Mouassa : «L’ASMO revient d’une Ligue 1 bis !»

Kamel Mouassa a réalisé le rêve des Asémistes en faisant accéder le club de M’dina J’dida en première division. Après avoir raté le coche de peu, il y aune saison, il s’est remis au labeur et a travaillé sans relâche avec les jeunes du club. Sa patience a fini par payer. L’ancien coach de la JSK revient sur une saison que les vert et Blanc ne sont pas près d’oublier.

Vous venez de réussir le pari de faire remonter l’ASMO en Ligue 1, peut-on connaître les clefs de votre succès ?

Au début de mon aventure avec l’ASMO, les supporters étaient inquiets. Puis, avec l’arrivée de Baghor Merouane et Saâdoune Mohamed dit Moumoh, les choses ont changé. Ces deux hommes ont donné de leur temps et de leur argent. Ainsi, la saison passée, on a fait un parcours de champion mais on a raté l’accession parce que le réveil a été tardif. Puis, on a maintenu notre politique, on a fait confiance à nos jeunes qu’on a encadrés par quelques joueurs d’expérience, à savoir le gardien de but Bouhadda, Tahar et Zidane, la mayonnaise a pris.

Et Mezaïr ?

C’est un cas spécial, il a été renvoyé de l’équipe en cours de route, il ne servirait à rien de revenir là-dessus. Donc, je me suis appuyé sur des jeunes et trois ou quatre cadres exemplaires. On a fait une bonne préparation à Oran, on demandé ensuite à tout le monde de relever le défi. La volonté de tous, conjuguée à mon expérience sur le banc de touche, a abouti sur l’accession.

Quelles ont été les étapes essentielles de cette accession ?

Je parlerai plutôt de joueurs qui ont beaucoup bossé et fait énormément de sacrifices. En matière de discipline, comme vous vous le savez, j’ai été dur. Je na fais pas exprès d’agir de la sorte, c’est ma nature qui est ainsi faite. On s’est fixé l’objectif d’accrocher le podium. Une fois dans le trio de tête, on ne l’a plus quitté. On a fini l’aller en coleader, puis les joueurs ont redoublé d’efforts au retour jusqu’à cette consécration méritée. Notre accession est d’autant plus méritoire qu’elle est survenue dans un groupe qu’on peut assimiler à une Ligue 1 bis !

Qu’est-ce qui vous le fait dire ?

Nous avons concouru dans un championnat avec des équipes de qualité, des clubs ayant pour la plupart déjà joué en Ligue 1 et dont pas mal ont gagné la coupe d’Algérie et même le championnat d’Algérie, à l’image du NAHD, l’USC, l’USMBA, le WAT et l’USM An. Voilà ce qui me permet de dire fièrement que nous avons accédé d’une Ligue 1 bis vers la Ligue 1 ! Je crois que le championnat de deuxième division n’a jamais été aussi serré et disputé que cette saison. Cela étant dit, il faut parler également d’autres personnes qui a sa part de contribution dans notre réussite.

Qui ?

En plus de Merouane et Moumoh, il y a les hommes de la DJS, qui nous ont pris en charge durant le stage hivernal, mais surtout le wali d’Oran, M. Abdelghani Zaâlane, qui s’est réuni avec les joueurs et leur a tenu un discours très motivant pour réaliser l’accession. M. Zaâlane est un ancien footballeur, c’est aussi le plus jeune wali d’Algérie et il en est à sa deuxième accession, après avoir réussi la montée avec la JS Saoura.

Il y a aussi les supporters du… MC Oran qui ont fini par se ranger à vos côtés !

Oui, c’est d’ailleurs une double satisfaction pour moi car, en plus de l’accession, le fait de voir les supporters du MCO et de l’ASMO réunis constitue un réel motif de fierté. Cela prouve que les Oranais savent se comporter comme des frères. Les Hamraoua ont été d’un précieux apport et je tiens à les en remercier.

Que faut-il désormais faire pour éviter à l’ASMO de reprendre l’ascenseur ?

Les jeunes qui ont relevé ce challenge ont une bonne marge de progression, il s’agit les mettre dans de bonnes conditions pour les garder. Je suis certain que cette génération peut réaliser des performances dans un avenir très proche. Pour le moment, il y a une bonne stabilité, j’espère qu’ils ne vont pas tout chambouler parce que, personnellement, j’estime qu’on a gagné une accession et une équipe, à la fois. Ces jeunes joueurs ont maintenant une valeur, il s’agira de les payer en fonction de leur juste valeur. A partir de là, je crois qu’il n’y aura pas de souci à se faire pour cette équipe.

Quand vous dites «j’espère qu’ils ne vont pas tout chambouler», doit-on y voir un signe de votre départ ?

Je vois que vous êtes attentif à tout, comme un joueur qui reste concentré sur les consignes tactiques (rires) ! Non, en fait, je veux juste attirer l’attention pour rompre avec ce qui se faisait auparavant quand, par manque de moyens, l’équipe perdait ses meilleurs éléments et se retrouvait ensuite dans la difficulté. Toutefois, je crois que les choses vont dans le bon sens désormais grâce aux responsables du club et au wali d’Oran.

Donc, il est très probable de vous revoir à la tête de l’équipe la saison prochaine…

Même s’il ne faut rien avancer avec certitude, je pense qu’on va poursuivre l’aventure ensemble. Je travaille dans un cadre agréable, les supporters sont très proches de nous, l’ASMO a donc récupéré son public, on a gagné une équipe, tout cela incite à continuer. Mais finissons le championnat, après on avisera de manière officielle.

Parmi vos jeunes joueurs, y en a-t-il qui pourraient se révéler en Ligue 1 la saison prochaine ?

Je préfère parler d’un groupe de jeunes joueurs et ne pas privilégier les uns par rapport aux autres. L’ASMO a quand même quelques éléments issus des U 21 et de la sélection nationale des juniors qui peuvent donner satisfaction.

Le weekend prochain se jouera un décisif NA Hussein Dey-O Médéa dont le vainqueur vous accompagnera en Ligue 1. Un match nul pourrait aussi profiter à l’US Chaouia. Qui selon vous mérite le plus de monter ?

En toute sincérité, il y a plusieurs équipes qui méritent l’accession. En plus du NAHD et de l’OM, il y a également l’USM Blida, le WA Tlemcen et l’US Chaouia qui méritent de nous rejoindre. Mais, comme vous le dites, il y a un match décisif vendredi prochain dont le vainqueur sera sans doute le dernier heureux élu. Le NAHD recevra à domicile, ce sera indéniablement un avantage mais il ne sera pas déterminant. Tout pourrait se jouer sur un détail, l’équipe la plus concentrée, la plus calme aura des chances de l’emporter. Je donne quand même un petit avantage au Milaha.

On ne peut pas vous entretenir sans évoquer avec vous la JS Kabylie, l’équipe que vous avez coachée plusieurs fois. Que pensez-vous de sa défaite en finale de la coupe d’Algérie contre le MCA ?

Le Mouloudia a fait une bonne entame de match, il a ouvert le score très tôt. Ensuite, il s’est limité à contenir les offensives de la JSK, il y est parvenu jusqu’aux dernières minutes et cette égalisation de Rial. A partir de là, j’estime que la JSK ne devait pas aller aux tirs au but. Elle a dominé le match et, il faut le reconnaître sportivement, elle pouvait gagner sans recourir aux tirs au but fatidiques. Après son égalisation, notamment, la JSK a été supérieure physiquement et mentalement.

Mais au final, l’histoire retiendra que le MCA l’a emporté à Tchaker et… à Zabana lors de la finale du championnat en 1999 où vous étiez sur le banc kabyle…

C’est une vérité, malheureusement. Le football n’est pas une science exacte et ce n’est pas toujours le meilleur qui gagne. Mais pour la finale de Blida, je suis d’avis à dire qu’aucune équipe ne méritait de perdre, seulement il fallait un vainqueur et un vaincu.

H. D.

«Oran a gagné une accession et une équipe

«Oui pour une nouvelle aventure asémiste 

«La JSK ne méritait pas de perdre contre le MCA

 

Bio express

Kamel Mouassa est un technicien révélé à l’US Chaouia avec lequel il a réussi l’accession en première division avant de lui donner un titre de champion d’Algérie, aux côtés de feu Abdelhamid Kermali. Sa notoriété a vite fait de séduire la JSK qui en fit son entraîneur et avec laquelle il remporta la coupe de la CAF. L’entraîneur originaire de Guelma a également drivé le CR Belouizdad, l’USM Blida, le CS Constantine, l’ES Guelma, l’USM Annaba, et maintenant l’ASM Oran.

 

L’homme aux 4 accessions

Kamel Mouassa passe pour être un entraîneur à accessions. Avec Chaâbane Merzekane, Younes Ifticen et autres, il est un spécialiste en la matière. Aujourd’hui, il en est à sa quatrième consécration. En effet, le technicien originaire de Guelma a déjà fait accéder l’US Chaouia, l’ES Guelma et le CS Constantine. Cette saison, il récidive avec l’ASM Oran.

 

«Voilà pourquoi le penalty contre NAHD est valable»

Beaucoup ont spéculé sur l’unique but de l’ASMO contre le NAHD, survenu sur penalty, et qui a officialisé le retour des Vert et Blanc en Ligue 1. Le coach des oranais a un avis singulier sur le sujet. «Les avis sont partagés sur l’action qui a engendré le penalty face au NAHD. Mais beaucoup ne semblent pas avoir vu que ce qui justifiait le plus la sentence est qu’un joueur du Nasria avait retenu son adversaire de l’ASMO par le maillot», explique pour sa part Kamel Mouassa.

Tags:

Classement