De retour d’Arabie Saoudite où il a joué pendant six mois, Mourad Delhoum a allumé le marché des transferts. Toutes les grosses cylindrées de notre pays voulaient le recruter. L’ancien porteur d’eau de l’ESS a reçu même quelques propositions de clubs tunisiens, néanmoins, c’est Mohand Chérif Hannachi qui a réussi à s’assurer les services de Delhoum. Le président kabyle n’a pas hésité à casser sa tirelire pour recruter l’ancien capitaine de l’Entente. Après avoir passé plus d’un mois avec sa nouvelle équipe, le néo milieu de terrain des Canaris parle dans cet entretien de plusieurs sujets, sur la préparation de son équipe, sur l’entraîneur belge, sur les objectifs du club et sur d’autres sujets. Entretien.

Pour commencer comment se déroule ce stage de préparation de votre équipe ?

D’une manière générale, on travaille dans de très bonnes conditions. Après un premier stage de préparation d’inter-saison à Evian, on est à Tunis pour la seconde étape. Mis à part quelques petits trucs qui ont chamboulé le programme de l’entraîneur, le stage se déroule bien pour le moment.

Vous parlez certainement de la rencontre amicale qui a été annulée, celle de mardi dernier…

Oui, je parle de cette rencontre. On a fait 320 kilomètres pour rien. Ce n’est pas facile pour un joueur de retrouver le moral après un tel calvaire, bref, on a tourné cette page, on se concentre sur d’autres choses.

A la JSK, les joueurs et les membres du staff technique, tout ce beau monde insiste sur les matchs amicaux…

Ecoutez, on doit travailler beaucoup la cohésion avant le début du championnat. L’effectif de la JSK a été remanié à 80%, les joueurs doivent travailler beaucoup plus les automatismes et la cohésion et la meilleure chose pour régler ce problème ce sont les rencontres amicales, pour cette raison, on insiste sur les matchs de préparation.

Les responsables du club ont réussi à programmer une rencontre amicale pour la journée d’hier, vous jouerez aussi demain une autre rencontre amicale…

Avec ces deux rencontres, le staff technique pourra faire beaucoup de choses, on doit bien réussir cette préparation, le début de saison approche à pas de géant.

L’équipe sera-t-elle prête pour le début du championnat ?

On sera prêts, comme tous les autres clubs du championnat, néanmoins, c’est avec la compétition qu’on va atteindre notre rythme de croisière. Il faut attendre quatre ou cinq journées de championnat pour voir le vrai visage de la JSK.

Pensez-vous au match du MCO ?

Moi personnellement je ne pense pas à cette rencontre maintenant. Je me concentre sur ce stage de Tunis, ce n’est qu’après notre retour au pays qu’on commencera à préparer et à penser à cette rencontre.

Après deux stages et plusieurs jours passés avec l’équipe, quel jugement portez-vous sur ce groupe ?

Sur un plan technique, je peux vous dire qu’on a un bon groupe. La JSK renferme de très bons joueurs. Sur un autre plan, tous les joueurs sont des fils de famille. On a un groupe soudé et homogène.

Durant votre carrière, vous avez travaillé avec plusieurs entraîneurs, quel jugement faites vous sur Hugo Broos ?

Je ne suis pas un technicien pour juger les entraîneurs, néanmoins, Broos maîtrise bien son sujet, il sait ce qu’il fait, avec lui, on est en train de travailler très bien, on doit attendre le début du championnat pour bien juger l’entraîneur et les joueurs aussi.

Sinon, quels sont les joueurs qui vous ont impressionné ?

Je vais vous étonner peut être, les jeunes Rayeh et Aiboud m’ont vraiment impressionné. En plus de leurs qualités, puisqu’ils sont de très bons joueurs, ils sont très éduqués et ils travaillent avec un grand sérieux et une grande volonté. C’est la même chose pour Ihadjadene et le gardien Messaoudi. Ces jeunes joueurs seront l’avenir de la JSK à mon avis.

A la JSK, tout le monde mise sur vous, ne craignez pas la pression, surtout que les supporters ont insisté sur votre recrutement…

Non je ne crains pas la pression. Je sais que les Kabyles attendent beaucoup de moi, néanmoins, je suis conscient de la mission qui m’attend, je ferai le maximum pour être à la hauteur de la  confiance placée en moi. La JSK est un groupe de joueurs, l’équipe ne va pas reposer sur deux ou trois joueurs, mais sur un groupe. Moi de mon côté, je ferai le maximum pour réaliser une grande saison et aider mon équipe à atteindre ses objectifs.

Ce groupe peut-il gagner le titre ?

On est en pleine préparation, on ne peut pas parler de titre maintenant ni promettre quoi que ce soit à nos supporters, néanmoins, on fera le maximum pour atteindre les objectifs du club.

Que faut-il à votre équipe pour qu’elle gagne le titre de champion d’Algérie ?

C’est clair, on doit bien débuter le championnat. On doit enchaîner les victoires juste au début du championnat pour bien gérer les matchs suivants.

Tout se jouera donc lors des premiers matchs…

Effectivement. Je pense que les équipes qui joueront le titre seront connues après la dixième journée, on doit donc faire nos calculs.

Quels sont les clubs qui pourront jouer le titre cette saison ?

C’est presque la même chose que les années précédentes. Toutes les grosses cylindrées ont réalisé un bon recrutement cet été. La JSK, l’USMA, le MCA, l’ESS, le CSC et même l’ASO pourront jouer cette saison le titre. Comme je vous ai déjà dit, les choses seront plus claires après dix journées de championnat.

Vos dirigeants veulent aussi la coupe d’Algérie…

Dame coupe est pleine de surprises, cette compétition se joue sur de très petits détails. En ce qui nous concerne, on fera aussi le maximum pour réaliser un très bon parcours dans l’épreuve populaire.

En Ligue des champions, vous serez condamnés à atteindre la phase des poules…

Pour la Ligue des champions, il est encore trop tôt pour en parler, cette compétition débutera au mois de février ou bien même au mois de mars. On aura donc tout le temps de préparer cette compétition.

Vous allez donc courir trois lièvres à la fois, avez-vous les moyens de jouer sur trois fronts ?

Questions moyens, pas de soucis, la JSK a toujours eu de bons moyens, les responsables du club n’ont pas pris la décision de jouer sur les trois fronts sur un coup de pif, ou juste pour faire plaisir aux supporters, ils ont bien calculé leur coup.

Vous avez gagné plusieurs titres dans votre jeune carrière, espérez-vous en gagner d’autres avec la JSK…

J’ai gagné douze titres : quatre championnats avec l’Entente, deux coupes d’Algérie, deux Coupes arabes et deux Coupes de l’UNAF. J’ai aussi gagné un doublé en Arabie Saoudite, coupe- championnat, j’ai même joué une finale de la Coupe de la CAF, néanmoins, j’ai toujours soif, je veux gagner d’autres titres avec la JSK.

En Algérie, vous n’avez joué que pour l’Entente, aujourd’hui vous êtes à la JSK, quelle est la différence entre ces deux clubs ?

La JSK comme l’ESS sont deux grands clubs, ce sont des équipes qui jouent toujours les premiers rôles, il n’y a pas donc de différence entre les deux formations.

Avant de terminer, tout le monde partage le même avis, Delhoum est très discret, il ne parle pas beaucoup et il est même timide…

Je ne suis pas le type de joueur qui aime faire du bruit, qui aime parler chaque jour dans la presse, qui aime être chaque jour à la une, moi j’ai ma propre conduite et mes propres idées. Sur le terrain, je fais mon travail, je ne lésine pas sur les efforts pour être à la hauteur, en dehors du rectangle vert, je préfère ne pas trop m’afficher. Je ne suis pas un arrogant, je ne me prends pas la tête, je suis juste timide de nature.

                       A. H. 

 

«Pour gagner le titre, on doit bien débuter le championnat»

«La coupe d’Algérie se joue sur de petits détails»

«C’est encore trop tôt pour parler de la League des champions»

«Broos est un bon entraîneur, il sait ce qu’il fait»

«Rayeh et Aiboud m’ont vraiment impressionné, en plus de leurs qualités, ils sont très bien éduqués»