Gourcuff : «Le meurtre de Gourdel, ce n’est pas l’Algérie»

Christian Gourcuff a affirmé dans une interview accordée au quotidien français, Ouest-France, qu’il est dans d’excellentes conditions en Algérie. «Je n’ai pas peur, je me sens en sécurité », dira-t-il. Cet entretien coïncide avec le kidnapping, puis le meurtre d’un ressortissant français en Kabylie.

Le sélectionneur de l’équipe nationale d’Algérie porte un regard «apaisé» sur les récents événements survenus dans le pays. Il faut dire que le Breton a pris à contrepied tous les médias français qui sont directement allés, depuis quelques jours, annoncer la décadence de la situation sécuritaire en Algérie.

 

«La vision depuis la France est différente de la réalité»    

En sa qualité de ressortissant français exerçant en Algérie, Gourcuff  a donné son avis sur un territoire où il est fraîchement venu travailler. «Tout va bien », dit-il. Interrogé sur la situation sécuritaire en Algérie, notamment après la mort d’Ebossé et l’assassinat du  touriste français en Kabylie, Gourcuff dira : «La vision depuis la France est différente de la réalité ». Une phrase pleine de sens d’une personne regorgeant de sagesse.

«Je sens une chaleur humaine extraordinaire»

Christian Gourcuff n’est pas allé par trente-six chemins pour exposer son avis sur la question. «Il y a ici une chaleur humaine extraordinaire. Je n’ai pas peur, je ne sens aucune agressivité, certes, depuis une vingtaine d’années, il y a une forte présence policière au sein de la société, cela peut être pesant mais rassurant à la fois. L’Algérie est un pays très sécuritaire».

 

«On s’interroge sur les raisons de sa présence en Kabylie»

Dans le même sillage, Christian Gourcuff a fermement condamné ce qui est arrivé à son compatriote alors qu’il était dans une tournée touristique en Kabylie, mais il s’est toutefois interrogé et étonné par le fait qu’Hervé Gourdel est allé s’aventurer dans cette région connue par son relief accidenté. « Ce qui s’est passé, cet horrible fait divers, ce n’est pas l’Algérie. Il ne faut pas réduire l’Algérie à certaines horreurs. Ce n’est pas une excuse mais ici aussi, on s’interroge sur le fait de s’être aventuré dans cette région montagneuse réputée à gros risque. On ne comprend pas ».

«Je suis en colère contre ceux qui assimilent musulmans et terroristes»

En outre, le technicien français et ex-coach du FC Lorient a exprimé sa colère à propos de la mauvaise image que certaines parties veulent donner de ce pays qu’il qualifie de «sécurisé et chaleureux ». Dans ce contexte, il dira : « Je suis en colère contre les raccourcis. Il ne faut pas assimiler musulmans et terroristes. C’est trop réducteur et, depuis la France, on peut être conduit à faire ces mélanges. C’est dangereux et dommage. En colère aussi contre cette minorité qui manipule la religion à sa façon pour une fin indigne. »        

                                                      S. B. 

 

 

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