Vous étiez à deux doigts de remporter le titre, finalement le CRB et l’ESS ont retardé votre sacre…
Comme vous le dites, ils n’ont fait que retarder notre sacre. Je pense qu’avec 11 points d’avance, on est à l’abri d’un quelconque retour. On est champions, et ce titre, on le fêtera chez nous, c’est beaucoup mieux, non !
Ce mardi, ce sera la fête à Bologhine…
Effectivement. C’est plus agréable et très sympathique de fêter le titre avec son public. Ce mardi, Bologhine sera une nouvelle fois le théâtre d’une grande fête entre l’équipe et ses supporters.
Cette année, personne ne peut contester votre titre…
Il ne souffre d’aucune contestation, nous avons mené les débats dès le départ. C’est vrai qu’on a eu un moment de flottement, mais on a su se remettre sur les rails et continuer notre chemin. On a fait un parcours de champions. Surtout en cette phase retour. On est devenus presque imbattables.
C’est votre 3e année à l’USMA, vous êtes donc un bon témoin de la belle métamorphose de l’équipe…
Oui, je vais boucler ma 3e année à l’USMA et j’en suis déjà à mon 4e titre. Cela confirme que j’ai bien fait de venir dans ce club. Je suis venu effectivement pour gagner des titres et je suis à la bonne adresse.
Mais l’USMA a passé des moments difficiles depuis que Haddad a repris le club…
Tout le monde avait besoin de prendre ses repères. Dirigeants, joueurs et entraîneurs, tout ce monde avait besoin de mieux se connaître, il fallait opérer une synergie, et pour cela, il y a des défaites qui vous font grandir. Nous avons souffert à nos débuts, car l’environnement nous a été hostile. A un moment donné, même les nôtres commençaient à douter. Donc, il fallait tenir le coup et aller de l’avant.
C’était dur à supporter, n’est-ce pas ?
Et comment ! On était la cible de tout le monde, mais on avait une direction qui a tout le temps été à nos côtés. Les anciens ont également contribué à remonter le moral de la troupe à chaque fois que cela était nécessaire.
Le déclic s’est opéré l’année passée, avec cette coupe que vous avez remportée et qui a fait beaucoup de bien au club…
Pas uniquement la coupe d’Algérie, la Coupe arabe nous a également beaucoup aidés. Elle nous a aidés à surmonter nos difficultés et à chasser le doute. On a également définitivement reconquis notre public. Il faut dire que ce dernier ne nous a pas abandonnés, bien au contraire, il a toujours été à nos côtés. C’est vrai qu’il y avait quelques pseudo-supporters qui ont failli tout gâcher, mais heureusement, la grande majorité a toujours été de notre côté. Cela nous a énormément aidés à remporter ces titres qui ont fait du bien à tout le monde.
Et puis, cette année, l’USMA a presque tout écrasé sur son chemin…
Oui, on voulait coûte que coûte remporter ce titre de champion. Un titre qui fuit le club depuis des années.
C’est votre 3e titre dans votre carrière…
Oui, puisque j’ai remporté deux titres avec la JSK, le dernier, c’était en 2008 avec Moussa Saïb. J’ai mis sept ans pour remporter mon 3e championnat.
L’USMA, elle, a mis 9 ans pour gagner le championnat, le dernier titre remonte à 2005…
Quand même... Heureux de participer à la conquête de ce titre. Il a une saveur particulière pour tous les Usmistes. C’est le premier obtenu sous l’ère du professionnalisme.
Ne trouvez-vous pas que Rolland Courbis a sa grande part dans ce succès ?
Oui, dans la mesure où il a débuté avec nous la saison. Il était également derrière les titres obtenus la saison écoulée. Oui, cet entraîneur a grandement contribué au sacre de l’USMA.
En quoi par exemple ?
Il a réussi à créer un esprit de groupe au sein de l’équipe. On était comme une famille, on était uni en toute circonstance.
Velud est venu donc cueillir les fruits…
Chaque entraîneur a sa touche. Chacun a sa façon de procéder. Velud a la sienne. Il a redonné confiance aux joueurs et les a beaucoup sensibilisés sur leur force et sur leurs capacités. L’équipe est de plus en plus en harmonie avec elle-même. Elle progresse de jour en jour.
Et le meilleur est à venir, n’est-ce pas ?
Oui, je pense que l’équipe qu’on a actuellement est bien partie pour dominer sa période. On a un bon groupe qui n’a qu’une seule envie, celle de gagner tout ce qui est mis en jeu. Je suis certain que la direction ne va pas lésiner sur les moyens pour permettre à l’équipe d’avancer et d’aller vers d’autres conquêtes.
Qui sont ?
Remporter la Ligue des Champions. Il est temps que l’USMH remporte ce trophée.
Vous pensez sérieusement qu’un club algérien peut remporter ce prestigieux titre ?
L’USMA peut le faire. Nous avons les joueurs qui sont prêts à relever ce défi. On est capables de mener le club vers ce premier sacre.
Vous ne manquez pas d’ambitions, est-ce que c’est le cas de votre direction ?
Bien sûr que nos dirigeants veulent gagner la C1 africaine, c’est leur objectif désormais. C’est le nôtre aussi.
Faudra pour cela recruter des joueurs de qualité…
C’est à l’entraîneur et aux dirigeants de discuter de cela. Ils sont seuls capables de dire si l’équipe a besoin d’un renfort ou non. Mais avec les joueurs qu’on a, je pense qu’il y a suffisamment d’expérience pour aller chercher ce titre. L’USMA a besoin de grandir davantage et de passer à une autre étape.
Il y a une dizaine d’années, Jean-Yves Chay vous a lancé dans le bain, et à 19 ans, vous étiez bien parti pour réaliser une grande carrière…
Oui, il m’a lancé et m’a beaucoup aidé à m’illustrer, j’ai fait de belles saisons par la suite. Je pense que j’ai fait ce que je devais faire.
Vous devriez être à présent en sélection en train de penser au Mondial, n’est-ce pas ?
Disons que le destin ne m’a pas souri sur ce coup, et puis, en toute franchise, je ne veux plus parler de l’EN. Ce que j’ai à dire, c’est que je souhaite, c’est que notre équipe fasse un bon Mondial et qu’elle réussisse à passer au second tour.
On vous sent comme blessé…
J’ai connu des hauts et des bas avec les Verts. Sous Cavalli, j’étais titulaire au poste, un autre entraîneur est venu et a vu que je ne mérite pas cela, puis ça a continué comme ça, et franchement, je n’ai pas le cœur à revenir sur ces histoires.
JSK, JSMB et USMA, vous avez fait les bons clubs d’Algérie, que pouvez-vous encore souhaiter ?
Remporter ce titre de la Champions League avec l’USMA, c’est un titre qui me tient à cœur.
Il vous reste combien de temps à tirer à l’USMA ?
Je suis sous contrat jusqu’en 2015. Je souhaite qu’en cette année, je remporterai d’autres titres, et évidemment, remporter ce titre africain avec l’USMA.
Avec l’EN aussi, elle vise la CAN 2015 avec un nouvel entraîneur, croyez-vous que le destin peut vous sourire une nouvelle fois ?
Je ne sais pas. Si le futur entraîneur national juge que je suis encore bon pour l’EN, je suis évidemment partant. Sinon, je compte bien vivre une expérience à l’étranger.
Dans quel pays ?
Il y a deux championnats qui m’emballent, le Qatar et l’Arabie Saoudite, je compte bien y aller. L’année prochaine, j’aurai 30 ans, il est temps pour moi de vivre une nouvelle expérience.
30 ans ? Vous vous sentez déjà vieux ?
J’ai 29 ans, et je sens que ma carrière vient de débuter. J’ai un appétit féroce et j’ai encore soif des terrains. Il reste plusieurs années devant moi et je souhaite connaître d’autres moments de joie.
H. B.
«Ce mardi, on fêtera le titre à Bologhine, c’est bien mieux avec nos supporters»
«J’aimerais bien vivre une aventure au Qatar ou en Arabie Saoudite»
«Si le nouvel entraîneur national me fait appel, je répondrai présent»
Quand Chay l’impose arrière droit
Les débuts de Mohamed Rabie Meftah à la JSK étaient très houleux, non pas qu’il est un joueur à problème, mais Jean-Yves Chay, l’entraîneur de la JSK à l’époque, a décelé en lui des qualités qui pouvaient lui permettre de devenir un bon latéral droit à la place de Slimane Raho, international algérien, et presque indéboulonnable du poste. JYC a réussi à imposer le jeune Meftah qui avait à peine 19 ans, il a changé le cours de son histoire, puisque de défenseur central et milieu de terrain qu’il était, il a fait de lui un latérale droit, qui va faire le bonheur de la JSK, de la JSMB et actuellement de l’USMA. «J’étais plus habitué à jouer dans l’axe de la défense, ou carrément milieu de terrain avant que Chay ne décide de me mettre arrière droit. Au départ, je trouvais cela bizarre, mais avec le temps, j’ai compris que j’avais trouvé mon poste.» Depuis, le jeune Rabie Meftah a connu une belle carrière…
Bio express
C’est un 5 mai 1985 que Rabie Meftah a ouvert les yeux à Tizi Ouzou, il intègre très jeune le club de la JSK pour faire toutes ses classes avant d’arriver à s’imposer en senior à l’âge de 18 ans. Avec la formation kabyle, il goûtera deux fois au plaisir d’être sacré champion. Avec la JSMB qu’il rejoindra plus tard, il découvrira les frustrations de finir dauphin ou sur le podium, mais c’est avec l’USMA et après sa 2e année dans ce club qu’il renouera avec les titres. Il remportera la coupe d’Algérie en 2012 et la Coupe arabe des clubs la même année. Cette année, il vient d’ajouter un titre de champion à sa carrière qui aurait pu être meilleure pour celui qui a été des années durant le meilleur latéral droit de l’Algérie. Saâdane puis Halilhodzic ne lui ont pas fait suffisamment confiance pour qu’il s’illustre avec les Verts.