Aïn Fekroun
«J’appréhende l’arbitrage, le public kabyle et Ebossé»
Aït Djoudi a fait de l’excellent boulot»
- C’est le jour J, le CRBAF va jouer la demi-finale de la coupe d’Algérie face à la JSK. Comment est l’ambiance dans l’équipe ?
- Je vais peut-être vous surprendre, mais cette demi-finale est un non-événement pour nous. C’est peut-être le match de la saison pour notre adversaire… ce n’est pas le cas pour nous.
- Mais pourquoi vous dites ça ? C’est quand même une demi-finale…
- Oui, pour le MCA, la JSMC et la JSK, mais pas pour nous. Avez-vous vu un reportage télé sur notre équipe ? Moi, j’en ai vu un sur la JSMC hier ! J’ai juré de ne pas m’étaler sur ce sujet, mais puisque vous me poussez… On dirait qu’il y a une campagne contre mon équipe. C’est comme Si Aïn Fekroun ne doit pas arriver en demi-finale de la coupe d’Algérie, ou alors qu’elle doit rester jouer en ligue inférieure. Vous avez vu mon équipe jouer ? Notre niveau, notre public, nos joueurs n’ont rien à envier aux autres. Alors, je demanderais à tous de faire preuve de respect et de reconnaissance envers cette équipe, qui, malgré le peu de moyens dont elle dispose, arrive à mettre en difficulté les ténors de notre championnat.
- Mais personne ne peut vous enlever vos mérites, le CRBAF, grâce à vous, est monté au classement, sans parler de cette demi-finale…
- Je suis content qu’il y ait quelqu’un qui le reconnaisse et le voit, mais croyez-moi, ce que je vois et ce que j’entends va dans l’autre sens. Néanmoins, je voudrais dire qu’on est là et qu’on fera tout pour rester en L1 professionnelle. Pour ce qui est de cette demi-finale, je dois dire que ce n’est qu’un match de plus pour nous, car l’objectif suprême demeure le maintien.
- On a envie de croire que vous êtes en train d’endormir votre adversaire…
- Vous savez, il y a un journaliste à Bordj Bou Arréridj qui m’a surnommé Mourinho, pour mes sorties et déclarations imprévisibles. S’il vous entend me dire cela, il va penser que je suis vraiment Mourinho (rires). Non, je ne suis en train d’endormir personne. C’est la tragique vérité et je vais vous dire pourquoi. Les médias lourds nous ignorent, les autorités locales d’Aïn Fekroun aussi. On vient de faire le voyage à Tizi par la route et à ma connaissance, aucune prime spéciale ne nous a été promise pour ce rendez-vous. C’est pour dire que c’est un match ordinaire, pour ne pas dire autre chose.
- Qu’en est-il de la préparation pour ce match ?
- Comme c’est un non-événement (rires), je n’ai rien programmé de particulier. On s’est entraînés normalement, sans aucune pression.
- Votre équipe est menacée de relégation. Comment avez-vous fait pour motiver vos joueurs pour ce match ?
- Cette trêve nous arrange et je vais vous dire pourquoi. D’abord, on a peur des blessures. On va donc aligner les meilleurs sans penser au championnat. Après, pour ce qui est de la motivation, je me suis contenté d’expliquer à mes gars que ce match est le leur. Jouer une finale fait rêver tous les joueurs. C’est donc leur compétition, leur rêve, leur objectif. Je n’ai pas besoin de les motiver plus que ça, ils sont déjà assez excités.
- On croit savoir que vous récupérez 2 des 4 joueurs absents lors des matchs derbies. C’est une bonne chose, non ?
- Si vous le dites… Moi, j’aurais aimé avoir tous mes joueurs aptes à 100%. Quand on perd quelqu’un comme Grich, on ne pas se réjouir de récupérer les autres. Cela dit, que Sahli, Kara et Chouieb reviennent me réconforte un peu.
- Au-delà du fait que «c’est un non-événement» pour vous, quelles sont vos chances de passer en finale ?
- Il est clair que c’est un match difficile pour nous. L’adversaire, c’est la JSK quand même. Mais je crois en mes joueurs. Je suis sûr qu’ils vont se battre à fond, parce qu’ils ont envie de jouer cette finale. Je ne leur mettrai pas de pression, mais je leur demanderai de jouer leur football, sans se sous-estimer ou faire des calculs inutiles.
- Que pensez-vous de votre adversaire ?
- La JSK vit ses meilleurs moments depuis des années. Azzedine Aït-Djoudi a effectué de l’excellent travail. Le moral est au beau fixe, surtout après la victoire à Sétif et le 3 à 0 face au MCA. Je m’attends donc à une JSK plus forte et plus coriace que celle que nous avons failli tenir en échec en championnat.
- Quels sont vos impressions ?
- L’arbitrage pour commencer. Après, il y a la pression du 1er-Novembre. Le public kabyle est connu pour sa fidélité. Le stade sera plein et la pression sera énorme. On va tenter d’exploiter justement cette pression en notre faveur.
- Y a-t-il des joueurs que vous appréhendez ?
- La JSK est une équipe complète qui pratique un très beau jeu. Je l’avais d’ailleurs dit en début du championnat. Après, ils ont quelques individualités qu’on doit calculer. Je cite Ebossé et Mekkaoui, lesquels à mon sens sont excellents.
- La bataille tactique entre vous et Aït Djoudi sera aussi à suivre…
- J’ai beaucoup de respect pour Aït Djoudi. Il a réussi à remettre cette équipe sur les rails. Il a fait vraiment de l’excellent boulot.
- Un mot pour la fin ?
- Si on passe en finale, ce sera la victoire des joueurs, si on perd, on pourra toujours dire que ce n’était qu’un match de plus et qu’arriver jusque-là est déjà un exploit.
A. B.
Griche : «La pression sera sur la JSK»
Pour le capitaine d’Aïn Fekroun, Griche Adlane, arriver en demi-finale est déjà un exploit. «La pression sera sur la JSK qui doit absolument passer en finale pour sauver sa saison. Pour nous, arriver jusque-là est déjà un grand exploit. On ne fera pas de calculs. On jouera notre jeu et on défendra nos chances à fond. Pour nous, pour nos supporters qui vont certainement se déplacer, on se donnera à fond sur le terrain, sans le moindre complexe.»
Ferhat : «On tentera de les surprendre»
Le milieu de terrain des Tortues, Ayoub Ferhat, va dans le même sens que son capitaine. «Contrairement aux Kabyles, nous n’avons absolument rien à perdre. On va donc jouer tranquillement dans le but de surprendre la JSK. Je vous mentirais si je vous disais qu’on ne veut pas de cette finale, mais la pression n’est pas de notre côté. On va donc se contenter de jouer comme on l’a déjà fait au match aller.»
300 Tortues ont fait le déplacement
Environ 300 supporters ont fait le déplacement à Tizi Ouzou. Une partie a accompagné l’équipe hier, l’autre est arrivée ce matin à bord de bus et de taxis.
Le CRBAF a fait le voyage par route
Par manque de moyens, l’équipe de Aïn Fekroun a fait le déplacement à Tizi par route. L’équipe a quitté Aïn M’lila hier à 9h. Elle a pris ses quartiers à l’hôtel Ithourar.
Décrassage hier à Draâ Ben Khedda
Arrivées à Tizi dans l’après-midi, les ‘’Tortues’’ ont eu à peine le temps de poser leurs bagages à l’hôtel avant que Abbes ne les appelle à effectuer un décrassage au stade communal de Draâ Ben Khedda (ex-Mirabeau).
Equipe probable :
Boultif, Belaïli, Daïra, Oukrif, Ziad, Chouieb, Naïli, Saïbi (Ferhat), Douadi, Kara et Amroune.