Comment décrivez-vous votre défilé et ses moments d’enfer avec les Chnaoua ?
Je ne trouve pas les mots exacts pour décrire ce qu’on a ressenti quand on était dans le bus et autour de nous les fans du Mouloudia d’Alger. C’était des moments très intenses, je crois que seuls les Chnaoua peuvent vous les procurer. Ce qui est certain, c’est une joie infinie. C’est phénoménal et ça ne s’oubliera jamais.
Vous attendez-vous à cette foule qui est venue spécialement pour vous ?
Sincèrement, pas du tout. On savait qu’on allait défiler, mais on ne s’attendait pas à qu’il y ait autant d’engouement derrière. C’était vraiment génial. On a ressenti une très grande joie, plus que le jour de la consécration. C’est clair que gagner la coupe d’Algérie avec le MCA a un goût spécial. On est très heureux d’avoir fait plaisir à tout un peuple. On est très émus, c’est sûr.
Peut-on dire que c’est l’accomplissement de tous les efforts fournis depuis l’an dernier ?
Effectivement, c’est le fruit d’un long travail. L’an dernier, on avait raté d’un cheveu la coupe. Hamdoulah, on a pu revenir en finale cette année pour accomplir notre mission. C’est super d’entendre dire que nous avons gagné le septième sacre. Sincèrement, voir les Chnaoua, tu as envie de tout faire pour gagner d’autres titres afin de vivre ces moments avec eux.
Revenons à cette finale gagnée. Avec du recul, que pensez-vous du rendement de l’équipe ?
On a gagné et c’est le plus important. Une coupe, elle se gagne, elle ne se joue pas. On a fait ce qu’il fallait. Cela restera dans les mémoires que le MCA de 2014 a remporté le 7e sacre. Me dire que je fais partie de cet effectif qui l’a gagnée est un honneur pour moi. On voulait gagner cette coupe. On a trop souffert l’an dernier après avoir perdu la finale contre l’USMA, surtout qu’on avait livré un très beau match et mérité amplement de remporter le sacre. Cela dit, pour cette saison, on n’a pas livré un grand match, mais on a réalisé l’essentiel. Le plus important, c’est que, aujourd’hui, le détenteur de la coupe c’est nous.
Il se dit que Rial a tout fait ce jour-là, qu’en pensez-vous ?
Je n’ai rien à dire à ce sujet. Dame Coupe a choisi son camp. L’an dernier, elle nous a tourné le dos, aujourd’hui, elle est revenue à de meilleurs sentiments. C’est l’essentiel. Autre chose, cela ne nous concerne pas. En plus, ce qui se passe sur le terrain, c’est comme ça qu’est fait le foot. Il y a de bonnes et de mauvaises surprises. Cette fois, on a été les plus chanceux et c’est tant mieux.
Est-ce que l’égalisation vous a perturbés ?
On ne va pas se mentir. Bien sûr qu’elle nous a perturbés. On était à un cheveu de finir le match sur un score de 1-0. Tout marchait sur des roulettes, et voilà que le but égalisateur arrive. On s’est retrouvés à la case départ, contraints de tout mettre en œuvre pour tout refaire. Cela dit, on ne s’est pas laissé faire et on a tenu bon jusqu’au bout. On a défendu nos arrières en se regroupant et, au final, on sort glorieux de cette partie.
On a vu un Hachoud plutôt défensif qu’offensif. Est-ce que ce fut les consignes de Bouali ?
J’ai appliqué les consignes du coach à la lettre. Il fallait qu’on assure derrière. Je l’ai fait comme tous mes camarades. On a tenu bon jusqu’au coup de sifflet final. Puis, on passe aux tirs au but. On comptait sur notre camarade Djemili, on savait qu’il allait sortir le grand jeu à l’occasion. On a vécu le scénario idéal. On a gagné la coupe d’Algérie, c’est le plus important et je suis fier d’y avoir participé.
Mais les Chnaoua voulaient voir vos montées extraordinaires…
La JSK jouait avec deux joueurs de couloir. Je devais veiller à ne laisser passer personne de mon côté. Les Canaris ont axé tous leurs raids sur le côté gauche. Hamdoulah, on a bien su les contrer et les renvoyer chez eux dans la peau de l’éliminé. Djemili a été l’homme du match. Il a tenu bon et a été monsieur 50%.
Ce n’est pas évident d’arriver en finale de coupe d’Algérie une année après l’avoir perdue, non ?
C’est sûr qu’on a passé des moments très durs qu’on ne veut pas revivre. Mais le dénouement qu’a connu cette compétition cette saison efface tout. Cela dit, même avec tout ce qui s’est dit et ce qui s’est passé, on était déterminés à offrir la 7e coupe à notre public. Hamdoulah, le rêve est devenu aujourd’hui réalité.
Est-ce que cette consécration ne va pas vous faire oublier l’autre objectif, celui de finir sur le podium ?
Non, pas du tout. Cette consécration va nous booster à redoubler d’efforts pour revenir encore meilleurs à l’avenir. On a tant souffert et on a envie de partager encore des moments forts avec notre public. On sait qu’une place sur le podium va être une bonne chose pour nous. On fera tout pour arriver à cet objectif.
Pour cela, il faudra aller chercher un bon résultat contre l’USMH, demain, qu’en dites-vous ?
Certes, ce ne sera pas facile, mais on fera tout pour parvenir à arracher un bon résultat chez les Harrachis. On est conscients que c’est un match à six points et qu’il est décisif pour les deux équipes. On fera de notre mieux pour réussir le pari. Les Harrachis veulent une place sur le podium comme nous, donc le derby sera certainement très disputé. On ira pour réaliser l’essentiel.
Maintenant que les Chnaoua ont gagné le 7e sacre, ils veulent savoir quel sera l’avenir de Hachoud ?
Dans ma tête, je suis Mouloudéen. Sauf, bien sûr, si une proposition d’un club étranger arrive. Je me sens bien au MCA. Je vis des moments extraordinaires et je ne vois pas pourquoi j’irais voir ailleurs ? J’ai envie de vivre d’autres consécrations avec le MCA. Il reste cette place sur le podium que je veux gagner avec mes camarades. Je ne cesserai de le répéter, le MCA est ma seconde famille. Sincèrement, avec tout ce que je vis actuellement avec les Chnaoua, il est impensable de songer à quitter le MCA.
Donc, à défaut de l’étranger, vous restez au MCA…
Que les Chnaoua se rassurent, je ne changerai pas le MCA par un autre club algérien. Le Mouloudia est ma seconde famille, je le quitte uniquement pour l’étranger.
A. Z.
Bio express
Abderrahmane Hachoud est né le 2 juillet 1988 à El Attaf, wilaya d’Aïn Defla. International algérien évoluant au poste d’arrière droit avec le Mouloudia d’Alger, il est connu pour ses buts à travers ses coups francs directs. En 2012, il avait gagné le doublé avec l’ESS. Mais il ratera la coupe l’année suivante avec le MCA. Cette saison, il a atteint son objectif, celui de gagner le 7e sacre avec le doyen des clubs algériens.
Hachoud chante Hachoud
Dimanche, les Vert et Rouge ont fait le défilé à Alger pour partager la joie avec leur public. Presque arrivé au niveau de la wilaya, des supporters ont scandé le nom Hachoud. Ce dernier chante avec eux Hachoud et allume un fumigène. Ce qui a fait encore allumer les fans qui étaient en effervescence. Il était très surpris par ce que leur ont réservé les Chnaoua à lui et à tous ses camarades.
Il prendra la coupe à El-Attaf
L’an dernier, il voulait défiler avec la coupe dans sa région. Il avait très envie de voir Dame coupe à El-Attaf, mais le destin avait voulu autrement, puisqu’il ne l’a pas gagnée. Cette saison, il pourra le faire pour partager cette joie avec ses amis et sa famille.
Il veut la prendre sur la tombe de son défunt père
Abderrahmane Hachoud a perdu son père, mais il ne l’oublie pas pour autant. Il compte aller sur la tombe de son papa avec la coupe d’Algérie pour partager ce moment de joie avec lui. Il attend son tour pour rentrer chez lui à El-Attaf.