Comme on le sait, pour rallier le Brésil à partir de la capitale algérienne, il faut faire de milliers de kilomètres, mais il faut aussi supporter un phénomène naturel qui a souvent chamboulé les calculs des entraîneurs et des sportifs de haut niveau, surtout lorsque celui-ci dépasse les 2 heures de temps.
En effet, de plus en plus de sportifs à travers le monde sont confrontés à des déplacements en avion sur plusieurs fuseaux horaires pour une compétition programmée peu de temps après leur arrivée à destination, d’où la nécessité d’une bonne gestion de ces voyages et une bonne anticipation, cela risque d’être le cas des Verts qui ont effectué deux voyages dans le temps en l’espace de 3 jours, ce qui fait un total de 5 heures de ‘’jetlag’’ à gérer.
Déséquilibre
Ainsi, et alors que la suite du travail pouvait être entamée dès l’arrivée sur place si le pays organisateur était proche et faisant partie du même fuseau horaire de l’Algérie, l’arrivée de l’EN à Sorocaba a poussé le coach à changer le programme, il faut dire qu’à l’image des joueurs, nous aussi on a pu vérifier la difficulté de la gestion des 48 heures qui suivent l’arrivée dans le pays de destination, l’horloge naturelle du corps humain connaît souvent un brutal coup et cela donne place à de multiples symptômes qui peuvent déranger le sportif de haut niveau à replonger dans le vif du sujet, qu’est le travail sur le terrain.
Fatigue générale, difficulté d’initiation de maintien du sommeil, somnolence diurne, baisse de vigilance, perte de concentration, irritabilité, anorexie, problèmes gastro-intestinaux, les performances cognitives et motrices en particulier athlétiques peuvent être altérées, tout un tas de problèmes exposés par les scientifiques et des spécialistes de la médecine du sport, et lorsque ces paramètres sont conjugués avec un manque quelconque enregistré dans la préparation ou l’aptitude d’un groupe, le résultat ne peut être que fatal.
Retard
Du coup, le programme de l’EN a connu pratiquement un arrêt de 4 à 5 jours consécutifs, si l’on prend en compte le retour de Suisse et le quartier libre qui a suivi, ainsi que le voyage au Brésil et ses conséquences, il sera difficile de reprendre le travail, du moins avec la même envie et la même abnégation.
Les derniers Jeux olympiques en Chine ont permis aux scientifiques de remarquer une baisse de forme chez les athlètes européens, à cause de ce fléau naturel qui leur a causé une baisse inquiétante de leur rythme chrono-biologique et cela a eu une conséquence directe sur leur rendement et donc sur les résultats.
Entraînement temporel
Ce qui est sûr, c’est que Vahid a sans doute pu remarquer ça, et la séance de décrassage puis celle effectuée hier soir en présence du public auraient facilité le retour à la normale après notamment plusieurs heures de sommeil, histoire de régler les horloges des joueurs à l’heure brésilienne. Ils auraient pu le faire déjà avant de rallier Sao Paulo comme le montre une étude visant à contourner ce problème, en
modifiant les horaires de coucher et de lever avant le départ de manière à anticiper sur le rythme du pays d’arrivée (en avance pour un voyage vers l’Est, en retard vers l’Ouest), mais aussi gérer l’alimentation pendant le vol lui-même. D’ailleurs, Halilhodzic était très vigilant là-dessus, il aurait même intervenu dans l’avion de l’EN pour empêcher les stewards d’Air Algérie de servir un autre repas que celui déjà pris par les joueurs avant leur départ de Sidi Moussa. La gestion des graisses ayant un grand lien avec le phénomène en question et les performances des sportifs.
Notons enfin que certains vont mieux supporter ce jetlag’’ que d’autres, une réévaluation des performances serait alors nécessaire avant l’entame aujourd’hui de la dernière étape de préparation qui implique des séances de récupération, mais surtout de vitesse-vivacité.
S. M. A.
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