On savait que la FAF avait choisi cette équipe arménienne pour préparer la Russie. La plupart des joueurs du coach Challandes évoluent dans ce championnat, on s’attendait donc à une résistance féroce à la russe, mais finalement, on n’a pratiquement rien vu.
Du côté de l’EN, on n’attendait que ça, les joueurs visiblement bien préparés pour entrer dans le match ont encerclé la zone adverse et on pressé dès le début. Vahid a néanmoins surpris les férus de l’EN avec un onze titulaire différent de celui auquel on s’attendait, en alignant un onze inédit, mais à travers lequel on pouvait repérer quelques signes qui ne trompent pas par rapport à ses plans.
Revue d’effectif
La question que tout le monde se posait hier était est-ce qu’on peut se fier à ce onze de départ face à l’Arménie. Y a-t-il des joueurs qui vont être reconduits contre la Roumanie et tout un tas d’autres questions relatives au choix des joueurs qui ont débuté. Tout le monde voulait savoir et comprendre, mais Vahid en a décidé autrement en brouillant les cartes, un peu comme il l’a souvent fait. Le fait de titulariser le duo Belkalem-Halliche dans l’axe lui a sans doute servi à faire un choix concernant la hiérarchie dans ce poste, mais ce n’est sans doute pas ce duo qui va débuter le Mondial en présence du capitaine Bougherra et même de Medjani. Mais il est bon de retenir qu’Essaid Belkalem a marqué un tout petit point grâce à ses montées en attaque qui lui ont permis et à l’EN d’ouvrir la marque suite à une reprise du pied à bout portant (13’).
Examen final
Zemma dans la cage, Mandi à droite, Mahrez sur le côté gauche de l’attaque et Slimani en pointe. C’était peut-être les choix les moins surprenants de la part du Bosnien, ajoutons à cela la titularisation de Guedioura au milieu, dans le cadre d’un examen final qu’il avait pour mission d’assurer, mais qu’il n’aura pas vraiment réussi, vu qu’il était un peu trop émoussé et perdu pour un joueur appelé à batailler pour éviter l’éviction.
La non-titularisation de Feghouli était inattendue, vu le poids du joueur, mais encore une fois, Vahid a frappé fort en décidant d’aligner le rouleau compresseur Ghilas sur ce flanc. Le moins que l’on puisse dire de sa prestation, c’est qu’elle était extraordinaire, avec notamment la cerise sur le gâteau, ce but à la 21’ grâce à une frappe imparable sous la transversale du portier arménien.
Mahrez, première réussie
On l’attendait à gauche, c’est là qu’il a joué. Ryad Mahrez a ébloui les spectateurs du stade Tourbillon pour sa première en sélection, grâce à une vitesse d’exécution remarquable et une entente parfaite avec Brahimi, qui l’ont vite mis en confiance. Il a fini par traduire ça, d’abord par une passe décisive à Ghilas après une belle percée, puis d’une tête rageuse suite à un centre du gauche de Lacen, repoussée par le portier sur la tête de Slimani qui inscrit le 3-1 (41’).
Du 4-2-3-1…
Vahid aura donc maintenu le suspense. Les amoureux de l’EN ne savent toujours pas quel onze va représenter l’Algérie au Brésil. Ils vont devoir patienter avant de le savoir, il est même possible que les interrogations ne trouvent pas de réponses, puisque rien ne nous garantit que les joueurs qui débuteront le match de mercredi soient à 100% ceux qui joueront la Belgique, mais ce qui est sûr, c’est que cette équipe servira de préparation pour le premier match.
Si le choix des 17 joueurs utilisés a surpris les férus des Verts, que dire des dispositifs tactiques utilisés dans ce match. Là encore, Vahid a choisi de cacher son jeu, il a fait appel à deux de ses dispositifs tactiques de base qu’il a essayés chacun dans une mi-temps.
D’abord, il a commencé avec un 4-2-3-1, avec un duo Guedioura-Lacen dans la récup’ et trois fers de lance alignés sur la même ligne, à savoir Mahrez à gauche, Brahimi en position de vrai 10 et Ghilas à droite, mais souvent proche des buts. Un rôle qu’il a fini par tenir parfaitement, juste derrière un Slimani loin de sa forme habituelle.
… au 4-1-2-2-1
En seconde mi-temps, le coach a opéré 6 changements. Cela a impliqué un remaniement tactique. L’EN est passée à un 4-1-2-2-1 avec un Medjani dans sa position de sentinelle qui l’a complètement libéré, puisqu’on l’a même vu attaquer. Juste devant lui, le duo de jeunes Bentaleb-Taïder, puis Djabou et Feghouli. Chacun sur son côté, le jeu dans la longueur du terrain était assuré par le trio Bentaleb-Taïder -Medjani, une tactique qui n’a pas permis à l’EN ni à Soudani aligné en pointe de se créer des occasions, mais elle semble très efficace dans des situations où une équipe veut verrouiller le jeu. Dans ce cas-là, la présence de joueurs doués en pointe est nécessaire, ce qui explique l’option Soudani qui nous a gratifiés d’un enchaînement haute classe à la 85’ qui s’est achevé sur une frappe boxée par le portier arménien.
Le public du stade du Tourbillon s’est régalé pendant une mi-temps, mais n’aura rien noté comme information, si ce n’est les quelques réglages qui doivent encore être opérés sur leur équipe. Le but des Arméniens inscrit à la 46’ suite à une erreur du duo Mandi-Belkalem est intervenu au bon moment pour rappeler à tout le monde que l’EN a des carences qui ne sont pas encore comblées et un onze titulaire qu’il va encore falloir arrêter d’ici mercredi ou peut-être même plus tard...
S. M. A.
Stade Tourbillon de Sion
Affluence nombreuse
Arbitrage de M. Amhof (Suisse) assisté de MM. Helbung (Suisse) et Josipovic.
Avertissements :
Algérie : Mesbah 26’
Arménie :
Buts :
Algérie : Belkalem 13’, Ghilas 21’, Slimani 41’.
Arménie : Sarkisov 46’
EN : Zemmamouche, Mesbah, Belkalem, Halliche, Mandi, Mahrez (Djabou 71’), Guedioura (Bentaleb 62’), Lacen (cap, Taïder 62’), Brahimi (Medjani 62’), Ghilas (Feghouli 71’), Slimani (Soudani 76’).
Ent. : Vahid Halilhodzic.
Arménie : Berezofski, Voskanyan, Hovsepyan, Ghazaryan, Mkoyan, Mkhitaryan, Arpetyan (Haroyan 78’), Manucharyan (Movsisyan 62’), Ozbiltz, Da Silva, Guevgeozian.
Ent. : Bernard Challandes.