On a beaucoup entendu ces derniers jours d’un éventuel départ de l’USMA pour embrasser une carrière professionnelle en Europe. Qu’en est-il au juste ?
Je dois tout d’abord préciser que je suis encore lié à l’USMA par un contrat jusqu’en 2015 et que, par conséquent, si je dois partir en Europe, je dois au préalable obtenir l’accord de la direction usmiste. Pour l’instant, il n’y a rien d’officiel. Ce n’est que des contacts superficiels.
On parle de Montpellier ?
Pour être franc avec vous, c’est mon manager qui s’occupe des contacts et des propositions, mais jusqu’à présent, on n’est pas passés au volet des négociations.
Mais le vice-président, Rebouh Haddad, a déclaré récemment qu’il va s’opposer à ton départ et à celui de Ferhat. Quel est votre position ?
Vous savez, je m’entends bien avec Rebouh Haddad, qui est un homme de dialogue. On a parlé dernièrement et il m’a fait savoir que les portes sont ouvertes à toute discussion si je reçois une proposition concrète et intéressante d’un club en Europe.
Donc, la direction usmiste est prête à vous laisser partir si l’offre est intéressante ?
De ce côté, le vice-président Rebouh Haddad m’a rassuré, mais comme je vous l’ai dit, lorsque les choses vont devenir officielles, on peut s’assoir autour d’une table et ouvrir les négociations.
Mais l’USMA participera la saison prochaine à la Champions League africaine, un challenge important. C’est pour cela que les dirigeants veulent garder les cadres afin de bien aborder cette prestigieuse compétition ?
Il est tout à fait logique que les responsables de l’USMA songent à la saison prochaine pour bâtir une équipe compétitive, capable de réussir un excellent parcours en Champions League africaine. Rebouh Haddad défend les intérêts de son équipe, car la direction veut concrétiser les objectifs tracés.
Mais, sincèrement, en tant que gardien international et joueur expérimenté, vous avez envie certainement de vivre une nouvelle aventure en Europe ?
A 29 ans, je pense que c’est le moment pour moi d’aller tenter l’aventure en Europe. Maintenant, si le destin en décide autrement, je reste à l’USMA où je suis très à l’aise et surtout dans mon jardin.
Donc, à l’USMA vous êtes comme un poisson dans l’eau ?
Tout à fait. Je suis bien à l’USMA, je ne manque de rien et je m’entends bien avec mes coéquipiers, les dirigeants et les supporters. Nous avons décroché la saison dernière la coupe d’Algérie et la coupe arabe. Cette saison, nous avons remporté la supercoupe d’Algérie et nous sommes presque champions d’Algérie.
Justement, à propos du championnat, comment expliquez-vous le parcours exceptionnel de l’USMA cette saison ?
Je pense que notre état d’esprit et notre détermination ont fait la différence. La solidarité et l’expérience du groupe, deux paramètres qui nous ont propulsés vers l’avant. On n’a jamais douté et notre objectif était clair et précis.
Si lors de la phase aller la course pour le titre était serrée, lors de la phase retour vous avez tout écrasé sur votre passage. Comment expliquez-vous cela ?
Juste après notre succès haut la main en finale de la supercoupe d’Algérie contre notre concurrent direct, l’ESS, on s’est dit qu’on pouvait battre n’importe quel adversaire. Progressivement, on a enchaîné une série de victoires. A partir de là, on s’est dit que rien ne pouvait nous arriver.
Vous avez connu Courbis en début de saison, puis Velud a pris le train en marche. Avez-vous senti un changement ?
Il faut reconnaître que ces deux techniciens français sont compétents et chacun d’eux a sa méthode de travail. Courbis a fait un excellent travail depuis la saison dernière jusqu’à son départ et Velud a continué le travail en apportant sa touche et sa philosophie.
Les observateurs et les spécialistes sont unanimes à reconnaître votre rôle dans la stabilité de la défense de l’USMA, où vous avez brillé particulièrement cette saison ?
Dieu merci, je suis satisfait de mon rendement qui a été régulier et efficace. J’ai essayé de bien tenir mon rôle et surtout rassurer dans les bois.
Je savais qu’il fallait être costaud dans les bois et surtout ne pas fléchir. C’est ce que j’ai essayé de faire. Il ne faut pas occulter également le rôle des défenseurs et leur détermination.
On a senti que vous avez pris une autre dimension cette saison ?
Je pense qu’à 29 ans, j’ai beaucoup muri et l’expérience cumulée depuis 13 ans en première division m’a beaucoup servi, et cette saison, je suis en train de récolter le fruit de mon dur labeur. Je tiens à rendre hommage à mon entraîneur des gardiens Farid Belmellat qui m’a beaucoup aidé cette saison par ses orientations et ses conseils. Sincèrement, je lui dois beaucoup cette saison.
Votre équipe a remporté tous les derbys disputés jusque-là. Un rendez-vous important vous attend ce samedi au stade du 20-Août contre le CRB. Comment s’annonce cette empoignade ?
Nous allons aborder ce match avec le plus grand sérieux pour décrocher la victoire et poursuivre notre belle série. La position du CRB ne nous intéresse pas, pour nous, l’essentiel est de jouer le jeu avec comme objectif les trois points de la victoire.
Il y aura en face un adversaire dos au mur qui lutte pour sa survie…
Nous avons toujours pris au sérieux nos adversaires, on respecte toutes les équipes. Le CRB est difficile à manier sur son terrain, mais nous allons essayer de bien gérer cette rencontre et surtout faire plaisir à notre merveilleux public qui a été derrière nous tout au long de la saison.
Aujourd’hui, un seul point suffit à votre bonheur pour être sacrés champions d’Algérie. En êtes-vous conscients ?
On fera le maximum pour assurer le titre aujourd’hui au 20-Août et faire la fête avec notre public.
Les supporters de l’USMA ont été absolument extraordinaires en poussant leur équipe vers le sommet…
Je saisis cette occasion pour remercier notre public qui a été pour beaucoup dans notre parcours formidable. Il y a une bonne symbiose entre le public et son équipe.
Pour vous-même, si l’USMA est sacrée championne d’Algérie, la saison n’est pas terminée pour vous, puisqu’il y a le Mondial brésilien qui débutera le mois prochain, un autre challenge à relever, n’est-ce pas ?
Effectivement, la Coupe du monde est pour bientôt et je dois me préparer convenablement pour ce grand évènement footballistique planétaire.
Les observateurs estiment que votre place est acquise dans la liste des 23 sélectionnés pour le pays de la samba ?
Je l’espère, mais tant que la liste n’est pas rendue publique, je préfère attendre tranquillement la décision du sélectionneur national.
Mais il faut dire que vous avez marqué des points importants par rapport à vos deux titularisations contre respectivement le Burkina Faso le 19 novembre et la Slovénie le 5 mars…
Les deux rencontres que vous avez citées m’ont donné de la confiance et de la force. Mentalement, je suis plus costaud qu’avant.
Pour revenir au fameux match décisif contre le Burkina Faso, comment l’avez-vous vécu ?
Franchement, j’avais une pression énorme sur mes épaules, car je savais que tout un peuple était derrière son équipe. On n’avait pas le droit à l’erreur, et Dieu merci, nous avons réussi l’essentiel en décrochant notre qualification pour le Mondial. Maintenant, il faut tourner la page du Burkina Faso et se concentrer sur la Coupe du monde.
Justement, à propos du Mondial brésilien, comment voyez-vous les chances de l’Algérie dans le groupe qu’elle a hérité ?
Je pense que nous avons des chances pour passer au second tour. Il faut surtout tout donner pour ne rien regretter par la suite.
K. H.
«Si je dois rester à l’USMA, je reste, car mon contrat court jusqu’en 2015»
«Le public de l’USMA a été pour beaucoup dans notre parcours»
«J’avais une pression terrible sur mes épaules contre le Burkina Faso»
«Passer le premier tour au Brésil n’est pas impossible»
Bio express
Mohamed Lamine Zemamouche, né le 19 mars 1985 à Mila, est le gardien actuel de l’USMA. Avant de rejoindre l’USMA en 2002, il suit sa formation au lycée sportif de Draria. Une fois dans les rangs de l'USMA, Zemmamouche intègre l'effectif junior du club. Le 24 mai 2004, alors âgé de 19 ans, il joue son premier match en seniors face au WAT. En septembre 2009, il signe au MCA un contrat de 2 ans avant de rejoindre de nouveau le rang des Rouge et Noir. Après avoir connu toutes les sélections en catégories jeunes, Mohamed Lamine Zemmamouche connaît sa première sélection en équipe nationale espoirs le 18 janvier 2005 face au Qatar. Il enchaînera les tournois et les sélections avec l'équipe nationale espoirs jusqu'en 2009. Il est convoqué par Saâdane pour les éliminatoires de la CM 2010. Par la suite, il sera convoqué parmi les 23 joueurs algériens participant à la CAN-2010, il est titularisé pour la première fois avec l'équipe d'Algérie lors du match pour la 3e place face au Nigeria après avoir fait sa première apparition en équipe première en demi-finale face à l'Egypte en remplaçant Faouzi Chaouch, exclu lors de ce match. Zemmamouche a été titularisé par Halilhodzic le 19 novembre passé à Tchaker contre le Burkina Faso. Il a également gardé les bois des Fennecs lors du match amical disputé le 5 mars passé contre la Slovénie.
19 novembre 2013
Cette date du 19 novembre 2013 restera gravée dans la mémoire du gardien Zemmamouche, et pour cause, il a joué le match décisif pour la qualification en Coupe du monde au Brésil face au Burkina Faso. Titularisé à la surprise générale par Halilhodzic, le gardien de l’USMA s’en est bien sorti et les Verts ont obtenu leur billet pour le Brésil en gagnant par un but à zéro.
Houssem
C’est le prénom du fils de Mohamed-Lamine Zemmamouche, un petit garçon qui a apporté du bonheur à sa petite famille. Pour Zemma, son fils est sa raison d’être. «Ce que je ressens est extraordinaire», a affirmé le portier usmiste, avant d’enchaîner : «Je vais faire le maximum pour lui donner une bonne éducation et l’orienter dans la vie, comme ils l’ont si bien fait mes parents.»