La fièvre hémorragique Ebola a fait 4 493 morts sur 8 997 cas enregistrés dans sept pays, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). C’est ce chiffre qui a fait trembler le royaume chérifien. Récemment, le ministre des Sports du Maroc, Mohammed Ouzzine, a quand même affirmé à l’AFP qu’aucune décision définitive n’a été prise par son pays concernant l’organisation de cette CAN. Manifestement, les hautes autorités du royaume tiennent le bâton par le milieu et ne veulent pas subir les mauvaises conséquences de leurs choix. D’un côté, au cas où ce pays maintiendrait sa position, de lourdes sanctions seront prises à son encontre par la CAF, et de l’autre, après quatre journée de la campagne des éliminatoires, il s’est avéré que, pratiquement, toutes les nations les plus atteintes par l’épidémie Ebola ne se qualifieront pas aux phases finales de la CAN 2015. De cette zone touchée par cette maladie, il n’y aura que le Ghana, le Nigeria et la RDC qui ont de grandes chances de passer. Il sera donc très facile de faire des contrôles à l’entrée du pays.
Liberia, Sierra Leone et Guinée les plus dangereux
En Afrique, l'OMS a décidé de diviser en deux groupes les pays touchés par l'épidémie. Le premier groupe est composé des trois pays les plus atteints (Liberia, Sierra Leone et Guinée) et le 2e groupe compte le Nigeria, le Sénégal. Dans cette liste, le Ghana, grand favori de sa poule (groupe E 1er avec 8 pts), n’y figure pas. La bonne nouvelle donc est que les pays dont la population est très touchée ne vont pas se qualifier, vu leur classement. Le Liberia n’est même pas concerné par cette campagne de qualification. La Guinée est quant à elle dans le même groupe que le Ghana, mais elle est 4e au classement avec 4 pts seulement. La Siera Leone est dernière du Groupe D avec un seul point seulement. Vu ces facteurs, il sera pratiquement impossible que ce virus atteigne l’Afrique septentrionale. Elle sera facile à contrôler.
Un foyer distinct en RDC, selon l’OMS
Une épidémie d'Ebola sévit par ailleurs dans une région reculée du nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC). Ce pays comporte donc un risque considérable. Ce virus est distinct de celui qui frappe l'Afrique de l'Ouest, d’après l’OMS.
Cette seconde épidémie, apparemment sous contrôle, a tué 43 personnes sur 71 cas depuis qu'elle a fait son apparition le 11 août, selon un bilan daté du 7 octobre. Ainsi, parmi les nations à risque qui sont susceptibles d’être présentes à la CAN du Maroc il n’y aura que la RDC qui comporte le plus de dangerosité par rapport au risque de contamination si ses supporters font le déplacement avec leur équipe.
Un taux de mortalité de 70%
La maladie, aussi appelée fièvre hémorragique à virus Ebola, atteint un taux de mortalité d'environ 70%, selon une étude de l'OMS. Ce qui fait donc la crainte du Maroc c’est de recevoir de grandes masses populaires en provenance de l’Afrique noire. C’est ce qu’indique clairement dans sa déclaration le ministre marocain, Mohammed Ouzzine : «Le plus important est la santé du continent africain, et cela reste au-dessus de toute considération. On ne craint pas l’accueil des sélections africaines, mais celui des supporters, qui dépasseront les 500 000, exige de grands moyens de contrôle sanitaire aux aéroports et aux terminaux terrestres», a-t-il dit. Selon l'OMS, il est possible de dire que la transmission d'Ebola n’est plus possible dans un pays «42 jours après le dernier cas enregistré». Par ailleurs, l’Égyptien Hani Abou Rayda, membre du comité exécutif de la CAF, a avoué cette semaine : «Impossible de reporter la CAN ne serait-ce que d’un seul jour. L’Egypte ainsi que l’Afrique du Sud sont les favoris pour organiser la CAN 2015 à la place du Maroc.»
S. B.