«Prêt à intervenir pour calmer les esprits»
«Il y a eu des dépassements de part et d’autre»
«En 1970, on a eu un problème plus délicat, mais on l’avait réglé»
«Il ne faut pas attiser le feu, notre football a besoin de sérénité»
«Rayeh et Aïboud m’ont surpris»
«2 ou 3 jeunes vont émerger encore l’an prochain»
«Il faut être fier de cette équipe»
«Aït Djoudi sait ce qu’il fait»
Entretien réalisé par N. Boumali
- La polémique entre le président Hannachi et les responsables mouloudéens (Boumella et Kaci Saïd) enfle de plus en plus, ne croyez-vous pas qu’il est temps qu’elle cesse et cela dans l’intérêt des deux clubs ?
- Absolument, la JSK et le MCA sont deux grands clubs frères et amis. Ils devront faire appel normalement à la sagesse afin de régler ce problème. Ils sont le porte-flambeau du football algérien et tout ce malentendu a été causé par la tension de la rencontre. Je me rappelle qu’en 1970, il y avait un problème plus épineux que ce malentendu actuel, mais la sagesse a fini par l’emporter.
- Mais cette fois les responsables des deux clubs échangent des accusations par presse interposée, et chacune d’elles jette la responsabilité sur l’autre…
- Je crois qu’il y a eu des dépassements de part et d’autre. Malgré les accusations échangées entre les responsables des deux clubs, ça va passer. Il faut que cette polémique prenne fin. Personnellement, je pense que ça va s’arranger. Je suis prêt à intervenir pour calmer les esprits. Déjà, il y beaucoup de problèmes et il ne faut pas attiser le feu. Le président Hannachi et les responsables du MCA Boumella et Kaci Saïd se connaissent. Je suis persuadé qu’ils dépasseront cette situation. Hannachi est comme un père pour Kaci Saïd qui, faut-il le rappeler, était un joueur très discipliné. Boumella, pour sa part, est un cadre dans une grande société nationale.
- Vous dites qu’en 1970 il y a eu un problème plus grave entre les deux clubs, pouvez-vous éclairer notre lanterne sur ce qui s’est passé ?
- Au cours d’une rencontre entre les deux clubs, il y avait eu des problèmes entre les joueurs, mais Abdelkader Khalef que Dieu ait son âme d’un côté et Drif et Balamane de l’autre s’étaient retrouvés à l’hôtel ex-Aletti (Saphir) pour régler le problème. Ils avaient réussi à éteindre le feu. Je me rappelle aussi qu’on avait aussi un problème avec l’équipe de Sidi Bel-Abbès et on l’avait réglé par l’organisation d’un match gala non pas à Tizi Ouzou ou à Sidi Bel-Abbès, mais à Béchar. Depuis, la JSK et l’USMBA sont devenues de grands clubs amis. Les dirigeants des deux équipes s’offraient des collations à chaque fois qu’ils s’affrontaient.
- Votre appel à la sagesse va peut-être entendu par les deux parties…
- Moi, je n’ai que des amis. Lorsqu’on atteint une certaine stature, on appartient à tout le monde. Je le ressens à l’Est, à l’ouest et partout où je vais. Il faut de temps en temps écouter les gens corrects et sages.
- Ne croyez-vous pas que notre football n’a pas besoin de toute cette polémique qui ne fera que ternir son image ?
- Bien sûr, dans les 48 wilayas, notre football a besoin de sérénité. C’est à nous de donner le bon sur et en dehors du terrain. Même la presse doit jouer son rôle, celui d’appeler au calme et l’apaisement, surtout en ce moment où l’Algérie s’apprête à organiser une élection présidentielle.
- Personne ne s’attendait à ce que cette polémique prenne une telle ampleur, surtout lorsqu’on sait que réellement il n’y a un sérieux problème entre les deux parties…
- Effectivement, il ne s’agit que d’un malentendu. Vous savez, lorsqu’on parle à chaud, on dit n’importe quoi.
- Vous espérez donc que la sagesse l’emporte…
- Oui, c’est vrai qu’il y a eu un échange d’accusations, mais il est temps de se calmer. La JSK, c’est mon équipe. Le MCA, je connais ses dirigeants. Kamel Kaci Saïd s’était toujours distingué par sa discipline lorsqu’il était joueur. C’est comme mon petit frère. Idem pour Hannachi.
- Peut-être qu’avec l’approche des ½ finales de la coupe d’Algérie, la tension va baisser vu que la JSK et le MCA sont concernés par cette compétition…
- Je crois que les responsables des deux clubs axeront leurs efforts sur la préparation de leurs équipes. Ce sont des matches importants pour eux et qui ne sont pas faciles.
- Que pensez-vous du parcours réalisé jusqu’à maintenant par la JSK cette saison ?
- Vous savez, chaque club passe par une période creuse, mais avec le temps, il retrouve ses forces. Même à l’époque de la Jumbo-Jet, il y avait des moments où on attendait la 9e journée du championnat pour gagner. Pour moi, l’équipe est en train de réaliser d’excellents résultats. Il y a des jeunes qui ont gagné en confiance et d’autres qui vont encore émerger la saison prochaine. Cela n’est possible qu’avec le soutien des supporters. Ces derniers ont été exemplaires lors de la dernière rencontre face au Mouloudia d’Alger. J’espère qu’ils seront encore plus nombreux dans les matches à venir, car lorsqu’on aime un club, on doit être toujours à ses côtés et ce n’est pas uniquement lorsqu’il remporte des titres. Je dois signaler la sagesse des dirigeants qui ont compté sur la stabilité, car lorsqu’on change à chaque fois les joueurs, il leur faudra du temps pour s’imprégner de la mentalité du club. Il y a aussi le côté financier et à cet effet, il faut tirer chapeau au président Hannachi qui se bat quotidiennement pour faire marcher le club.
- Vous êtes donc content des résultats enregistrés par l’équipe…
- Bien sûr, il faut être fier de cette équipe. Il faut que le public revienne encore plus en force.
- Que pensez-vous des jeunes Rayeh et Aïboud qui font parler d’eux en cette phase retour ?
- Sincèrement, je n’ai pas vu un seul match au stade cette saison. Je suis les matches à la télévision, mais ne pouvant pas supporter la pression, je zappe de temps à autre. Pour ce qui est de Rayeh et Aïboud, j’ai été surpris par leurs qualités. Je les félicite et je félicite aussi le club qui les a formés. Je crois que la saison prochaine, il y aura aussi deux à trois joueurs qui émergeront.
- Aït Djoudi a declaré dernièrement que vous êtes son conseiller…
- Les gens ne connaissent pas Aït Djoudi. Il a porté les couleurs de la JSK avant de rejoindre l’ISTS. Et pour son stage pratique de fin de cursus, il a travaillé avec les jeunes catégories de la JSK. Idem pour Aït Mouhoub et Chaâbane Rezki qui était major de promo. Aït Djoudi a vecu avec nous. Lorsqu’on me demande un avis, je le donne sans aucun calcul. Que ce soit Aït Djoudi ou Hannachi, ils savent ce qu’ils font et lorsqu’ils me sollicitent, je réponds toujours par l’affirmative.
- Le président Hannachi vous a invité à assister au match de coupe d’Algérie face au CRBAF…
- Il ne faut pas oublier que je suis le président d’honneur de la JSK. Quand on m’invite, j’honore l’invitation. Dernièrement, je me suis rendu à Biskra pour répondre à une invitation et aujourd’hui je me rendrai à Oran pour honorer l’invitation de la Radieuse. Pour le match face au CRBAF, je serai présent vendredi à Tizi Ouzou.
- Ne pensez-vous qu’on se dirige tout droit vers une finale JSK-MCA ?
- Vous savez, tout peut arriver dans un match de coupe. Il s’agit de la compétition la plus populaire d’Algérie et tout devient possible. La JSK affrontera une équipe de première division, alors que le MCA aura affaire à une équipe de la JSMC qui est bien classée dans son championnat. C’est une équipe qui a joué l’accession ces deux dernières années et c’est une équipe de la banlieue d’Alger. Tout donc devient possible.
N. B.