« J’aurais pu signer pour un an, quatre ans, ou même huit ans, jusqu’à la Coupe du monde au Qatar. Mais si je prolonge et que ça se passe mal au Brésil, qu’est-ce qu’on fait ? J’ai préféré être sincère et dire qu’on verra cela après. Je dois en discuter avec ma famille (…) Je n’ai rien décidé. Je suis resté fidèle à l’Algérie alors que j’ai eu des propositions très supérieures sur le plan financier, dont je n’ai jamais fait état. »
Gourcuff, ne s’étant jamais exprimé sur les contacts entrepris par les responsables de la FAF avec l’entraîneur Gourcuff, le Bosniaque a confié au magazine France Football qu’il aurait souhaité que son éventuel successeur ne soit pas connu avant la fin de l’aventure de l’EN au Mondial. Il a reconnu également que sa position d’attentiste a irrité le président de la Fédération Mohamed Raouraoua. «Il n’est pas content. C’est normal, il est dans son rôle. Et je comprends qu’il ait pris des contacts avec d’autres entraîneurs », a indiqué Halilhodzic, qui aurait cependant aimé plus de discrétion au moment où les décideurs algériens ont fait venir Christian Gourcuff au Centre technique national à Alger
Pression, tout en déclarant qu’il fait de son mieux pour que la sélection algérienne enregistre le meilleur parcours possible, Vahid a évoqué la terrible pression exercée sur lui. « On exige de nous le plus grand exploit de l’histoire du football algérien (…) Je bosse jour et nuit pour préparer non pas un, mais trois exploits, mais je ne sais pas si on va y arriver. Quand j’entends certains analystes marteler que l’Algérie doit aller en quarts de finale, en demi-finales, j’ai envie de leur dire : « Très bien, donnez ces garanties au président et prenez ma place ! Je m’efforce d’être réaliste et de faire passer ce message, ce qui provoque des polémiques terribles. Ceux qui nous voient déjà en huitièmes n’ont jamais vu jouer nos adversaires. Moi, j’ai vu la Corée ! Ce sera peut-être l’adversaire le plus dur du groupe », poursuit-il.
Domenech insistant tout au long de l’entretien accordé à France Football, Vahid a égratigné l’ex-sélectionneur de l’équipe de France Raymond Domenech. « J’ai lu le livre de Domenech. Il était dans le compromis permanent avec les joueurs. Jamais je ne pourrai travailler dans ces conditions. Si j’avais été sélectionneur des Bleus, certains ne seraient jamais revenus. Hélas, la morale et l’éthique se perdent partout dans notre société», a-t-il déclaré.
Feghouli et Ziani, pas du tout tendre avec Domenech, Vahid a rappelé que ce n’est pas facile de toucher à des cadres. «Lorsque j’ai écarté par exemple Ziani, j’ai fait l’objet de plusieurs critiques, mais je ne suis jamais revenu sur ma décision. J’ai fait confiance à Feghouli et cela commence à porter ses fruits.»
Matmour, Antar Yahia et Belhadj, le sélectionneur national a souligné que certains cadres à l’image de Matmour, Antar Yahia et Belhadj savaient que les choses allaient changer et c’’est pour cela qu’ils avaient pris leur retraite internationale. «J’ai écarté certains cadres, mais d’autres se sont retirés. On a apporté du sang neuf à l’équipe et ça marche bien pour nous.»
Le comportement des joueurs, connu pour sa discipline de fer, le coach bosniaque se dit satisfait de l’ambiance qui règne actuellement au sein du groupe. « Aujourd’hui, le comportement des joueurs algériens est à la hauteur de ce que l’on voit dans les plus grandes équipes. Je suis très fier de ce que nous avons accompli », explique-t-il.
Aimé Jacquet, très critique envers Domenech, Vahid a encensé son prédécesseur en sélection de France. Il a affirmé qu’il inspire de sa méthode dans la confection de la liste des 23. «Lorsque Aimé Jacquet avait écarté Cantona et Ginola en 1998 pour les remplacer par Dugary et Guivarch, son choix avait suscité des interrogations. Mais après la consécration, tout le monde avait compris les raisons de son choix. Moi, j’insiste sur l’esprit du groupe.»
J’écarterai tout joueur, même s’il n’a pas exclu la possibilité de quitter la sélection algérienne après le Mondial, Vahid menace : «Il se pourrait que je parte, mais si un joueur ne le respectera pas ou il ne respectera pas les 40 millions d’Algériens, je n’hésiterai pas à l’écarter.»