La CAF a laissé 5 jours au Maroc pour recevoir une réponse définitive, ce délai accordé est également valable pour la manifestation d’intérêt de toutes les associations nationales de la CAF, remplissant les conditions requises et souhaitant organiser la compétition aux dates arrêtées.
Cela veut clairement dire qu’avec cet ultimatum au Maroc, la CAF a mis une pression sur elle-même, puisqu’elle aura autant de jours pour trouver un pays qui deviendra officiellement le plan B tant recherché et qui sera actionné dès la réception de la réponse officielle du Maroc d’ici le 8 de ce mois.
Pour rappel, 7 pays ont été déjà sollicités et 4 ont répondu par la négative, il s’agit de l’Algérie, l’Afsud, l’Egypte et le Soudan.
De l’autre côté, le Ghana, le Nigeria et probablement le Gabon n’ont donné aucun réponse, et cela ouvre encore une fois une brèche que la CAF va tenter d’exploiter et ce malgré les réserves émises par ses commissions d’homologations concernant les conditions que présentent certains pays, notamment concernant la sécurité et à un degré moindre les infrastructures mises à la disposition de la compétition.
Le compte à rebours a donc commencé pour toutes les parties concernées par cet ultimatum, et chacun essayera d’assumer ses responsabilité, Hayatou tentera de sauver sa CAN en assurant son déroulement à temps et le Maroc en évitant des sanctions qui seraient fatales pour le football au royaume qui patauge déjà depuis quelque temps avec le visage peu reluisant présenté par les Lions de l’Atlas.
S. M. A.
Maintien des dates de la CAN 2015
Les 5 solides arguments de la CAF
L’unanimité s’est donc faite sur le maintien de la compétition africaine aux dates initialement convenues, à savoir du 17 janvier au 8 février 2015 et Issa Hayatou a eu le dernier mot, les Marocains n’ont donc pas pu presser plus qu’ils l’ont fait jusqu’à maintenant et ce tout au long de la période qui a suivi l’annonce de leur désir de voir cette CAN 2015 reportée à une date ultérieure et ce dès l’apparition des premiers cas d’Ebola dans trois pays africains.
La CAF, et dès la fin de la réunion avec les autorités marocaines, n’a pas tardé à publier un communiqué qui visiblement était déjà prêt depuis belle lurette, puisque de nombreux et solides arguments ont été mis en valeur en accompagnant la décision de la CAF d’accorder 4 jours aux Marocains pour trancher, l’instance du football africain n’est pas allée avec le dos de la cuillère pour annoncer ce maintien qui s’impose d’après elle selon de nombreux arguments présentés dans son communiqué.
1- Recommandations de l’OMS
Comme la principale raison présentée par le Maroc pour retarder la CAN était cette maladie d’Ebola, la CAF a utilisé le récent communiqué de l’OMS paru le 23 octobre pour prouver aux Maghrébins que défendre leur idée avec leurs arguments actuels ne peut pas marcher : «Depuis le début de la propagation de la maladie à virus Ebola, la CAF a toujours agi en suivant le principe de précaution et de préservation des vies humaines en appliquant scrupuleusement les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est ainsi qu’il a été décidé par une circulaire datée du 12 août 2014 de suspendre toutes les compétitions de la CAF dans les pays fortement touchés par la maladie. Il s’agit du Liberia, de la Sierra Leone et de la Guinée. Ce afin de ne pas favoriser, par la tenue de matches de football, les rassemblements de masse susceptibles de faciliter la propagation du virus.
Ainsi, la CAF a pu organiser sereinement toutes ses compétitions sur l’ensemble du continent depuis avril 2014 sans qu’aucun cas d’Ebola ne puisse être déclaré en rapport avec l’organisation d’une rencontre de football.
L’OMS a réitéré à la CAF ces mêmes recommandations dans une lettre adressée le 14 octobre 2014, et elle a confirmé dans un communiqué de presse publié le 23 octobre 2014 qu’elle ne recommandait pas l’annulation de réunions internationales et des rassemblements de masse dans les pays autres que ceux durement touchés.»
2- La CAN féminine en Namibie
La CAF a rappelé au Maroc que la réception des invités était un devoir même dans les conditions actuelles, à condition bien sûr de s’astreindre au respect des protocoles sanitaires prescrits par l’OMS, c’est dans ce même sens que la Namibie a pu accueillir la CAN féminine le mois dernier sans dégâts : «L’obligation a été faite à toutes les associations nationales de la CAF de s’astreindre au respect des protocoles sanitaires prescrits par l’OMS, tant au départ des pays affectés par l’épidémie qu’à l’arrivée dans les pays hôtes. A titre d’exemple, pour la réception de la Sierra Leone au mois de septembre lors de la 1re journée de la dernière phase des éliminatoires de la CAN Orange 2015, la Côte d’Ivoire a sollicité et obtenu qu’un expert médical de la CAF soit présent à Abidjan pour superviser l’arrivée de la délégation sierra-léonaise. Aussi, la République Démocratique du Congo a accepté de recevoir l’équipe sierra-léonaise sans conditions pour disputer ses matches à domicile, ici aussi sans aucun incident sanitaire.
En outre, la Coupe d’Afrique féminine s’est achevée en Namibie le 25 octobre sans incident sanitaire, grâce à l’application stricte des prescriptions de l’OMS et des autorités sanitaires namibiennes.
3- La Guinée reçoit ses hôtes à Casa
Pour son troisième point, la CAF ironise et rappelle aux Marocains que l’un des principaux pays touchés par le Virus est autorisé à recevoir sur son territoire : « Des trois pays dans lesquels l’épidémie sévit largement, seule la Guinée conserve une chance de qualification pour le tournoi final de la CAN Orange 2015. Or, la Guinée dispute ses matchs à domicile à Casablanca en s’astreignant à un protocole sanitaire mis en place par le Maroc et qui n’a montré jusqu’ici aucune faille.
C’est le lieu ici de remercier à nouveau le gouvernement du Royaume du Maroc pour la solidarité dont il a fait preuve vis-à-vis des pays lourdement touchés en s’investissant pour ne pas entretenir la stigmatisation, notamment en accueillant les sélections nationales de Guinée (U17 et A) à Casablanca pour leurs matchs à domicile.
4- Mondial des clubs, l’Espagne, l’affluence et Ebola
Hayatou rappelle aux Marocains que leur pays, et en dépit de tout ce qu’il a reçu jusqu’ici de rencontres de la Guinée (pays touché par Ebola), n’a enregistré aucun cas et s’apprête à recevoir la Coupe du monde des clubs, avec la participation du Real, club venu d’Espagne, où, un cas d’Ebola a été recensé, ce qui semble être une contradiction de la part des Marocains, prêts à accueillir des milliers de fans d’Espagne et fermant ses portes aux Africains, qui ne seront pas aussi nombreux en janvier : « Le Maroc, pays où aucun cas d’Ebola n’est recensé, accueille dans les prochaines semaines et quelques jours seulement avant la CAN Orange 2015 la Coupe du monde des clubs de la FIFA au cours de laquelle figureront des participants d’un pays dans lequel un cas de maladie à virus Ebola a déjà été identifié (Espagne).
D’autre part, le nombre de supporters étrangers attendus dans les stades pour cette Coupe du monde des clubs 2014 est largement supérieur à celui attendu pour la CAN Orange 2015. En outre, la quasi-totalité des supporters pour la CAN Orange sont résidents au Maroc et considérant le pouvoir d’achat moyen dans l’essentiel des pays africains, il est illusoire d’attendre plus de 1000 personnes venant du continent pour assister à la CAN Orange 2015, exception faite de ceux du Maghreb qui bénéficient dans le cas d’espèce d’une proximité géographique.
Par conséquent, la CAF estime que le dispositif sanitaire actuel mis en place au Maroc, et dont l’efficacité a été prouvée, est largement capable de faire face au flux très limité. »
5- Le calendrier chargé de la CAF et de la FIFA
Comme révélé par nos soins ces derniers jours, l’une des principales raisons qui ont dissuadé la CAF à reporter la CAN, l’agenda très chargé de cette dernière, confirmation : «Le calendrier de la CAF s’étant étoffé au fil des ans et compte onze (11) compétitions aujourd’hui. Tout changement dans le chronogramme des compétitions se ferait au détriment du reste de l’agenda de la Confédération, notamment le Championnat d’Afrique des nations prévu en janvier 2016 au Rwanda que la CAF maintient également aux dates convenues, La CAF a l’obligation de respecter le calendrier international tel qu’élaboré par la FIFA, afin de garantir la libération des joueurs évoluant dans les clubs étrangers, ces joueurs représentant une majorité au sein des sélections africaines et permettant le rayonnement du football africain.
Depuis sa création, la capacité de la CAF à respecter ses engagements et tenir à temps ses compétitions lui a permis de maintenir une relation saine et de confiance avec ses associations nationales, leurs autorités, le public, les partenaires commerciaux et toutes les autres organisations sportives internationales », a-t-elle expliqué sa décision.
S. M. A.