Avec l’arrivée de Vahid Halilhodzic à la tête de l’équipe nationale en juin 2011, le jeu des Verts a été métamorphosé notamment devant avec beaucoup de buts inscrits.

Ces changements apportés par le Bosniaque et la qualification de Bougherra et ses coéquipiers à la CAN 2012 avaient nourri beaucoup d’espoir chez les Algériens qui voyaient leur sélection faire un bon parcours en Afrique du Sud. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Une élimination au premier tour avec seulement un point empoché lors du dernier match face à la Côte d’Ivoire, une rencontre qui pour rappel était sans enjeu puisque l’équipe nationale avait perdu ses deux premiers matches, respectivement face à la Tunisie et au Togo.

Une élimination inattendue au vu de ce qu’avait montré notre sélection lors des qualifications. Mais une élimination qui a certes pour cause l’inexpérience de certains éléments à l’époque, mais qui est aussi due à certaines erreurs commises par Vahid Halilhodzic lors de ce tournoi.

L’une des ces causes qui a influé négativement sur le rendement du groupe, l’enfermement. En effet, en Afrique du Sud, les joueurs qui avaient passé près de 23 jours dans le pays de Mandella ont eu droit à un seul quartier libre, un quartier libre où ils sont d’ailleurs sortis ensemble. « On aimerait que vous soyez plus flexibles avec nous lors de la Coupe du monde. On ne demande pas de sortir tout le temps, on sait bien qu’on est là pour travailler, mais c’est important dans un long stage qu’on puisse sortir se changer les idées et prendre de l’air. Ajoutez à cela qu’on n’est pas obligés de rester tous ensemble et partir au même endroit quand vous nous autorisez à sortir car à ce moment-là, cela ne s’appelle plus un quartier libre. On souhaite donc que vous soyez un peu plus compréhensif avec nous lors de la Coupe du monde », ont fait savoir les joueurs à Vahid au cours d’une réunion lors du précédent stage du mois de mars dernier à l’occasion du match amical face à la Slovénie. Une doléance que le Bosniaque écouta avec beaucoup d’intérêt.

L’autre raison qui a fait aussi que nos joueurs notamment certains cadres de l’équipe ne soient pas au top en Afrique du Sud concerne la préparation. En effet, des joueurs manquaient de compétition avant la CAN, mais d’’autres qui jouaient de façon régulière pensent qu’ils ont été victimes d’un surmenage lors de la préparation. « On aimerait qu’il y ait une préparation à la carte avant le Mondial. Nous savons que des joueurs manquent de temps de jeu, mais d’autres ont été réguliers cette saison et auront plus besoin d’un travail de récupération en vue de cette Coupe du monde. Nous avions tellement travaillé avant la Coupe d’Afrique que nos jambes ne répondaient plus sur le terrain », expliquaient certains cadres à leur sélectionneur au mois de mars denier. Une remarque que Vahid Halilhodzic semble avoir prise au sérieux, puisque lors de sa dernière conférence se presse, il n’a cessé de préciser qu’il y aura une préparation à la carte pour ses poulains. 

Lors des éliminatoires de la Coupe du monde, les Verts ont perdu une seule rencontre, deux buts à un, face au Mali au Burkina Faso contre le cours du jeu d’ailleurs, puisque ce jour- là Feghouli et ses coéquipiers avaient fourni une très belle prestation. Idem pour les éliminatoires de la CAN 2012. Un système offensif qui avait donné ses fruit, mais au coup d’envoi de la compétition, Halilhodzic et contre toute attente change ses plans. Surestimant l’équipe tunisienne, il mit en place un schéma tactique beaucoup moins offensif en alignant pour la première fois trois milieux récupérateurs. Une équipe tunisienne qui pourtant ne crachait pas le feu à l’époque, mais que le coach des Verts avait largement surestimée, car, à l’unanimité, tout le monde dira que si nous avions joué avec le système habituel, on aurait gagné sans le moindre souci.

Certes lors de cette Coupe du monde, les adversaires seront de taille à l’image de la Belgique, mais la grosse erreur serait encore une fois de surestimer l’adversaire. Les joueurs veulent se donner du plaisir et jouer sans pression tout en respectant les consignes du coach. Ils ne veulent pas être soumis à une grande pression comme ce fut le cas lors de la Coupe d’Afrique des Nations.

 Halihodzic semble avoir compris certaines choses depuis, puisque tous ceux qui le côtoient lors de ce stage nous diront qu’il est décontracté et les joueurs le ressentent, comme ils avaient d’ailleurs ressenti qu’il était sous une grande pression lors de la CAN.

Jusque-là le Bosniaque a atteint son objectif en réussissant sa principale mission, à savoir qualifier pour la deuxième fois consécutive les Verts à la Coupe du monde avec un jeu porté vers l’avant. Lui qui s’apprête à faire sa première Coupe du monde en tant qu’entraîneur devra prendre en compte les doléances de ses joueurs afin de ne pas commettre les mêmes erreurs que lors de la CAN, et faire la plus belle des Coupes du monde comme le souhaitent tous les Algériens au pays de la samba.

Asma H. A.