JSMB: Une mi-temps chacun avant-hier contre le Soudan

Le trio de la JSMB en sélection avec l’EN Olympique, a participé hier au match amical contre la sélection du Soudan. Le plus ancien en sélection, Abderrahmane Saïghi, a débuté le match avec le onze rentrant, alors que l’attaquant Zeghli a joué la seconde manche, au même titre que le portier Kacem qui a remplacé son camarade Salhi de l’ASO.

Il a joué avec Saïghi et Kacem 

 

La joute s’est soldée par la défaite étriquée de notre sélection (0-1), le but des visiteurs a été inscrit en seconde période sur penalty.

Kamel Zeghli, le gaucher volant de la JSMB, se confie à Compétition : «J’ai refusé l’académie de la FAF l’année dernière pour aider la JSMB à se maintenir. J’espère réussir le même objectif cette année.»

Un pur produit de l’école de la JSMB,  qui est passé des poussins sous la coupe du cheikh Allili Lahlouh (le père du joueur Rafik), à l’équipe fanion, grillant au passage plusieurs étapes, du fait qu’il n’avait plus rien à prouver dans sa catégorie d’origine à partir de la catégorie cadette, en plus d’un parcours régulier avec les différentes sélections du pays. Il s’agit du jeune prodige du plus vieux club de la Kabylie, Kamel Zeghli.

Dans le cadre de l’espace réservé par le journal Compétition à la classe biberon de la JSMB, qui s’impose comme solution de rechange pour le reste du parcours de l’équipe en championnat L1 Mobilis, Kamel Zeghli s’est confié à notre journal dans un long entretien qu’il nous a accordé hier au téléphone du lieu du regroupement de l’EN Olympique. Après Saïghi et Kacem, Kamel Zeghli est revenu sur ses débuts, son passage infructueux au CSC, du rôle joué par Redjradj dans son retour au bercail, des deux victoires contre la JSK et le MOB, et enfin des chances de maintien de son équipe.

 

- Après Saïghi  et Kacem, vous êtes le troisième sélectionné de la JSMB avec l’ENO, le pur produit de l’école de la JSMB. Qui est Kamel Zeghli au juste ?

-Comme vous l’avez si bien dit, je suis fier d’être le pur produit d’un valeureux club comme la JSMB, le plus vieux de la Kabylie. Kamel Zeghli est un enfant de Béjaïa, né le 28 août 1993. J’habite le quartier populaire Ihaddadène, et comme tous les jeunes de la JSMB, j’ai fait mes premiers pas dans le monde du football avec cheikh Allili Lahlouh, le père de mon camarade Rafik, en catégorie poussin. Par la suite, j’ai grillé les étapes car mes entraîneurs ont jugé que je n’avais plus rien à prouver dans ma catégorie d’origine depuis la catégorie cadette. J’ai joué avec l’équipe espoir alors que j’étais junior deux années auparavant. J’ai débuté l’an dernier avec l’équipe fanion avec Alain Michel comme entraîneur. Mon parcours en sélection est régulier, j’ai fait toutes les classes de la sélection des minimes jusqu’à l’ENO, où je suis en regroupement au moment où je vous parle (Ndlr : hier après-midi).

 

-Vous avez évoqué Alain Michel qui est derrière vos débuts en senior.  Qui vous a lancé en petite catégorie ?

-Je tiens, à cette occasion, à remercier tous les entraîneurs des petites catégories, qui m’ont permis d’arriver là où je suis aujourd’hui. Celui qui m’a vraiment le plus marqué, c’est incontestablement Amine Ghimouz, que je considère comme le meilleur entraîneur d’Algérie, une compétence incontestable, c’est avec lui que j’ai progressé et perfectionné mon jeu. Il ne s’est pas contenté de diriger l’équipe espoir, il avait un œil sur toutes les catégories dont l’équipe sport et étude. Il m’a permis de passer à un autre stade dans ma carrière en me soumettant à un rythme infernal dans la compétition avec succès, j’ai marqué 7 buts avec ma catégorie d’origine junior et 14 avec l’équipe espoir la même année, en plus du but victorieux en finale de la coupe d’Algérie U21, contre l’ASO. C’est le travail effectué avec Ghimouz qui m’a permis de gagner mes premiers galons avec l’équipe première et juste après avec Alain Michel.

 

-Justement, avec le départ de Ghimouz, vous êtes avec Aït Fergane  et Hamouche, les seuls rescapés de l’équipe espoir qui a gagné le doublé de la catégorie, ne pensez-vous pas que c’est l’une des causes de la débâcle de la JSMB, cette année ?

-Je ne veux pas me prononcer à ce sujet car ce n’est pas de mon ressort moi qui ne suis que joueur. Mais en tant que supporter de mon équipe du cœur, la JSMB, je répondrais par l’affirmatif dans la mesure où le travail de Ghimouz a porté ses fruits, un doublé, une coupe et championnat avec le même groupe, dont il ne reste malheureusement que moi, Aït Fergane et Larbi Hamouche sans oublier Rafik Lahlouh. On avait une très bonne équipe solidaire et très généreuse dans l’effort, qui avait la capacité d’absorber la pression. Sincèrement, un joueur comme Mohamed Ziane, un international, c’est une grosse perte. Kraouche, Saci, Benatsou, pour ne citer que ces trois qui ont effectué des stages avec l’équipe fanion, auraient donné un plus à l’équipe cette année. Je pense que si Zerrara, Si Mohamed et Derrag étaient restés, en sus de la promotion de 7 éléments de l’équipe espoir de Ghimouz, la JSMB aurait joué le podium cette année.

 

-Vous avez rejoint Si Mohamed et Derrag au CSC, une aventure qui a tourné court pour vous avec la moitié d’une année blanche. Regrettez-vous votre départ ?

-En plus de mon ambition dans le domaine sportif, je suis un aventurier de nature. Je ne suis pas têtu pour autant, puisque j’apprends vite et je ne commets jamais la même erreur. Quant à mon départ au CSC, mon seul regret est d’avoir passé des moments difficiles lors du conflit que j’ai eu avec la direction du club, qui s’est opposé à mon départ et le désagrément causé à ma famille, à mon père qui a beaucoup souffert et à ma mère qui n’a repris son souffle qu’après le dénouement de l’affaire, laquelle était contre mon départ de la JSMB. Au CSC, je me sentais comme chez moi, j’ai beaucoup appris aux côtés des stars du championnat, j’ai côtoyé des hommes de très bonnes familles, je citerais entre autres Amar Belakhdar, le grand monsieur Bezzaz, Hadiouche aussi m’a beaucoup aidé, sans oublier Boulemdaïs à qui je remettais les ballons en tant que ramasseur lorsqu’il était le baroudeur de la grande JSMB. J’étais en quelque sorte le chouchou de l’équipe étant le plus jeune du groupe, au point où l’ex-entraîneur Garzito avait regretté ma non-qualification lors de ses déclarations à la presse tellement il comptait sur moi. Je me rappelle que pour me décomplexer et m’encourager à réussir mon intégration, il me disait «fiston, si tu continues à travailler aussi sérieusement, tu joueras bientôt en EN A».

 

-Votre retour au bercail s’est fait sans tapage médiatique contrairement à votre départ, un commentaire ?

-Comme je vous l’ai dit précédemment, j’apprends de mes erreurs. Après avoir fait beaucoup de bruit inutilement lors de mon départ au CSC, une matière pour la presse qui a fait couler beaucoup d’encre à l’époque, j’ai fait passer mon retour au club sous silence en commun accord avec Redjradj, que je remercie au passage pour son rôle dans le dénouement de mon affaire. Redjradj a fait beaucoup pour les jeunes de la JSMB. Personnellement, il m’a beaucoup aidé, je ne suis pas un ingrat, en plus du rôle qu’il joue dans la promotion des jeunes du cru, il s’assure de leur intégration dans le groupe de l’équipe fanion. Il m’avait dit que je n’avais aucune chance de jouer pour le CSC, il avait raison puisque la direction clubiste n’a pas réussi à me qualifier. Redjradj ne m’a pas tenu rancune, il a tout fait pour que je revienne, avec l’accord du président que je n’ai vu qu’avant et après le match de la JSK.

 

-Vous avez réussi deux victoires de prestige contre la JSK et le MOB, avant de perdre le match à ne pas rater. Comment l’expliquez-vous ?

-A aucun moment, on a pensé gagner les deux matchs derbies contre la JSK  et le MOB, pour le prestige, car la situation du club ne nous permet pas de faire ce genre de calcul. Nous avons besoin de beaucoup de points pour rattraper le retard accusé depuis le début de la saison. On a répondu sur le terrain aux déclarations provocatrices de l’entraîneur de la JSK, Aït Djoudi, qui nous a motivés pour battre son équipe. Contre le MOB, c’est pratiquement le même scénario puisqu’on a subi le diktat des Mobistes qui ont perturbé notre préparation en plus des insultes ; c’est ainsi qu’ils ont réussi à leur tour à nous motiver pour les battre. Le match contre l’USMH s’est déroulé contrairement à ce que nous avions programmé, on était tellement décidés à le gagner pour quitter la dernière place et réduire l’écart par rapport aux premiers non reléguables, le MCO et le CRB, à deux points. C’est le scénario catastrophe avec notre défaite qui a eu lieu au bout, par la faute d’un arbitrage qui y a mis du sien en refusant un penalty valable de Saïghi. Ce qui aurait changé la physionomie et le résultat du match.

 

-Vous habitez Ihaddadène, un quartier majoritairement mobiste, comment avez-vous vécu l’avant-derby béjaoui ?

-Personne ne peut nier que le MOB possède une galerie très importante au niveau de la wilaya, dont mon quartier Ihaddadène, mieux encore, toute ma famille est Mobiste, dont mon frère et mon cousin Billel, un chauvin des Vert et Noir, qui m’a boycotté durant toute la semaine… En professionnel, je n’ai pas cédé au même titre que le reste de mes camarades sans oublier notre courageux public qui a joué un grand rôle dans notre victoire face au MOB. Dommage pour la fausse note face à l’USMH qui a joué, contre toute attente, le match de la saison.

 

-Vous allez retrouvez l’entraîneur qui vous a lancé dans le bain en senior, Alain Michel, à la tête de la barre technique de la JS Saoura, votre prochaine adversaire. Un commentaire ?

-Alain Michel est un père pour moi, il sait  parler aux jeunes. Personnellement, je lui reconnais le mérite de m’avoir donné la chance de jouer en senior comme remplaçant face à l’ASO avant de me titulariser en coupe une semaine après, contre le CRB. Je vais le saluer après le match que nous sommes décidés à gagner face à la Saoura, on n’a plus le choix, un autre faux pas est désormais interdit. On n’est pas encore morts, puisqu’on est à cinq points seulement du CRB et du MOC et une seule unité de retard sur le CRBAF, auxquels nous allons rendre visite pour gagner les trois matchs, comme dernière chance pour notre maintien.

 

-Après avoir fait toutes les classes, votre retour en sélection a tardé cette fois-ci, pourquoi ?

-De retour du championnat arabe de Jordanie, on m’a demandé d’intégrer l’équipe de l’académie de la FAF, après ma belle prestation lors du tournoi avec le sélectionneur Nobilo, où j’avais marqué deux buts contre le Niger et le Qatar, j’ai  refusé de laisser tomber mon équipe la JSMB, qui avait besoin de mes services l’année passée, d’autant plus qu’on a fait exception à Ferhat de l’USMA et Hadouche de l’ASO, mis à la disposition de leur club. Je suis content pour mon ami Ferhat qui sera, j’en suis sûr, le digne représentant du joueur algérien au Brésil. En ce qui me concerne, je continue à travailler durement avec l’ENO pour assurer ma place aux côtés de mes deux coéquipiers de la JSMB, le plus ancien en sélection Saïghi et le portier Kacem.

 

-En tant qu’international, quelles sont les chances de l’EN au Mondial du Brésil ?

-En tant qu’attaquant, je trouve que la sélection actuelle sous la coupe de Halilhodzic développe un football  offensif très plaisant, contrairement à la sélection de 2010 sous cheikh Saâdane. Je pense qu’en présence de mon idole, Feghouli, l’Algérie fera bonne figure au Mondial du Brésil.

Lyès Chekal

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