Après une phase aller difficile, vous avez réussi finalement à vous imposer en tant que titulaire au Sporting Portugal, ce qui n’était pas du tout évident…
Il n’y a qu’un seul secret par rapport au fait que j’ai pu m’imposer dans le onze rentrant du Sporting, c’est la confiance en soi et le travail. Je dois vous avouer que même lorsque je ne jouais pas, j’ai toujours gardé confiance. Certes, je voyais l’attaquant titulaire marquer des buts, mais malgré cela je n’ai jamais perdu espoir, je me suis toujours dit que je pouvais apporter un plus et gagner ma place dans cet effectif.
En fait, c’est l’adaptation qui a été difficile, vous qui découvrez un championnat européen…
J’étais certain qu’une fois la période d’adaptation passée, j’allais être à 100% de moi-même et cela à tous les niveaux.
Qu’est-ce qui a été difficile, le volet tactique peut-être ?
Il est vrai que durant le premier mois, j’ai éprouvé des difficultés à m’adapter tactiquement avec le reste du groupe sur le terrain lors des entraînements, mais c’est parce que je n’avais pas effectué la préparation d’intersaison avec l’équipe du fait que j’étais arrivé en retard. Ne pas me préparer avec le reste du groupe était pour moi très dur, je l’ai vraiment ressenti au fur et mesure que les jours défilaient.
Le coach vous a-t-il eu parlé quand vous ne jouiez pas ?
Non, il ne me parlait pas particulièrement. Vous savez, ici en Europe, chacun connaît son travail. Même quand vous ne jouez pas, l’entraîneur n’est pas là pour se justifier ou vous donner des explications. Vous êtes un salarié du club et à la disposition de l’équipe.
Pourtant, vous avez fait savoir votre mécontentement à un certain moment…
Je ne vous cache pas que je n’étais pas content de ma situation à un moment donné et je l’ai fait savoir au coach, ce dernier m’a dit qu’il fallait que je continue à bosser et surtout que je devais saisir ma chance quand elle allait se présenter.
Vous étiez tellement mécontent que vous vouliez partir au mercato…
Durant toute la phase aller, je me suis battu lors de chaque séance d’entraînement, d’autant plus que je n’avais pas fait de préparation comme je vous l’ai déjà précisé. Malgré cela, à chaque fois que je rentrais sur le terrain, je marquais. Sans temps de jeu, j’ai quand même inscrit quatre buts. Donc, au moment du mercato, j’ai eu quelques propositions, mais les dirigeants du Sporting ont émis un niet catégorique et m’ont fait savoir qu’il était hors de question qu’ils me laissent partir.
Et quelle a été votre réaction ?
Et bien je me suis tout simplement dit que je me devais de continuer à travailler et à me battre pour gagner une place au sein du onze rentrant. J’avais décidé de saisir et de ne pas rater la première occasion qui allait se présenter pour moi en tant que titulaire, et c’est ce que j’ai fait avec l’aide du Bon Dieu Hamdoullah. Ma première titularisation fut contre le Benfica Lisbonne, et j’ai enchaîné par la suite.
Le fait que vos dirigeants aient refusé votre départ au mercato, c’est quelque part on a cru en vous…
C’est tout à fait ça, d’ailleurs on m’a clairement dit qu’ils avaient besoin de moi. Ils ont vu mes statistiques, mon temps de jeu et mes quatre buts, et cette confiance de leur part m’a aussi beaucoup motivé.
Sur vos dix réalisations toutes compétitions confondues cette saison avec les Sporting, vous en avez marqué 5 de la tête, pourtant ce ne fut pas le cas lorsque vous étiez au CRB…
Je suis un joueur qui aime le jeu en profondeur et c’est d’ailleurs ma grande force. Je pense que c’est la première année de ma carrière que je marque autant de buts de la tête. Je dirais que je travaille beaucoup ce volet à l’entraînement, y compris ma ceinture abdominale, et apparemment ça a payé.
Avec vos dix buts marqués, vous êtes aussi devenu le chouchou des supporters du Sporting et une vraie star, ressentez-vous cela au quotidien?
Tout à fait, je ressens cela lorsque je mets les pieds dehors, lorsque je fais des courses, les gens m’interpellent tous les jours, me posent des questions, veulent prendre des photos avec moi. En plus, j’habite un endroit où il y a beaucoup de supporters du Sporting, mais je vous avoue aussi que même les supporters des autres clubs comme ceux du Benfica Lisbonne m’arrêtent dans la rue pour discuter avec moi.
On comprend par là que vous avez appris le portugais…
Oui, je parle portugais maintenant et ça facilite mon adaptation que ce soit au niveau de l’équipe ou dans ma vie de tous les jours.
Vous êtes deuxième meilleur buteur de l’équipe avec un minimum de temps de jeu lors de la phase aller, c’est quand même pas mal, non ?
Franchement, pour une première année en tant que professionnel à l’étranger, dix buts, quatre passes décisives en 1100 minutes, j’estime que c’est plutôt un bilan positif…
En plus, vous avez été décisif dans des matches très importants face à de gros calibres…
Il est vrai que j’ai eu la chance de marquer face aux trois meilleures équipes du Portugal : le FC Porto, le Benfica Lisbonne et Braga et je pense que c’est ce que les dirigeants et les supporters attendent d’un joueur : répondre présent dans les grands rendez-vous.
Vous avez assuré une place en Ligue des champions la saison prochaine, un des objectifs atteints…
Personnellement, je suis très heureux que le le Sporting puisse jouer la Champions League la saison prochaine, c’est la plus grande compétition au monde et je suis très heureux de pouvoir jouer une telle compétition.
Vos dix buts marqués et vos quatre passes décisives ont fait que déjà des clubs vous veulent tels que West Ham et Tottenham, un commentaire…
D’abord, je suis très flatté surtout que ça m’arrive après seulement une année en Europe. Franchement, je ne m’attendais pas à cela, mais pour l’instant je ne pense pas trop à ça. J’ai une Coupe du monde, il me reste encore deux matchs à jouer avec le Sporting en championnat, je suis concentré sur ces échéances. Je laisse le soin à mon agent de s’occuper de tout cela. D’ailleurs, tout ce qui est contacts je lui dis toujours de ne rien me dire afin que je reste concentré.
West Ham vous voulait déjà au mercato…
Oui tout à fait, les dirigeants de ce club avaient entamé des négociations avec les dirigeants du Sporting, mais ces derniers avaient refusé de me lâcher, mais comme je vous l’ai déjà dit je ne pense pas à ça pour le moment.
Un éventuel départ du Sporting est envisageable ou pas ?
Franchement, je ne sais pas. Je suis bien ici à Lisbonne au Sporting, c’est un grand club, en plus il y a la Ligue des champions la saison prochaine. Tout reste possible bien sûr, mais je ne prendrai aucune décision avant la Coupe du monde. Mais je le redis encore une fois, je me sens très bien au Sporting Portugal.
Si vous devez quitter le Sporting, ça sera pour l’Angleterre…
Tout ce que je peux dire, c’est que si je dois quitter mon club, c’est pour un grand championnat, mais pour l’instant je suis au Sporting et je me plais au Sporting Hamdoullah.
Deux matches amicaux : l’Arménie et la Roumanie, pensez-vous que ça sera suffisant pour préparer le Mondial ?
Je dirais qu’à présent la majorité des joueurs ont retrouvé du temps de jeu, je pense que le Mondial se prépare tout au long d’une saison et non en un ou deux matchs amicaux, c’est le travail de toute une saison dans nos différents clubs qu’on verra certainement lors de la Coupe du monde et on fera de notre mieux pour être au top.
Vous n’avez marqué aucun but lors de la CAN, votre objectif sera de répondre présent dans un grand tournoi comme le Mondial après que vous ayez fait vos preuves lors des éliminatoires…
Répondre présent dans un tournoi comme la Coupe du monde, je pense que c’est l’objectif de tous les joueurs qui prendront part à ce mondial, mais que ce soit moi qui marque, franchement je n’en fais pas une fixation. Je ferai de mon mieux pour donner le meilleur de moi-même, mais que ce soit moi qui marque, un milieu de terrain ou un défenseur, l’essentiel c’est que l’Algérie se qualifie pour le deuxième tour.
A. H. A.
«Je suis bien et je me plais au Sporting Portugal»
«Tout est possible, mais aucune décision avant le Mondial»
«Titulaire ? J’ai saisi la 1re occasion qui m’ait été offerte»
Bio Express
Islam Slimani est né le 18 juin 1988. Avant de rejoindre le CRB où il s’est fait un nom, Slimani a évolué au sein de l’équipe de la JSM Chéraga, mais c’est au sein de l’équipe du W BAB Aïn Benian qu’il a commencé sa carrière. Faisant preuve d’une grande efficacité avec le Chabab lors de chaque match en championnat, il tape dans l’œil de Vahid Halilhodzic qui le convoque pour la première fois à l’occasion du long stage de préparation en prévision des deux rencontres qualificatives pour le Mondial face respectivement au Rwanda à Alger et au Mali à Ouagadougou, ainsi que pour le match comptant pour les éliminatoires de la CAN face à la Gambie à Banjul une semaine plus tard.
Alors qu’il n’avait joué que quelques minutes face au Niger et au Rwanda pour ses deux premières sélections, Vahid a surpris tout le monde en titularisant Slimani contre le Mali au Burkina Faso. Il avait d’ailleurs ouvert le score et avait même raté la balle de break. Un souvenir que l’attaquant des Verts n’oubliera certainement pas.
Pour Vahid, Slimani est incontestablement son attaquant numéro 1. Pour preuve, alors qu’il s’était fait opérer du ménisque et n’a joué que 20’ e 3 mois, Slimani a été du voyage pour l’Afrique du Sud et a même disputé les trois matchs en tant que titulaire lors de la CAN. Cela montre à quel point le Bosnien a confiance en ce joueur.