Premièrement, est-ce que le Maroc a réellement demandé le report, voire l’annulation de la prochaine CAN 2015 à cause du danger que représente pour lui le virus Ebola ?
Le Maroc n’a jamais demandé l’annulation de la CAN, mais plutôt un report en raison des répercussions et du récent développement du virus d’Ebola sur le continent africain, mais aussi américain et européen, le MJS a publié un communiqué la semaine dernière dans lequel il a réitéré son attachement à accueillir cette compétition, par contre, on a proposé deux dates alternatives dans deux périodes différentes, la preuve que le Maroc tient à organiser la CAN.
Pourquoi vous avez réclamé le report ?
Tout d’abord, l’Organisation mondiale de la santé a été très claire dans son alerte et je pense que tous les gouvernements, à commencer par le vôtre via le ministère de la Santé algérien, sont beaucoup, beaucoup, beaucoup préoccupés par la propagation du virus Ebola. Dans ce contexte-là, le Maroc en tant que pays responsable et en tant que pays qui doit accueillir toutes ces populations africaines et tous ceux qui aiment le foot, se devait de demander un temps pour voir l’évolution des choses, d’autant que l’OMS a publié un communiqué très sévère, dans lequel elle s’attend à une évolution très rapide du virus, et ce, dès le mois de décembre, avec le risque d’enregistrer à partir de ce mois, environ 5000 à 10 000 cas par semaine, et devant cette situation le Maroc ne pouvait que demander un report, et non pas une annulation.
Quelles sont les dates alternatives proposées ?
Nous avons proposé le choix du mois de juin 2015, qui correspond à la fin des championnats européens, et donc la disponibilité de la majorité des joueurs africains qui évoluent en Europe, et nous avons aussi proposé un report jusqu’en janvier 2016, et dans les deux cas de figure, nous avons proposé de véritables alternatives, comme nous le savons, la CAN a eu lieu deux fois entre 2012 et 2013, donc il n’y aura pas de problème si cela se répète, comme il n’y aura pas de problème aussi à ce qu’elle soit reportée pour 6 mois, d’autant que les médecins du monde qui travaillent sur cette maladie disent qu’il faut attendre au moins 4 mois avant l’apparition d’un vaccin ou d’un remède, donc nous suivons bien comme il se doit l’évolution des choses, il n’y a pas d’autres positions nous concernant.
La CAF va se réunir à Alger en marge de la finale de la C1, ça sera le 2 novembre prochain, dans le cas où la CAF décidait de confirmer la CAN dans sa date initiale, quel serait votre position à ce moment là ?
Vous savez, le Maroc est un pays responsable, responsable dans le sens large du terme, nous, nous sommes prêts à assumer nos responsabilités, nous nous attendons à une réaction compréhensive des hautes autorités de la CAF, et nous nous attendons à une réaction fraternelle de tous les pays africains, qui sont aussi soucieux que le Maroc vis-à-vis l’évolution du virus, tout le pays, toutes les infrastructures sportives et techniques sont prêtes à accueillir la CAN, mais nous souhaitons que les conditions sanitaires soient rassurantes.
La CAF essaye de prendre ses précautions en cas de votre retraite. Certes, les pays ne se bousculent pas au portillon pour vous succéder, mais dans le cas où la CAF choisirait un autre pays…
(Il nous coupe) comme par exemple l’Algérie.
Non l’Algérie a officiellement décliné la proposition, ça vous pouvez en être certain considérant qu’elle n’est pas encore prête pour l’organisation d’une CAN…
Ce n’est pas la question d’être prêt ou pas, je suis sûr que ça a un lien avec la position des autorités sanitaires algériennes pour l’organisation d’une telle compétition dans les conditions actuelles.
Si jamais elle (la CAF) venait à offrir cet honneur à un autre pays, tel le Nigeria qui se dit prêt à prendre le relais, vous seriez déçus ?
On n’est jamais déçu quand on prend une décision en son âme et conscience, nous avons pris cette décision de demander le report de la CAN, nous en assumons les conséquences, et nous avons communiqué déjà deux fois pour dire que nous tenons à l’organisation de cette CAN, je pense que la position des Marocains est très claire, et je voudrais aussi ajouter une chose.
Oui, allez-y
Tous les jours, les informations de la presse et des médias apportent de l’eau à notre moulin, tous les renseignements et l’actualité donne raison à cette cause qu’on défend, concernant Ebola.
En résumé, si la CAN est maintenue au mois de janvier, elle n’aura pas lieu au Maroc ?
Je ne pourrais jamais dire cela personnellement, je ne peux que réaffirmer que nous avons réclamé le report de la compétition, en attendant de voir plus clair.
Est-ce que vous avez réclamé des mesures en parallèle à la CAF, par exemple exiger des contrôles pour éventuellement maintenir l’organisation de la CAN ?
C’est pour ça que les choses ne sont pas définitives, on essaye de s’organiser pour cette réunion qui aura lieu le 2 en Algérie puis le 3 novembre au Maroc, pour faire valoir nos arguments, et avoir face à nous des interlocuteurs qui nous écoutent et qui nous permettront de cette manière-là d’aller ensemble vers une solution,
Donc oui, on veut des garanties, et nous pouvons pas dire non comme ça, et s’engager à ne pas participer à la CAN, car nous sommes actuellement concernés comme pays organisateur, par contre, nous sommes organisateurs avec les instances de la CAF, et donc c’est ensemble que nous pouvons trouver une solution, c’est pour ça que je dis toujours qu’entre des personnes responsables, il y a toujours une voie pour trouver des solutions, à condition de s’asseoir ensemble autour d’une table et de chercher ensemble une solution.
Au cas où le Maroc laisse filer cette CAN et que la CAF accorde son organisation à un autre pays, votre pays encourt de graves sanctions, est-ce que vous y avez pensé ?
Vous m’avez déjà posé cette question autrement, et je vous répondrai encore une fois de la même façon, le Maroc n’envisage en aucun cas l’annulation de la CAN, et n’envisage pas non plus ne pas être le prochain organisateur de la prochaine CAN, mais on ne prendra aucune décision d’une manière intempestive et irréfléchie, vu le contexte sanitaire.
A. H. A.
«Le Maroc est un pays responsable, nous nous attendons à une réaction compréhensive de la CAF»
«On est qualifié à cette CAN et on compte y participer»
«Nous avons proposé un report au mois de juin 2015, ou à janvier 2016»
«L’Algérie a refusé d’organiser cette CAN pour les même raisons que le Maroc»
«Si la CAF choisit un autre pays, on ne sera pas déçu»
«Les ravages de cette maladie apportent de l’eau à notre moulin»