Slimani : «Je n’oublie pas d’où je viens»

C’est un Slimani en pleine ascension que nous avons rencontré à Lisbonne au lendemain du match Sporting-Porto. Un match dans lequel le numéro 9 algérien s’est bien dépensé et a été accrédité par la presse locale d’une très bonne prestation. D’ailleurs le public du Sporting lui a réservé une standing-ovation à sa sortie à treize minutes de la fin du match. C’est donc un Islam Slimani plein de confiance, serein, la tête bien sur les épaules que nous avons rencontré. Il a bien voulu nous parler de son début de saison avec son club, le Sporting Portugal, de l’équipe nationale dont il est devenu un élément incontournable.

Tout d’abord Slimani, un petit commentaire sur le match d’hier (entretien réalisé samedi). C’était comment, difficile n’est-ce pas ?

Oui, mais difficile pour les deux équipes. Nous avons pris le match par le bon bout en inscrivant un but en tout début de match, mais par la suite, notamment en seconde période, Porto était revenu dans le match. Pour ce qui me concerne, je pense avoir tout donné dans cette rencontre, j’ai fait ce que je devais faire.

 

On vous a vu un peu énervé, lors de votre accrochage avec Indi…

Oui, il m’a frappé alors que j’étais à terre. Je n’étais pas énervé non, mais le joueur de Porto m’a donné un coup alors que j’étais à terre, je n’ai fait que me défendre, c’est tout, sinon, pour le reste je pense avoir bien fait mon travail.

 

Justement en parlant de votre prestation, nous sommes en mesure de vous dire que dans la tribune de presse, les confrères portugais ne tarissent d’éloges pour vous. Vous avez lu les journaux ce matin ?

Oui j’en ai vu quelques-uns, ça me fait plaisir de lire ces commentaires, je trouve que c’est surtout un sentiment de fierté qui prédomine chez moi, parce que je pense que tout joueur a besoin de cette reconnaissance.

 

Nous avons eu l’occasion de voir ce match pour toucher un mot à Brahimi, votre coéquiper en sélection, il vous souhaite bonne chance pour votre prochain match de Ligue des Champions. On sait que vous vous êtes parlé ce soir. Peut-on connaître ce que vous vous êtes dit ?

Brahimi est un ami, oui, je l’ai vu après le match parce qu’avant chacun de nous était en train de se concentrer sur son match. Mais à la fin du match, nous nous sommes vus, cela m’a fait plaisir d’ailleurs de croiser un Vert dans un match de championnat. Ce que nous nous sommes dit ? Bof ! Faut pas trop focaliser sur ça parce que c’est un peu personnel, c’est juste une discussion entre deux amis, voilà c’est tout.

 

Slimani nous avons remarqué que votre cote ne cesse de monter au Sporting, pourtant cela n’a certainement pas été facile, non ?

Si bien sûr, le monde du professionnalisme est un monde où ne te fais aucun cadeau. Tu débarques, tu es dans un groupe qui va vite, qui travaille beaucoup et bien… Des pros quoi ! Là, il faut que tu retrousses les manches et tu bûches comme tout le monde. Il faut que tu suis le train, tu te mets dans la cadence, c’est vitale. Mais bon, il ne faut jamais dire que c’est bon je suis arrivé à un niveau, à un palier où je n’ai plus rien à apprendre, non, dire cela c’est aller à contresens de l’esprit même du professionnalisme. Maintenant vous me dites que ma cote ne cesse de grimper, je me dis tant mieux. Je me réjouis… C’est bien.

 

Maintenant que vous êtes dans le monde du professionnalisme, dans un très grand club. Qu’est-ce que vous gardez de vos années, JSMC et CRB ?

Je garde  le souvenir d’une période extraordinaire, une période d’insouciance des mes débuts. Une période faites aussi d’incertitudes et d’appréhensions.

 

Quand vous regarder dans le rétroviseur de votre carrière, qu’est-ce qui reste à voir ?

Tout. Je n’ai rien oublié comme je ne peux pas oublier. Mes matchs à Aïn Benian, avec la JSM Chéraga, le CR Belouizdad, etc. Je garde tout quelque part au fond de moi. Des fois je revois certains matchs, certaines têtes, certains visages, certains noms… Je n’oublie pas d’où je viens, non, je ne suis pas comme ça moi. Je garde au fond de moi des souvenirs extraordinaires, des moments très forts en émotion. Disons que je suis serein. De ce côté-là El Hamdoulillah.

 

C’est bien ce que vous dites là, c’est même très bien…

Je suis comme ça, je ne fais pas comme…

 

La dernière fois en sélection, avant le match contre le Mali, on avait pensé que vous ne seriez pas titulaire au profit de Belfodil, finalement vous avez été dans le onze de départ. Pour ce qui vous concerne, vous n’aviez pas une quelconque appréhension ?

Vous vous êtes dit ? Pas moi en tout cas. Moi quand je viens en sélection je ne me pose aucune question de ce genre. Je viens, je fais ce qu’on me demande de faire, sans calcul. Il y a un entraîneur qui décide qui joue et qui ne joue pas, partant de là, je ne me pose pas de questions sur qui joue et qui ne joue pas en ce sens où cela n’est pas dans mes attributions. Reste la presse, celle-ci se pose des questions et ma foi, elle est dans son rôle.

 

On voudrait savoir seulement si vous n’avez pas des appréhensions quand il y a de la concurrence ?

Mais absolument pas. La sélection a de cela de formidable, c’est que personne n’est indispensable, elle est en perpétuel régénération. Comme je viens de vous le dire, je me contente mon travail tel qu’on me le demande, le reste ne m’intéresse pas. Je ne me disperse pas dans ce type de conjecture.

 

Un mot sur les deux derniers matchs de l’équipe nationale.

En un mot ? … Je crois que nous avons fait le boulot. Cela n’a pas été facile parce que nous avons joué deux bonnes équipes quand même, quoi qu’en pensent certains. Nous sommes sûr la bonne voie, tant mieux. Touchons du bois. Le chemin de la prochain CAN est encore long, il va falloir faire preuve de sérénité et de bon sens. Nous ne sommes pas encore qualifiés, nous avons juste gagné deux matches et pris une option.

 

Après une bonne prestation de son équipe nationale, le public algérien veut cette fois-ci que vous alliez jusqu’au bout lors de la prochain CAN. Cela est-il une pression supplémentaire pour vous ou bien est-ce une légitime demande ?

Comme je viens de vous le dire, nous avons gagné deux matches et pris option, cela ne veut nullement dire que nous sommes qualifiés. Il reste encore des matchs très difficiles et tout aussi importants. Le mieux c’est que nous faisions les comptes à la fin.

 

Soit, mais avec le standing qui est le sien aujourd’hui, notre sélection ne peut se permettre d’aller faire juste un tour lors de la CAN, non ?

De toutes les façons, il ne sera jamais question d’aller faire du tourisme. Nous avons de bons joueurs, un bon groupe, une bonne équipe, nous sommes en droit de postuler à une place à la hauteur de la grandeur de notre équipe. Mais permettez-moi de vous dire une fois de plus qu’à l’heure actuelle nous ne sommes pas encore qualifiés. Nous les joueurs, sommes conscients de cela. La qualification, il va falloir aller la chercher, ce que nous ferons sans ménagement aucun.

M. O.

 

A Bola lui donne un 6 sur 7 (PHOTO)

Auteur d’une bonne prestation face au FC Porto, l’international algérien du Sporting a bonne presse. Dans son édition d’hier, A Bola, le grand quotidien sportif lisboète lui a attribué une note de 6 sur 7. L’auteur de cette note explique cela par le fait qu’Ishak Slimani aura donné beaucoup de fil à retordre aux défenseurs centraux de Porto, titrant «Une grande charge de travail» accompli par l’international algérien.

 

Il ne quittera pas le centre d’Alcochète avant mardi

Sitôt le match Sporting-Porto terminé, les joueurs du SCP ont été emmenés au centre du club Léoninas situé dans la banlieue lisboète, plus précisément à Alcochète. Slimani et ses camarades de club y resteront jusqu’ à mardi soir, soit après le match de Ligue des champions qui les opposera à Chelsea.

 

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