Avec un total de 51 points, l’USMBA n’est pas encore en Ligue 1, mais elle y est presque… Vous vous voyez déjà en Ligue 1 ?
Par respect à l’éthique et à la déontologie, je ne dis pas que nous sommes déjà en Ligue 1. Il reste quand même deux matches à faire, on en parlera après. Maintenant, vous me dites si je me vois en L1, oui dans l’abstrait, je m’y vois. Et cela est valable pour tout entraîneur ambitieux, ce n’est pas le propre à Bira. Avec une marge assez sécurisante, je crois qu’il ne nous faut pas grand-chose pour terminer sur le podium.
Vous avez dit à la fin de la phase aller que vous allez accéder en Ligue 1 et à la première place. Certains ont grincé des dents, franchement coach, avec du recul, ne pensez-vous pas avoir fait dans la précipitation ?
Aujourd’hui, oui je le pense, mais il faut voir aussi dans quel contexte j’ai dit cela et à quels desseins. Quand je me suis engagé avec le club, c’était avec pour seul objectif de le faire accéder en Ligue 1, alors pour me mettre de la pression à moi-même et à mon groupe, j’ai dit que nous devrions accéder et en étant champions du groupe. Certains ont peut-être interprété cela à leur manière et j’en suis vraiment désolé, si cela a été mal compris ou mal interprété. Cela nous a permis de nous maintenir sur le podium, et ce, durant tout le parcours. La preuve, mis à part la 13e journée où nous avons été à la quatrième place, toutes les autres journées, nous avons été ou premiers ou deuxièmes. C’est juste pour motiver les troupes et pour me mettre la pression à moi que j’ai dit ça, j’ai mis la barre très haut, sinon, croyez-moi, j’ai du respect pour toutes les autres équipes. Ce n’est pas moi qui mépriserai les gens, que l’on se rassure.
Cela n’a certainement pas été facile de se maintenir tout en haut du classement, n’est-ce pas ?
Oui, c’est sûr, dans notre parcours, il n’y a pas eu que du bon, nous sommes passés par des moments difficiles, mais nous avons tenus bon, car nous avons un bon mental.
Il y a eu des moments où on pensait même que l’édifice allait s’écrouler, on parle du conflit avec les dirigeants à la fin de la phase aller et de votre désir de quitter le club…
Oui, comme je viens de vous le dire, il y a eu des moments difficiles. C’est clair. Des problèmes d’organisation et de gestion ont surgi, alors par acquis de conscience, j’ai dit que si on va continuer comme ça, il serait préférable pour moi de partir. Les choses se sont améliorées par la suite, et j’ai dû rester en place, voilà c’est tout. Sinon, comme vous le savez, la vie d’un club, c’est toujours des hauts et des bas, et quand c’est des hauts, il faut tout faire pour que l’on y reste. Il y a eu un changement positif, l’équipe est repartie de plus belle. Mais ce que je veux dire aussi, et aujourd’hui que nous sommes aux portes de la Ligue 1, c’est que même ceux qui étaient là lors de la phase aller ont une part dans la réussite du club. Ne soyons pas ingrats, moi je dis honnêtement qu’ils ont eux aussi contribué d’une manière ou d’une autre, ils ont une part quand même, et il me tenait à cœur de le dire ici.
Franchement, avez-vous douté un moment durant ces 27 journées de championnat ?
En tant qu’entraîneur, je suis en charge d’élaborer la stratégie du jeu, de préparer mon équipe, de mettre tout en œuvre afin que les joueurs soient dans les meilleures conditions. Après, ce n’est pas moi qui est sur le terrain. Ce n’est pas moi qui joue, les animateurs sont les joueurs. Moi, je m’efforce de mettre en place la meilleure façon de leur permettre de gagner, après sur le terrain, c’est à eux de faire le jeu. Vous savez, j’exerce une profession qui est basée sur le jeu, c’est acyclique, et donc aléatoire. Partant de là, il nous arrive donc de flancher, de baisser un peu le rythme, mais j’ai toujours su trouver les mots, les formules pour faire redémarrer la machine, mais franchement, je n’ai jamais douté. Jamais.
Dans votre groupe, vous avez des joueurs chevronnés, les Belkaïd,
Achiou, Ferradji, etc. Pour ne citer que ceux-là, il n’y a pas eu de problèmes d’égo, des problèmes disciplinaires,… ?
Quand j’avais pris l’équipe à 23 jours du début du championnat, il me fallait des joueurs d’expérience, des joueurs aguerris. A ceux que vous venez de citer, moi je voudrais rajouter les Benayada, Ouznadji, Belkheir, Bengorine,... C’est des joueurs qui ont un mental, des joueurs qui savent où ils vont. Avec ce groupe, dont la moyenne d’âge au début de saison était de 29,8 ans, il n’y a jamais eu de problèmes de quelque nature que ce soit. Il y a toujours eu une excellente ambiance dans le vestiaire, nous avons su créer une certaine homogénéité et une osmose dans le groupe. Les anciens ont apporté ce plus qu’on attendait d’eux. Au milieu de ce beau monde, j’ai pu mettre quelques jeunes, ceux-ci ont su se mettre derrière les chevronnés et ont appris ça à leur contact. Une fois de plus, je vous dis que je n’ai pas eu de problèmes avec ces joueurs, au contraire, ils sont respectueux et très respectables, des joueurs comme Farouk Belkaïd, qui est mon capitaine, est un homme dans le sens le plus noble du terme. Il est le premier à faire son travail, il donne l’exemple, c’est un réel plaisir de travailler avec lui. Il n’est pas le seul, tous les autres sont des exemples. Des joueurs qui comprennent vite et qui captent mon message à la volée, ce n’est pas par hasard s’il y a cet esprit de famille dans le vestiaire et donc dans le groupe. C’est justement cet esprit de famille qui fait notre force de caractère et notre force mentale.
Le classement arrêté à aujourd’hui donne 1re l’USMBA, 2e NAHD et 3e ASMO. Le trouvez-vous logique ?
Sincèrement oui. Bien que je voudrais rajouter aussi que des équipes comme Chaouia, Blida, Médéa ou encore Tlemcen méritent d’être sur le podium. Ces sept équipes autant qu’elles sont méritent le podium, après il y a la compétition et tout ce qui s’en suit.
Quelle est l’équipe qui vous a le plus séduite durant cette saison ?
Il y en a qui m’ont plu, sans plus, mais aucune ne m’a convaincu ni séduit.
Justement, vous jouez Blida avant d’aller à Merouana. Comment allez- vous préparer ces deux matches ? Vos joueurs sont déjà sur leur nuage ?
Non, pas question de monter sur quoi que ce soit avant que notre accession ne devienne officielle. Nous sommes en train de préparer tranquillement notre prochain match, nous recevons l’USM Blida. Il nous faut préparer convenablement cette rencontre. Nous espérons voir un stade plein pour la circonstance. D’ailleurs, j’en profite pour lancer un appel à nos supporters afin qu’ils viennent nous soutenir pour cette dernière sortie à la maison.
Allez-vous rester à l’USMBA la saison prochaine ?
Je suis signataire d’un contrat de trois ans, mais pour vous dire la vérité, je ne compte pas y rester.
Pourquoi ?
On en reparlera une autre fois si vous le permettez.
Quels sont vos rapports avec Serrar ?
Moi, j’ai d’excellents rapports avec tout le monde, que ce soit avec le président M. Tayeb Benchinoune ou avec Abdelhakim Serrar, comme j’ai d’excellentes relations avec M. le wali, qui, soit dit au passage, a mis tous les moyens du côté de l’équipe pour qu’elle réussisse ce parcours qui est le sien aujourd’hui. Alors, je ne manquerai pas cette occasion qui m’est offerte pour dire toute ma gratitude à M. le wali de Sidi Bel-Abbès et le remercier pour tout ce qu’il a fait pour le club. Ce projet qui est le nôtre aujourd’hui, c’est lui qui l’a voulu, c’est lui qui n’a ménagé aucun effort pour que l’USMBA retrouve aussi vite sa place en L1. Mais je n’omets pas aussi de dire que les membres des staffs qui ont travaillé à mes côtés, que ce soit mes assistants ou ceux du staff médical, eux aussi ont contribué à cette consécration prochaine, il ne faut pas les oublier.
Et avec le public ?
Ah là, je crois que tout est là, il faut bien dire que nous avons un public merveilleux. Un public passionné qui aime son équipe par-dessus tout. Nos supporters ont été magnifiques, ils nous ont vraiment aidés dans les moments difficiles, ils ont répondu présents quand nous avions grand besoin d’eux, et pour cela, ils méritent tout notre respect et toute notre gratitude. Je pense honnêtement que Sidi Bel-Abbès et son public méritent d’avoir une équipe en Ligue 1 et pour toujours. Je réitère mon appel à ce merveilleux public pour qu’il vienne nous soutenir vendredi contre l’USMB, qu’il vienne en masse.
M. O.
- «J’ai dit qu’on allait terminer 1ers juste pour me motiver»
«Des joueurs comme Farouk Belkaïd, qui est mon capitaine, est un homme dans le sens le plus noble du terme»
«Des équipes comme Chaouia, Blida, Médéa ou encore Tlemcen méritent d’être sur le podium»
Bio Express (BIRA)
Né en 1963 à Leveilley, Abdelkrim Bira a comme tous les enfants de son âge joué au football d’abord dans la rue avant d’intégrer l’IRMM Rouiba, il y joua en jeunes avant de se consacrer très jeune à l’entraînement. C’est donc tout naturellement qu’il se retrouve sur le banc, alors que les jeunes de son âge étaient encore sur le terrain. A seulement 20 ans, il est déjà entraîneur des jeunes de l’IRB Maqaria (ex-ES Leveilley). Au fil des années, Bira va gravir les échelons un à un. Diplômé de l’ISTS, il est aujourd’hui titulaire d’un DES en méthodologie, des licences CAF, A, B et C, il est aussi instructeur général 3e Degré. Passé par différents clubs, il aura connu les joies de deux accessions de la D2 à la D1 avec respectivement l’ES Sétif et l’US Biskra. Bira a aussi exercé à l’étranger, notamment en Tunisie (AS Marsa), Libye (Hilal Benghazi) et l’Arabie Saoudite (Nadi Al Kahleej).
Il n’oublie pas son quartier natal
Natif de Leveilley, fief des Ultras du NAHD, Abdelkrim Bira ne peut échapper à la passion du Nasria qui anime ce quartier et plus particulièrement ses frères plus âgés que lui et qui lui inculquent la Nasria Attitude. Abdelkrim Bira fut donc dès son jeune âge supporter du NAHD qu’il a eu à entraîner par la suite. A chaque fois qu’il est sollicité par la presse ou qu’il a l’opportunité de s’exprimer dans la presse, Bira ne rate aucune occasion de parler de son quartier natal, Leveilley.
Un passionné du chaâbi
Si Abdelkrim Bira a une passion après le football, c’est bien la chanson chaâbie. En effet, le coach de l’USM Bel-Abbès est un passionné de la chanson chaâbie, il en écoute des heures durant et se délecte des qacidate de Benmessaieb, Lakhdar Benkhlouf et autres Maghraoui et Daghfali. Cet amateur de chaâbi adore El-Anka, Kamel Bourdib et Amar Ezzahi.