Les responsables de la JSK nous ont confié que vous avez refusé de poursuivre votre aventure avec l’équipe, qu’en est-il au juste ?
Je n’ai pas encore tranché sur mon avenir. La disparition tragique d’Albert Ebossé m’oblige à consulter ma famille avant de prendre une décision définitive. Je dois aussi attendre pour voir les mesures et les sanctions qui seront prises par la Ligue nationale de football et la FAF pour trancher sur mon sort en concertation avec ma famille.
Justement d’après les responsables de la JSK, votre famille s’inquiète
beaucoup pour vous et elle fait le maximum pour vous dissuader à continuer votre aventure avec les Canaris…
Ce n’est pas qu’elle me dissuade à rester, mais elle s’inquiète pour moi. Il y a eu mort d’homme et si les mesures qui s’imposent ne soient pas prises, il est impossible de travailler dans un climat de violence. Aujourd’hui, personne ne peut aller avec son fils au stade.
Les plus hautes autorités du pays sont déterminées non seulement à faire toute la lumière sur la mort d’Ebossé, mais aussi à éradiquer la violence de nos stades….
J’avoue que les sanctions qui ont été déjà prises, à savoir l’arrêt du championnat et la fermeture du stade vont déjà dans le bon sens, mais j’attends encore de voir les autres mesures qui seront prises par les autorités concernées.
Vous êtes toujours sous le choc après la mort d’Albert Ebossé…
Bien sûr, on ne lance pas des pierres contre les joueurs de son équipe après une défaite. Vous savez, déjà à Oran, j’ai été surpris par tout ce qui s’est passé là-bas. Le comble est qu’aucune sanction n’a été prise, alors qu’un drame aurait pu arriver à la fin du match. Il y a eu des agressions auparavant et dommage que cette fois-ci, il y a eu mort d’homme. Il faut absolument endiguer ce phénomène de violence.
Votre avenir dépendra des mesures qui seront prises et de la réaction de votre famille…
Oui, on ne peut pas travailler dans un climat de violence. La situation urge et il est temps de bannir la violence des stades.
On parle avec insistance de votre démission, est-il vrai que vous ne comptez pas revenir en Algérie ?
Je n’ai pas encore démissionné de mon poste. Mon avenir est tributaire de l’avis de ma famille et des mesures qui seront prises après la mort tragique d’Ebossé.
Il était prévu que vous rentreriez en Belgique aujourd’hui (entretien réalisé hier après-midi)
Non, je rentre aujourd’hui (mercredi) en Belgique.
Quand allez-vous revenir ?
Je ne sais pas. Comme je vous l’ai déjà dit, je concerterai ma famille et je verrai les sanctions qui vont être prises avant de tranche d’une manière définitive sur mon avenir.
Est-ce un aller sans retour ?
Je n’ai pas dit ça. Je n’ai rien décidé pour le moment.
La mort d’Ebossé vous a affecté, que pouvez-vous nous dire sur lui ?
Je suis choqué par sa disparition. C’est un grand joueur. Il a travaillé sous mes ordres pendant un mois et c’est un plaisir de l’avoir sous la main. Il est toujours à l’écoute. C’est un joueur très aimé par tout le monde… C’est quelqu’un qui aimait rire. Je suis très affecté par sa mort, car en plus en de ses qualités, c’est un joueur qui a beaucoup de valeurs humaines.
N. B.
Kerrar et Ahmed Moulay ont promis aux dirigeants de revenir
Choqués par la disparition tragique de leur équipier Albert Ebossé, l’international irakien Abderrahim Kerrar et le Mauritanien Ahmed
Moulay sont rentrés chez eux pour trouver du réconfort après de leurs familles respectives. D’après les responsables kabyles que nous avons interrogés sur ces deux joueurs, affirment qu’ils ont informé la direction de leur départ et qu’ils seront de retour la semaine prochaine. Ils ajoutent même que Kerrar compte faire venir sa famille en Algérie. Il faut dire que des rumeurs ont circulé ces derniers jours selon lesquelles Kerrar et Ahmed Moulay sont partis pour ne plus revenir. Les dirigeants assurent qu’ils sont choqués par la mort d’Ebossé, mais ils honoreront leur contrat jusqu’au bout.
N. B.
Reprise la semaine prochaine à Alger
Selon une source proche de la direction, les joueurs reprendront le chemin des entraînements la semaine prochaine à Dar El Beïda. Ils seront logés à l’hôtel Hilton en attendant que les dirigeants soient fixés sur les sanctions qui seront prises à l’encontre de leur équipe.
Elle fait pression sur la FAF pour exclure la JSK des compétitions nationales et internationales
Le grave dérapage de la CAF
«La FAF étudiera-t-elle, dans les prochains jours, la possible exclusion de la JSK de toutes les compétitions que ce soit nationales ou même internationales ?» Ce passage est soustrait d’un article publié sur le site officiel de la Confédération africaine de football (CAF) traitant l’affaire de l’attaquant camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé, mort samedi dernier au stade du 1er-Novembre de Tizi-Ouzou. Un écrit qui sonne visiblement comme une ingérence dans les affaires de la Fédération algérienne (FAF), souveraine, faut-il le rappeler, dans ses affaires internes. Cela nous laisse croire également qu’au niveau de la CAF, et par le biais de certains de ses responsables décidément hostiles à l’Algérie, l’on tente de mettre à profit le drame de Tizi-Ouzou pour forcer la main aux dirigeants du football local à prendre des mesures draconiennes. Certes, la mort d’Ebossé est un acte abominable que l’on ne peut jamais tolérer dans un pays où la sécurité des étrangers est assurée, mais tenter le culot de s’ingérer dans des affaires internes du pays cela est rejeté quelles que soient les circonstances. Dans les années de braise, l’Algérie n’a jamais cédé à la pression étrangère. Et ce sera aussi le cas dans ce drame qui frappe le football algérien. La Fédération algérienne de football, par le truchement de son président Mohamed Raouraoua, ne doit surtout pas se laisser faire. L’Algérie a ses propres lois répondant aux standards internationaux qui réprimandent ce genre d’acte criminel dans le domaine sportif et dans toutes les formes de la vie sociale. La FAF est en mesure de prendre des décisions en toute souveraineté et à la hauteur de la gravité de l’incident. Cette sortie (surprise) de la CAF laisse émettre une odeur de la… machination. Il y a ce sentiment, en effet, de vouloir décrédibiliser le pays. Manœuvre contre l’Algérie en vue de la freiner dans son élan avec les beaux exploits de sa sélection nationale et le projet d’accueillir la CAN 2017. La réaction de la CAF s’inscrit-elle dans le relent de la suspension (démesurée et exagérée) prise, en première instance, contre l’entraîneur algérien du Kenya, Adel Amrouche. Ce dernier avait été sanctionné dans la précipitation pour une année lui endossant des faits imaginaires issus de la pure invention de ceux qui veulent nuire à l’Algérie. Le technicien en question avait, en effet, pris une sanction d’une année avant que Amrouche ne se fasse justice lui-même pour se déculpabiliser. La CAF s’était retrouvée contrainte de revoir à la baisse sa sanction la portant à six matchs. Le commissaire au match dans son rapport avait écrit ceci : «Un homme blanc, peut-être un Européen, très en colère…», c’est pour dire que tout ça sent mauvais, au point de nous mener à poser la question suivante : L’Algérie est-elle ciblée par des personnes malintentionnées de l’intérieur même de la CAF ? Il faut dire que cela ne peut être interprété autrement.
M. Fayçal