«L’annulation n’est pas d’actualité»
24 heures après avoir officiellement décidé de maintenir les dates initiales de la Coupe d’Afrique des Nations 2015, la CAF a déjà entamé les tractations avec certains pays africains pour tenter de trouver une solution et un pays capable d’assurer l’organisation de la CAN 2015 en cas de retrait du Maroc.
Pour le moment, les Marocains n’ont encore rien décidé, ils hésitent encore mais la possibilité de les voir accepter quand même de relever le défi reste grande, mais tant qu’aucune décision officielle n’a filtré, la CAF ne veut pas lâcher et travaille dans les coulisses pour trouver ce plan B qui la sortirait du bourbier.
«Pour le bien de l’Afrique, ils doivent faire preuve de compréhension»
Intervenant hier sur les ondes de RFI et sa célèbre émission Radio foot internationale, le Malien Amadou Diakité, membre du comité exécutif de la CAF à partir de son domicile à Bamako, a réitéré le souhait de la CAF de régler ce problème dans les plus brefs délais, il affirme que la démarche des Marocains les a surpris mais espèrent toujours que ce pays revienne à de meilleurs sentiments. «Le principe du report n’était jamais envisageable,
Il faut que tout le monde sache que la FIFA a mis à notre disposition les dates du 15 janvier au 15 février et c’est à partir de là que nous avons choisi nos dates afin de pouvoir récupérer les joueurs évoluant en Europe, on les aura avec ou sans Ebola, ensuite, le Maroc a voulu le report, on a dit non, et le délai qu’on lui a accordé était prévu. Les Marocains ont leur argumentation, le président nous en a fait le compte rendu et nous, nous avons la nôtre aussi, on ne sait pas s’ils reviendront dessus, mais ce qui est bien pour l’Afrique c’est qu’ils fassent preuve de compréhension, cela étant dit, ils nous ont jamais parlé de retrait, juste de report, et nous, nous n’imposons rien à personne.»
«On a entrepris des contacts avec quelques pays, et l’appel d’offres c’était juste une mesure réglementaire»
Alors que le spectre de l’annulation plane toujours sur la CAN, le membre exécutif de la CAF annonce qu’ils sont en pourparlers avec des pays en vue d’une organisation ‘’ en urgence’’ de cette CAN. «Si la réponse est négative ? Notre plan B vous le saurez le 11 lors de la réunion, on a entrepris des contacts avec des pays, on ne peut pas dire leurs noms, par respect au Maroc, mais il y a 2 à 3 pays qui peuvent le faire dans les délais, l’appel d’offres c’était une mesure réglementaire seulement, et soyez sûrs que le 11 vous saurez si la CAN est maintenue et où elle aura lieu.»
«Ça sera difficile, mais nous assisterons le pays qui succédera au Maroc»
Diakité qui n’a rien voulu dévoiler quant à l’identité des pays contactés affirme que l’heureux élu aura tout le soutien de la CAF pour réussir le miracle, il précise néanmoins qu’ils préfèrent que ça soit un seul pays et écartent une co-organisation. «Ça sera difficile, on en est conscients, mais nous assisterons le pays qui sera choisi, il y a des pays qui peuvent le faire avec notre appui, l’organisation en 2 mois n’est pas donnée à tout le monde, ça on le sait.»
«Voilà pourquoi on préfère un seul pays et pas une co-organisation»
La CAF à travers ce dirigeant a expliqué aussi pourquoi elle privilégie la piste d’un seul pays organisateur et non pas deux. « Oui, on préfère que ça soit un seul pays, et on va éviter la co-organisation car il y a toujours un manque de coordination entre deux pays.»
«L’annulation est un cas de force majeure, on fera tout pour jouer»
Ceci dit, et même si dans l’histoire la CAN n’a jamais été reportée ni annulée, la possibilité de voir Hayatou et son instance annuler la prochaine édition reste grande. «On a tenu à être fidele à nos principes, on a toujours trouvé des solutions comme en 1996 avec l’Afsud qui a remplacé le Kenya, l’annulation fait partie des éventualités, mais elle n’est pas d’actualité, ça reste un cas de force majeure, car de notre côté on fera tout pour que cette CAN se joue.»
«On est fidèles à nos principes et le Maroc risque d’être sanctionné»
Pour finir, le Malien rassure pour les autres coupes africaines des jeunes catégories qui ne sont, d’après lui, pas touchées par ce risque d’annulation, au même moment, il rappelle au Maroc qu’il encoure de graves sanctions. « Il y a des règlements qui prévoient ces sanctions en cas de désistement, et ce, selon les dates du retrait, on n’en est pas encore là, mais on va analyser avant de décider.»
S. M. A.
Mohammed Ouzzine (ministre des Sports marocain) :«Trouver un accord dans une situation de non-accord»
Le ministre des Sports a réagi à la sanction de la CAF en déclarant ceci à la télévision étatique : «Il y a eu la rencontre avec nos frères de la CAF, le sujet était de répondre sur la demande du report qu’on a présentée, ils nous ont fait part des difficultés et tout ce qui entoure cette affaire du report et la CAF nous a fixé un délai de cinq jours pour donner une décision définitive qui garantira un minimum de pertes pour les deux parties. La demande de report formulée par le Maroc n’était pas improvisée ou hasardeuse, mais la décision a été prise après une longue période d’analyse et d’observation et une étude des données concernant l’épidémie en concordance avec les rapports de l’OMS ainsi que le rapport de la commission scientifique qui a exprimé son inquiétude vis-à-vis de tout événement donnant lieu à de grands rassemblements. Maintenant, il s’agit de trouver une solution d’entente pour un cas qui jusque-là n’a pas connu d’entente», a déclaré Ouzzine au micro de la chaîne marocaine Al- Aoula.
En plus du Ghana et du Nigeria
Le Gabon et la Guinée équatoriale solutions de rechange pour la CAF ?
La CAF a donc 2 à 3 options pour la CAN 2015, les négociations sont en cours avec plusieurs pays, parmi eux le Ghana et le Nigeria qui ne se sont jamais opposés.
Ceci dit, les derniers échos annoncent l’intérêt du Gabon et de la Guinée équatoriale qui voudraient rééditer leur exploit de 2012 mais cette fois à titre individuel.
3 jours donc restent aux Marocains pour se décider, et l’annonce de ces pistes risque de mettre plus de pression sur eux, ce qui les pousserait à revenir à de meilleurs sentiments.
S. M. A.