- Demain ce jouera, à Tizi Ouzou, JSK-MCA, un classique dans le championnat d’Algérie tant ce match est très attendu. Qu’est-ce qu’il vous inspire ce match ?
- Beaucoup de choses. JSK-MCA a de tout temps été un derby très chaud, très disputé et qui ne laisse pas indifférent. Dans les années 1980, c’était des matches que tout le monde attendait. D’ailleurs, les supporters des deux équipes cochaient en tout début de saison les dates de ces deux matches dans leurs calepins. C’est pour vous dire leur importance.
- C’était des matches très chauds aussi entre deux équipes qui se connaissent bien…
- C’est sûr oui et en plus, il y avait du spectacle, sur le terrain et dans les tribunes aussi. Et puis pour vous dire, c’est contre le MCA que j’ai joué mon tout premier match dans ma carrière. C’était durant la saison 1979-80, j’étais encore junior, je devais remplacer un certain Mehdi Cerbah. Un très grand gardien de but qui imposait le respect tant il était au-dessus de tout le monde, sportivement parlant. Cerbah, c’était un immense gardien de but qu’il m’incombait de remplacer. D’ailleurs, ce jour-là, je me suis dit cette titularisation est-elle une chance pour moi ? Elle en fut effectivement une, parce que j’ai sorti un très bon match. On avait gagné par deux buts à un. C’était ce match qui m’avait ouvert la porte pour la suite de ma carrière.
- On garde aussi de vous ce geste, quand vous avez bousculé feu Kermali… - … Oh cette histoire ! Les gens retiennent que çà et puis pour dire les choses telles qu’elles se sont déroulées, il faut bien avouer que la presse de l’époque a amplifié l’affaire. Kermali, Allah yerrahmou, je n’ai que du respect pour lui. La presse de l’époque avait grossièrement amplifié mon geste au point d’en faire une affaire. Je vais vous dire pourquoi, les journalistes devaient jouer un match en ouverture de ce JSK-MCA et Mahieddine Khalef s’y était opposé. Alors, pour se venger de lui on m’a sacrifié sur l’autel… Les journalistes de l’époque, je le dis et je le répèterai s’il le faut, ne pouvaient pas critiquer Mahieddine, encore moins s’attaquer à lui dans leurs organes, alors il y a eu ce geste de ma part qu’ils ont utilisé. Ils m’ont tapé dessus pour faire mal à Mahieddine. Voilà, c’est tout. Aujourd’hui, je peux en parler encore parce que j’ai la conscience tranquille. Dans ce match, moi j’étais le capitaine de la JSK, je suis monté jusqu’au centre du terrain parce qu’il y avait un problème et que je me devais d’intervenir, mais feu Kermali Allah yerrahmou, lui, il faisait quoi sur le terrain ? Ceci pour dire les choses correctement et sereinement. De toutes les manières cette année-là, ils ont tout fait pour que le Mouloudia termine champion, alors après ce match, je prends sept matches de suspension soit la totalité des matches restants en championnat. Mais dans leurs desseins, ils avaient oublié que nous avions un match de coupe à disputer. Ce qui a fait que lors du dernier match de la saison, j’ai pu jouer. On avait affronté l’USMAn chez elle, à Annaba. Ce jour-là j’ai sorti un très grand match. Demandez à Mahieddine, il vous dira quelle a été ma prestation dans ce match. Je peux vous dire sans prétention aucune, j’ai gagné ce match à moi tout seul. Quant au Mouloudia, il avait combiné le match à Sidi Bel-Abbès, mais à son grand dépit c’est nous qui avons été champions cette année-là.
M. O.
«Le Mouloudia, il avait combiné le match à Sidi Bel-Abbès, mais à son grand dépit c’est nous qui avons été champions cette année-là »
«il faut bien avouer que la presse de l’époque a amplifié l’affaire. Kermali, Allah yerrahmou, je n’ai que du respect pour lui.»
«JSK-MCA a de tout temps été un derby très chaud, très disputé et qui ne laisse pas indifférent.»