En effet, après une Coupe du monde où tout avait bien fonctionné, le départ de Vahid avait fait craindre le pire aux fans de l’EN, surtout que le nouveau venu, à savoir le Français Gourcuff, n’avait auparavant jamais drivé une sélection, mais ce handicap n’a finalement pas empêché l’EN d’empocher ses 6 premiers points dans la campagne qualificative à la CAN 2015 au Maroc.
Gourcuff a opté pour un 4-4-2, préférant ‘’construire’’. Il s’agit en effet du terme qu’il a utilisé à maintes reprises depuis sa première sortie médiatique après sa signature avec la FAF. A vrai dire, le nouveau patron de la barre technique veut gommer tout ce que Vahid a laissé et ce passage à une nouvelle ère ‘’tactique’’ Gourcuff l’a promis en douceur, avec la souplesse de son dispositif tactique qui aura fini par aider la sélection à empocher les 6 points mis en jeu après deux matches. Mais la réussite n’était pas totale, car si les choses se sont bien passées en Ethiopie face à un adversaire qui n’était pas de haut niveau, en revanche, face au Mali, on a noté plusieurs imperfections. La défaillance dans la récupération a causé un déséquilibre assez important qui a failli coûter 2 précieux points à l’EN n’était la tête rageuse de Medjani qui a offert la victoire aux siens.
Après 180 minutes de jeu avec un système quelque peu différent du précédent, nous avons pris quelques notes et retenu des indices qui ne trompent pas concernant le visage qu’aura désormais l’EN dans les prochains mois, car il y aura forcément une redistribution des cartes et des prérogatives sur les joueurs. Les premiers repères étaient déjà visibles avec le cocktail tactique adopté en Ethiopie, puis reconduit à Blida. Il nous renseigne un petit peu sur l’image qu’aura l’EN dans un futur proche, dans le cadre des préparatifs pour la Coupe d’Afrique des nations qui aura lieu sur le sol du royaume chérifien.
S. M. A.
Animation du jeu
Brahimi nouveau patron et moins de prérogatives pour Feghouli
Il s’agit du secteur de jeu qui a fait le plus de bruit depuis l’arrivée de Gourcuff. L’animation du jeu est l’un des chantiers sur lesquels le Français devait apporter sa touche, d’autant qu’il avait comme projet de passer vers un 4-4-2 après que l’EN eut utilisé des tactiques basées sur 5 milieux à l’époque d’Halilhodzic.
Quelques joueurs devaient donc payer le prix fort, car ils devaient être sacrifiés du milieu de terrain pour dégager une place pour un attaquant, et, comme le temps n’était pas l’atout majeur de Gourcuff durant ce premier stage, il a choisi de composer avec les moyens du bord, en préservant l’ossature, tout en replaçant des éléments et accordant à d’autres plus de prérogatives. Il s’agit, en effet, du cas de Yacine Brahimi qui s’est retrouvé en l’espace de 3 mois le patron dans l’animation. Il faut dire qu’on a commencé à sentir cette montée en puissance l’été dernier au Brésil avec Vahid. C’est d’ailleurs cela qui aurait inspiré le nouvel entraîneur à lui donner les commandes, plutôt qu’à Feghouli, qui, après un règne de plusieurs mois, a dû lâcher du lest en faveur du Dragon.
Avec sa grande capacité de ratisser le terrain et les ballons dans la largeur du terrain et sa fraîcheur physique qui est de loin supérieure à celle du Valencian, Brahimi s’est vite retrouvé dans la peau d’un leader, souvent derrière l’attaquant de pointe et occupant aussi le flanc gauche durant les phases offensives quand l’EN attaque à 2, avec soit Soudani ou Mahrez devant. Il a même eu le punch pour revenir derrière et parfois même aller bousculer Feghouli sur son côté droit, un tout qui laisse penser que Feghouli est sur le point de remettre les clés de la baraque et les commandes à l’enfant d’El Goléa, qui aura de plus en plus de prérogatives dans le nouveau système de Gourcuff.
Le couloir pour Soso, pas plus
Cette montée en puissance du petit brun de l’EN ne veut nullement dire que l’apport de Feghouli sera négligé, puisqu’on a vu qu’il était précieux dans plusieurs domaines à la fois en deux matches. C’est vrai qu’il s’est fait rare et on ne l’a pas vu bouger et créer le danger en attaque, car de l’autre côté Brahimi a aspiré tous les ballons, sur demande (ou pas ?) du coach à ses joueurs, mais Feghouli est resté roi de son couloir droit, avec la particularité cette fois de ne pas s’aventurer dans l’axe du terrain et de se consacrer exclusivement à sa mission tout au long du couloir, dont les phases défensives auxquelles il a contribué énergiquement et efficacement.
Il s’agit d’un constat qui n’a pas échappé aux observateurs, un premier constat qui pourrait changer avec le passage en douceur annoncé vers ce 4-4-2 qui nécessite plusieurs mois de travail. Mais ce qui est sûr, c’est que les deux joueurs associés dans une attaque, peuvent faire des miracles. On l’a déjà vu au Mondial, grâce à une complémentarité que Gourcuff ne doit pas négliger, car même s’il a fait le choix de faire de Brahimi son nouveau patron du milieu, les gens veulent encore voir l’EN profiter de l’expérience de Feghouli, avec en mémoire son but contre le Burkina Faso l’année dernière à Ouaga, qui avait débloqué la situation et permis ensuite à l’EN et à Bougy d’envoyer les Verts au paradis.
S. M. A.
Attaquant de pointe
En attendant Belfodil….
Les circonstances étaient toutes favorables pour que Belfodil joue son premier match en tant que titulaire avec l’EN sous l’ère Gourcuff mercredi soir contre le Mali. La presse avait évoqué le match de la revanche, car le joueur avait subi une grosse humiliation un an plus tôt lorsque Vahid l’avait aligné contre la même équipe dans les arrêts de jeu. Son retour dans la peau de titulaire avec le coach français de l’EN allait lui ouvrir d’autres horizons pour qu’il vole la vedette à Slimani, le serial buteur des Verts, mais un malaise dans la matinée du match a fini par tout changer, et Slimani a récupéré son bien, avec la suite que tout le monde a pu constater.
En effet, en deux matches, l’attaquant du Sporting du Portugal n’a jamais été dangereux, il a fait preuve d’un manque de confiance flagrant, il a reçu quelques ballons qui auraient pu faire mouche, mais à chaque fois sa tête ou sa frappe a manqué de tranchant. En revanche, l’entrée en jeu de Belfodil a toujours coïncidé avec un regain de forme de l’EN. Il faut dire que la touche technique du pur produit de l’OL était visible, le coach avait d’ailleurs salué ses efforts à l’issue du match de samedi, mais aussi après celui de mercredi qu’il aurait du jouer. Il faut dire que les déplacements sur la largeur du terrain ont fait la différence. Belfodil exploite bien les espaces dans ce sens, alors que Slimani est beaucoup plus à l’aise lorsqu’il s’agit de demander la balle dans la profondeur. Or, on a remarqué que Gourcuff a tendance à avoir un penchant pour Belfodil, qui irait peut-être mieux à son système de jeu. Et le joueur a donné raison à son maître, alors que Slimani a complètement manqué ses deux matches.
Slimani lâche du lest
En attaquant les matches du mois d’octobre, l’on se demande déjà à quoi ressemblera l’attaque face au Malawi. Brahimi a eu assez de prérogatives jusqu’ici et il n’est pas à écarter que tout soit bâti dans l’avenir sur son jeu, et cela impliquerait un choix définitif en faveur du Parmesan, lequel répondrait plus que l’ancien Belcourtois aux exigences du 4-4-2, même si, pour le moment, on n’a pas encore évoqué la possibilité de l’association des deux centre-avants à cause de la présence de joueurs comme Soudani ou Mahrez qui ont validé leur ticket pour ce rôle. Ils devraient s’alterner à ce même poste en fonction des conditions des rencontres.
S. M. A.
Récupération
Une affaire de taille !
«Parce que nous on préfère jouer à terre, ça ne me dérange pas d’avoir de petits joueurs. La déception, c’est de ne pas avoir pu mettre du rythme dans la circulation du ballon justement pour prendre l’ascendant», a déclaré Gourcuff avant-hier. Il faut dire que tout le monde voulait comprendre pourquoi il a fait confiance une seconde fois consécutive au duo Lacen-Taïder. Ces deux-la n’étaient forcément pas les meilleurs éléments dans leur poste, mais le Français a préféré les reconduire à cause d’une histoire de nécessité tactique, car, face à une équipe malienne composée de plusieurs géants, il voulait des joueurs à petits gabarits et une circulation de balle très rapide qui ne pouvait pas être assurée, d’après lui, par Guedioura ou Bentaleb. Il s’agit de la base du coach qui a déclaré néanmoins qu’elle n’est pas définitive, puisqu’il a promis de redistribuer les cartes lors du prochain match en faisant en sorte d’utiliser les atouts de son équipe que de s’occuper de ceux de son adversaire. Cela nous amène à penser que le coach penchera beaucoup plus sur des duos homogènes et présentant les mêmes caractéristiques dans la récupération. Comme l’équipe du Malawi est connue pour avoir des joueurs moins grands, il est possible de voir un Bentaleb avec un Guedioura ensemble dès le coup d’envoi, d’autant que Gourcuff les a encensés avant-hier. Cela impliquerait un jeu beaucoup plus aérien que face au Mali. Il s’agit là de suppositions et tout reste ouvert du moment où la préparation du match prochain, c’est maintenant qu’elle va débuter, même si Gourcuff en sait déjà quelques chose, lui qui a avait supervisé cet adversaire deux fois contre le Bénin, lors du dernier tour préliminaire disputé l’été dernier.
S. M. A.
Défense et gardien
La stabilité en attendant octobre
La défense et le gardien de but restent après les deux matches de ce mois de septembre les postes qui ont fait le moins de bruit. Pour cause, Mbolhi dans sa cage ne pouvait en aucun cas céder sa place après un Mondial parfait. Il a été aidé par une blessure inattendue de Zemmamouche qui l’a conforté dans son poste, avant de s’illustrer par des arrêts reflexes de grande classe en Ethiopie, qui font de lui le number one indétrônable en attendant octobre et la compétition aux USA, mais aussi le dénouement du problème de l’entraîneur des gardiens, étant donné que la FAF est en train de chercher un remplaçant à Boully.
Par ailleurs, la défense, que ce soit dans l’axe ou sur les côtés, a été stabilisée pendant 180 minutes, avec une charnière centrale Belkalem-Medjani, qui s’est pas mal débrouillée grâce notamment à un travail de cohésion effectué au niveau du club. C’est d’ailleurs le clin d’œil de Vahid à notre EN dans ces éliminatoires, au moment où Mesbah a profité de l’absence de Ghoulam, blessé, alors que Mandi est resté et demeurera indétrônable au vu de ses prestations lors des deux matches.
Au mois d’octobre et à en croire le coach de l’EN, les cartes pourraient être redistribuées, car il y aura pas mal d’éléments qui vont redevenir compétitifs. C’est dire que les prochains matches de nos défenseurs (mis a part Mandi) vont être décisifs, le choix des joueurs va être plus difficile au vu de l’aptitude d’un peu plus d’éléments, et c’est là que l’ossature commencera à se dessiner.
S. M. A.