En effet, hier matin, la direction de la formation du Djurdjura a pris la décision de mettre fin aux fonctions d’Aït Djoudi alors que quelques jours avant, les responsables du club kabyle avaient confirmé l’ancien sélectionneur national dans son poste à l’issue de la réunion qui avait regroupé Hannachi, Samy Idrès et Aït Djoudi. Pourquoi ce revirement ? La direction du club kabyle a envoyé hier un communiqué à la rédaction de notre journal. Les responsables kabyles n’ont pas apprécié les déclarations de leur désormais ancien entraîneur vendredi dernier à la Radio nationale. Selon les responsables kabyles, à travers les déclarations d’Aït Djoudi vendredi dernier sur les ondes de la Chaîne III, ce dernier voulait partir et prendre en main une équipe étrangère qui a proposé un bon contrat à l’ancien entraîneur de l’équipe nationale olympique. Les responsables de la formation du Djurdjura n’ont pas apprécié tout ce qu’AAD avait déclaré vendredi sur les ondes de la radio. Pour cette raison, ils ont pris la décision de mettre fin à ses fonctions et amicalement, comme il était mentionné dans le communiqué envoyé hier à notre rédaction. Maintenant que l’avenir d’Aït Djoudi à la JSK est connu, les responsables kabyles seront appelés à nommer un nouvel entraîneur pour leur équipe première, surtout qu’il ne reste que trois semaines pour la reprise des entraînements. L’engagement d’un entraîneur devient donc la grande priorité de Hannachi, lui qui se consacrait, ces derniers jours, au recrutement des joueurs.
A.H.
Aït Djoudi : «Ce communiqué m’a surpris»
Azzedine Aït Djoudi, qu’on a joint hier en début d’après-midi au téléphone, était déjà au courant de la décision de la direction de la JSK de se séparer de ses services. Mieux encore, le désormais ex-entraîneur des Canaris avait même lu le communiqué que la direction du club phare de la Kabylie avait envoyé à la presse. D’emblée, AAD se dit surpris par cette décision, voire par ce communiqué. «Sincèrement, j’ai été surpris par cette décision. Des amis m’ont appelé hier matin pour me mettre au courant de cette histoire, c’était une surprise pour moi, car je ne m’attendais pas à tout ça, et puis, aucun dirigeant ne m’a appelé pour m’informer de la décision prise par les responsables du club concernant mon avenir. On a préféré me limoger par un communiqué. Moi, de mon côté, j’accepte cette décision, car j’ai été toujours professionnel et je le resterai d’ailleurs.»
«Cette décision confirme les intentions de Hannachi qui voulait me limoger depuis longtemps»
Aït Djoudi estime que cette décision de le limoger de ses fonctions confirme les intentions des dirigeants du club qui, selon lui, voulaient son départ depuis un bon moment déjà. «C’est clair, les responsables voulaient mon départ depuis un bon moment déjà, cependant, avec la pression des supporters, ils ne pouvaient pas le faire, outre ce communiqué, cette décision de me limoger confirme les intentions des responsables du club qui cherchaient mon départ depuis longtemps. Je ne sais pas pourquoi ils voulaient à tout prix se débarrasser de moi, pourtant mes bilans sont plus que positifs. Avec une bonne analyse des choses, j’arrive à une seule conclusion seulement : je dérangeais, voilà pourquoi on m’a limogé, ni plus ni moins.»
«Je le savais bien, on me cherchait la petite bête»
Pour Aït Djoudi, les responsables de la formation du Djurdjura l’attendaient au tournant depuis quelques jours déjà : «Je ne suis pas naïf et je ne suis pas né de la dernière pluie. Je savais bien qu’on me cherchait la petite bête pour me limoger. J’aurais aimé qu’on me dise les choses en face et sans tourner autour du pot. Je suis un enfant du club, je connais bien la maison. Moi, j’ai bien compris la chanson depuis un bon moment et on ne pouvait pas me piéger, alors on a trouvé cette histoire de déclaration faite à la Radio nationale. Les choses sont claires maintenant pour tout le monde.»
«Ce communiqué prouve le manque de considération à mon égard»
Aït Djoudi avait déjà parlé du manque de considération à son égard des responsables kabyles, ce dernier préfère reparler une nouvelle fois sur ce détail de taille à ses yeux. «Je le redis une nouvelle fois, les responsables du club ne m’ont pas considéré. Voilà une bonne preuve : ce communiqué. Au lieu de m’appeler au téléphone, de me convoquer au bureau… Ils ont préféré me limoger par un communiqué, c’est très grave. Bref, c’est leur décision, juste que c’est une bonne preuve de ce que j’avais déjà avancé, ils ne m’ont pas considéré alors que d’autres clubs m’avaient offert le double de ce que je touchais à la JSK. C’est ainsi le métier d’entraîneur, l’ingratitude qui m’a vraiment touché et choqué en même temps.»
«Je pars la tête haute»
Concernant son départ, Aït Djoudi ne dramatise pas, il tente de positiver les choses. «Moi, je pars la tête haute. Comme je vous l’ai déjà dit, les bilans sont plus que positifs. Moi, ma carrière est derrière moi. Je n’ai pas fui mes responsabilités ou trahi le club, j’ai bien rempli ma mission et les supporters sont très contents et satisfaits de mon travail, ils m’ont soutenu durant toute la saison, voilà pourquoi je pars la tête haute.»
«A chaque fois que j’entraîne la JSK, je termine sur le podium dans les pires des cas»
Le désormais ancien entraîneur de la JSK revient même sur ses passages à la JSK. «Moi, à chaque fois que j’entraîne la JSK, ce sont les succès et les bons résultats. En 2004, on a gagné le titre de champion d’Algérie après neuf ans de disette. J’ai joué deux finales de la coupe d’Algérie avec le club et cette saison on a terminé seconds au classement, j’ai assuré une participation à l’équipe l’année prochaine en Ligue des champions, cela veut tout dire à mon avis.»
«Je suis fier de ce que j’ai réalisé durant toute la saison»
Même s’il est surpris par cette décision et déprimé, Aït Djoudi se dit fier de tout ce qu’il a réalisé cette saison avec la JSK. «D’abord, je tiens vraiment à féliciter les membres de mon staff technique. Karouf, Gaci, Hamenad et Boudjenane, ensemble, on a réalisé un gros travail. On a offert une seconde place au club en championnat, on a atteint la finale de la coupe d’Algérie, on a lancé quelques jeunes dans l’équipe type, on a assuré notre qualification en coupe d’Algérie à Bologhine après avoir battu l’USMA, on a battu l’ESS chez elle après 22 ans, on a battu le CRB… Les supporters sont revenus en force au stade, c’est une grande fierté pour moi, une fierté sans limite.»
«Ma conscience est tranquille»
Pour terminer, Aït Djoudi a refusé de parler de son avenir ni sur un retour un jour à la JSK, en outre, il estime que sa conscience est tranquille : « L’été dernier, j’ai décliné des offres plus qu’alléchantes pour revenir à la JSK , cet été, j’ai laissé des contrats en or rien que pour poursuivre mon aventure à la JSK, mais en fin de compte on m’a limogé par un communiqué, moi ma conscience est tranquille.»