Le coach a reconnu n’avoir découvert ce joueur que ces deux derniers mois, pourtant ce n’est pas de ses habitudes de prendre des décisions aussi risquées sans prendre le temps de décortiquer et d’étudier les moindres détails, mais, cette fois, il a pris le risque, car, au fond de lui, il savait ce qui manquait encore à son équipe, notamment en attaque, voire dans le domaine de l’animation du jeu, d’autant que c’est toujours les mêmes joueurs qui marquent enEN.
Soso seul
Le constat est là. Soudani et Slimani sont largement devant dans le classement des meilleurs buteurs de la sélection, et quand ils ne marquent pas, c’est souvent la défense qui vient en aide, à l’image du fameux match contre le Burkina, quand Bougy a mis sa tête pour qualifier les Verts au Mondial. Ce jour-là, on avait vu une EN en panne et en manque d’imagination. Certes l’enjeu était de taille et les joueurs crispés, mais cela ne devait pas empêcher Feghouli ou Brahimi de mettre le holà dans la défense des Etalons. Pour Vahid, le problème est plus profond puisqu’il est sûr qu’il y a tout simplement un manque de ce côté-là. Il est satisfait du rendement de certains joueurs, comme Feghouli, mais pas pour les autres. C’est la déception qui avait pris le dessus, et ce, jusqu’au match du mois de mars contre la Slovénie.
La solution interne
Le match du 5 mars a en effet permis à Vahid de cocher le nom d’un autre joueur qui s’ajoute ainsi à la liste des joueurs ‘’explosifs’’ qu’il recherchait. Il s’agit de Djabou, qui a sorti un très grand match ce jour-là, gagnant au passage une place pour le Mondial et devenant un élément important dans son système de jeu. Certes, la place de titulaire n’est pas encore garantie, mais ça reste une solution interne qui a permis au coach de stabiliser son effectif, en lui trouvant une issue au sein même de son groupe.
Le bon individualisme
L’entraîneur national a insisté, à travers ses différentes sorties médiatiques, sur le jeu offensif, mais surtout collectif. Il a toujours voulu marquer suite à une action proprement construite de derrière, mais cela n’a pas eu lieu. Il a tenté tant bien que mal à mettre en place cela lors de la CAN. Parfois, ça a bien fonctionné, mais l’EN a toujours échoué devant la cage, car on comptait beaucoup sur le jeu de tête de Slimani ou parfois sur une accélération de Feghouli et le résultat était négatif. C’est pour cette raison que Vahid a choisi de changer son fusil d’épaule, en partant à la recherche d’un joueur capable de faire la différence et de créer le décalage. C’est d’ailleurs ce qu’il a rapidement remarqué dans le jeu de Mahrez, auteur de l’un des meilleurs buts du championnat anglais de seconde division. Il a décelé en lui cette qualité qui lui permet d’effacer un vis-à-vis, deux , voire trois, et d’aller défier le portier, car des joueurs capables de prendre tout le monde de vitesse, c’est ce qu’il recherchait depuis le début avec comme cerise sur le gâteau une efficacité qui fait de lui le candidat parfait pour équilibrer le jeu de l’EN et marquer des buts, une qualité qui fait défaut à certains ‘’cadres’’ de l’effectif actuel.
Et Brahimi ?
Les propos du premier responsable de la barre technique lors de ladite conférence nous ont donc donné un avant-goût de la nouvelle façon de jouer de l’EN. Les offensives peuvent désormais venir de partout. Vahid a non seulement choisi de profiter de la touche technique de ces éléments, mais aussi de l’individualisme de certains. Certes, cela était initialement une mauvaise chose, mais, maintenant, il veut encadrer ces éléments pour pouvoir tirer profit de la ‘’fantaisie’’ évoquée lundi dernier, une folie à la Pitroipa, le joueur qui fait rêver le coach dans le continent noir, sans aller jusqu’à évoquer d’autres éléments comme Hazard, l’homme à tout faire des Diables rouges. Ainsi, la première chose qui vient à l’esprit, c’est le nom de Yacine Brahimi. N’a-t-on pas en lui ce qu’on cherchait ? Surtout qu’il caracole toujours en tête du classement des meilleurs dribbleurs de la Liga, devançant même des ogres comme Messi et Ronaldo. Vahid ne semble donc pas ébahi par le talent de son poulain, car un handicap de taille l’éloigne des critères arrêtés : l’efficacité.
L’international algérien de Grenade lui même l’a souvent déclaré : «Il faut que je marque un peu plus souvent, j’ai un problème d’efficacité que je dois résoudre.» Une déclaration bizarrement faite aussi par Ferhat, l’Usmiste, sacrifié de la liste des 30. Ce récapitulatif nous renseigne donc sur les intentions du coach et les nouveaux critères de choix arrêtés pour le poste de milieu offensif. Pour ceux qui voulaient la réponse relative au peu d’attaquants de pointe retenus, elle est désormais là : Slimani le numéro un ou Ghilas son remplaçant en pointe auront un énorme soutien, et c’est tout benef’ pour une équipe qui veut créer l’exploit et épater le monde du foot.