Halilhodzic vous a retenu dans sa liste des 30 pour le Mondial, que représente pour vous cela ?
Beaucoup de choses. J’en tire une grosse fierté. Faire partie de la sélection nationale est l’aboutissement pour tout un joueur ambitieux et qui n’a pas peur d’aller au charbon.
C’est ce que vous avez fait ?
Oui. Depuis que j’ai mis les pieds en Algérie, je n’avais qu’une seule envie et un seul objectif : gagner une place en sélection et je me suis dit que ce but ne viendra pas en claquant des doigts. L’on doit travailler encore travailler et surtout travailler pour y arriver.
Et vous y êtes ?
Oui et ce n’est pas encore fini.
Que visez-vous encore ?
Je ne vais pas me contenter d’être dans les 30, arracher une place dans les 23 c’est encore mieux.
Oui mais il y a une rude concurrence dans votre poste ?
Je sais mais je ne lâche pas. Je suis compétitif avec mon club, j’ai encore deux matches de coupe d’Afrique à disputer et autant en championnat. Je veux être le plus compétitif possible.
Qu’est-ce qui vous rend aussi optimiste ?
Je sais que notre entraîneur national est à cheval sur le temps de jeu. J’ai suivi à la lettre ses consignes, je pense que j’ai accompli une saison pleine avec l’Entente, c’est fait ce que je devais faire.
Et vous pensez que c’est suffisant ?
Non. Le dernier mot revient au sélectionneur. Après, c’est à lui de voir si je rentre dans ses plans de jeu ou non. Il va trancher et quel que soit sa décision, je la respecterai.
S’il n’y aura pas de Mondial pour vous, qu’allez-vous faire ?
Hé ben, suivre mes amis à la télé. Je serai leur premier supporter. Je reste toujours heureux de faire partie des 30 présélectionnés pour le Mondial. Je dirai que j’ai tout fait pour y être, après ça reste le choix de l’entraîneur qu’il faudra respecter.
Le stage a débuté pour certains joueurs, vous a-t-on informé de la date de votre présence à Sidi Moussa ?
Non. Je n’ai reçu aucune convocation, je sais seulement que je suis dans la liste des 30. Je ne sais pas si d’ici quelques jours je la recevrai ou non, mais je reste toujours mobilisé et prêt à toute éventualité.
Même quand la liste des 23 sera annoncée et que vous n’y serez pas ?
Oui. Le fait qu’on me mette dans la liste des réservistes ce n’est pas rien, ça ne nous donne pas le droit de faire n’importe quoi si on n’est pas dans les 23. On doit entretenir la forme et être prêt à n’importe quelle urgence. C’est aussi ça être réserviste.
Resté mobilisé quelles que soient les circonstances…
Exactement ça. On ne doit pas perdre de vue, si on est réserviste qu’on peut avoir besoin de nous à n’importe quel moment. Rester mobilisé est également important pour l’équipe.
C’est la consigne du coach ?
Il n’a pas besoin de nous le dire, on doit connaître ce genre de chose.
A votre arrivée au MCEE, croyiez-vous en toute franchise qu’un jour vous feriez partie de la sélection nationale ?
Oui et je l’ai toujours dit. Dans ma toute première interview, j’avais déclaré qu’en venant ici en Algérie, mon but était de rejoindre l’EN. C’était mon principal objectif.
Et qu’est-ce qui vous rend si confiant ?
Je connais ma valeur et je sais qu’en jouant en Algérie, on se rapprochera davantage de la sélection. A l’étranger, si on ne joue pas dans une division mieux exposée, ce n’est pas évident qu’on attire l’attention vers soi.
Le MCEE vous a ouvert la voie donc…
Oui, le MCEE et aussi l’ESS, ces deux clubs m’ont permis de réaliser mon rêve. Je n’oublierai pas aussi l’apport des entraîneurs tels que Belhout ou Castellan qui m’ont beaucoup aidé à m’adapter à ma nouvelle vie et à relancer ma carrière.
Pas de regret d’être venu en Algérie ?
Absolument pas, bien au contraire, c’est un choix judicieux que j’ai fait. Cela m’a permis de gagner des titres avec l’Entente, de jouer devant des gradins pleins et de s’offrir le rêve de porter le maillot national. Que du bonheur.
Vous avez passé 3 ans à l’ESS, est-ce que vous allez continuer l’aventure ?
En toute franchise, je ne sais pas ce que nous réserve l’avenir. Evidemment que je donnerai ma priorité à l’ESS, mais j’ai des offres que je dois étudier.
Quels sont les clubs qui vous veulent ?
Hé ben, il y a l’USMA, Velud veut me voir dans son équipe, ce serait une bonne chose, l’USMA est un grand club et il a beaucoup d’ambitions. Il y aussi la JSK, un club qui ne se refuse pas et qui lui aussi me veut dans son effectif et il y a également le MCA. Donc ce sont des offres sérieuses auxquelles je dois bien réfléchir pour faire mon choix.
Et quel est votre critère pour aller vers tel ou tel club ?
Selon le discours des présidents, celui qui va se montrer plus convaincant, je signerai chez lui, mais en toute franchise, j’ai envie de connaître d’autres aventures, mais à l’étranger.
Avez-vous des offres de l’étranger ?
Oui. J’ai des offres, mais pour l’instant, elles sont au stade embryonnaire. Je n’ai pas encore entamé les discussions. Je suis concentré sur les objectifs de mon club, ce n’est qu’après cela que je trancherai.
Si ces contacts n’aboutissent pas, allez-vous quand même prolonger votre séjour à Sétif ?
Pourquoi pas. Tout est question de mektoub. C’est vrai que je suis en fin de contrat, mais la priorité va à l’Entente. C’est la moindre des choses pour ce club qui m’a tout offert et dont je garde que de bons souvenirs. Idem pour le MCEE, ce club m’a aussi marqué et je ne peux pas l’oublier.
Selon les Usmistes, il parait que vous avez donné votre accord à Haddad ?
Je n’ai donné aucun accord à personne. Je n’ai pas entamé les discussions. Je trouve que c’est encore tôt de le faire. Il reste encore des objectifs à atteindre avec l’Entente, j’attends la fin de la saison pour trancher.
La JSK et le MCA, qui vous convoitent également, peuvent espérer vous recruter.
Vous me citez là deux grands clubs avec qui j’ai également des touches et ce sera un honneur pour moi de vêtir le maillot d’un de ces clubs, tout comme ceux de l’USMA et de l’ESS. Je suis fier que de grands clubs s’intéressent à moi, ce sera dur de faire un choix.
Vous avez parlé d’étranger, on a appris que deux clubs saoudiens sont également intéressés par vos services ?
Mon rêve, c’est de retourner en Europe. Ça reste ma priorité, mais si une offre d’ailleurs me parvient, je vais évidemment l’étudier.
Vous avez failli retrouver la France par le biais de Metz l’hiver dernier, pourquoi ce transfert avait capoté ?
A Metz, il y avait un intérêt pas plus, et puis j’étais toujours sous contrat avec l’Entente, cela a peut-être dissuadé les dirigeants de ce club de me recruter.
H. B.
«Je garde toujours espoir d'aller au Brésil»
«La JSK, l’USMA et le MCA me veulent»
«Je rêve d’un retour en Europe »
Bio express
S’il y a un joueur qui ne devra pas regretter d’avoir quitté la France pour venir jouer en Algérie, c’est bien Amir Karaoui. Ce natif (3 août 1987) d’Amnéville en Moselle a longtemps joué dans le championnat amateur en France. Il a porté les couleurs de RS Magny en division d'honneur régionale après avoir fait ses débuts à U.L. Rombas, son club formateur, il n’avait pas encore 20 ans. C’est en 2009, alors qu’il est âgé de 22 ans, que ce jeune footballeur verra sa carrière prendre un autre tournant quand le MCEE arrive à le convaincre de jouer chez lui. Après deux bonnes saisons avec ce promu de la L1, l’ESS le repère et le recrute. Ce sera le début de sa grande aventure et de la chasse aux titres. Avec l’Aigle noir de l’Entente, il remportera deux titres de champions d’Algérie (2012 et 2013) et une Coupe d’Algérie en 2013. Ses performances en club vont attirer l’attention de Vahid Halilhodzic qui va lui offrir l’occasion d’honorer sa première sélection face au Mali. Il a joué plus d’une demi-heure. Coach Vahid a été séduit par son talent et n’a pas hésité à le mettre dans sa liste des 30 pour le Mondial. Un rêve inespéré pour ce joueur de 26 ans qui a encore de l’avenir devant lui.
Footballeur plutôt que médecin
Amir Karaoui aurait pu suivre une carrière dans le corps médical comme en rêvaient ses parents, mais c’est vers le foot que le destin va l’orienter.
Alors qu’il était destiné à une grande carrière dès son jeune âge, le jeune Karaoui met entre parenthèses le foot et se consacre à ses études. Il finira par revenir à ce sport qui a l’a fait enivrer : «Je savais dès le départ que c’est le foot qui me capte le plus. C’est ce que je voulais faire dans la durée», a-t-in souvent répété. Le temps a fini par lui donner raison, car à 26 ans, il a connu la gloire et s’attend à de meilleurs lendemains encore.