiver dans votre ville d’origine El-Menaâ alors qu’habituellement les footballeurs s’orientent plus vers des îles des Caraïbes. Pouvez-vous nous parler de ce retour aux sources ?
- Franchement, cela m’a fait beaucoup de bien. J’ai passé de superbes vacances dans ma région d’origine, j’y ai vu toute ma famille, et le climat et l’ambiance étaient magnifiques. Je savais que j’avais beaucoup de supporters et de gens qui me soutenaient là-bas, mais je ne me doutais pas que c’était à ce point. Franchement, c’était super.
- Même du côté de la communauté algérienne de la Seine Saint-Denis, en France, vous avez pas mal de fans, non ?
- Oui, bien sûr. Tous les Algériens du 93 me soutiennent depuis toujours, et dans mon quartier Robespierre de Montreuil où j’ai grandi tout le monde me soutient, pas seulement les Algériens. Je sais que malgré la situation difficile, beaucoup vont casser leur tirelire pour nous soutenir au Mondial et j’espère, si je suis sélectionné, leur faire honneur sur le terrain et qu’ils seront fiers de moi comme le sont déjà ma famille paternelle d’El-Menaâ et maternelle d’Azazga incha Allah.
- Vous commencez à prendre vos marques en Liga. On l’a vu notamment face à l’Athletic Bilbao mais surtout face au Real Madrid. Quel a été le déclic ?
- Vous savez dans le très haut niveau, vous pouvez avoir toutes les qualités du monde, une seule chose se révèle payante, le travail. Je me suis remis en question et j’ai doublé ma charge de travail aux entraînements et el- hamdoullah j’ai pu m’imposer à mon poste dans mon équipe. Il n’y a pas de secret, il faut travailler dur pour réussir quel que soit le métier que l’on exerce. Mais je ne compte pas m’arrêter là, je veux travailler encore plus pour m’imposer en Liga et en devenir une des valeurs sûres.
- Mais cette année votre coach vous fait confiance. Cela a changé aussi la donne, on l’imagine ?
- C’est vrai que cette saison, j’ai la chance d’avoir la confiance du coach et d’avoir eu le temps de jeu nécessaire qui m’a permis de faire valoir mes qualités et de m’imposer et cela c’est très important, mais je ne compte pas en rester là, j’ai l’ambition de m’imposer comme une valeur sûre de la Liga.
- Mais votre talent, votre grinta et votre technique sont déjà reconnus en Liga. On souligne souvent votre prestation, même quand le Granada CF perd…
- Oui, mais je suis jeune et je compte progresser plus pour vraiment m’imposer dans ce championnat comme d’autres ont réussi à le faire avant moi.
- Maintenant la question que tout le monde se pose. A Kigali, tout le monde disait que le terrain était dans un état pitoyable mais lorsque vous aviez le ballon, on avait l’impression que c’était le gazon de Wembley tant vous étiez à l’aise. Comment expliquez-vous ce phénomène paranormal ?
- (Rire). Non, j’ai appliqué la règle numéro un du footballeur, je me suis adapté aux conditions c’est tout. Il faut s’adapter rapidement au terrain quel qu’il soit rapidement et essayer d’évoluer le mieux possible. Moi et mes coéquipiers avons réussi à le faire, j’ai eu certes la chance que cela se soit un peu mieux passé pour moi. C’était un match capital, nous avons gagné à l’extérieur, donc tout s’est bien passé, c’est l’essentiel.
M. B.