Mohamed Ouzzine : «On prendra le temps qu’il faudra»
Mercredi, le gouvernement marocain a annoncé par le biais de son ministre des Sports, Mohamed Ouzzine, qu’il n’a toujours pas pris une décision définitive quant à l’organisation ou le désistement de la CAN 2015. «Le gouvernement prendra le temps qu’il faudra avant de répondre», a déclaré le ministre devant une commission parlementaire. Cela survient quelques jours seulement après que la Confédération africaine de football (CAF) a accordé un délai de huit jours au pays de Mohamed VI pour prendre une décision définitive sur la question. La plus haute instance du foot africain ne veut en aucun cas entendre parler d’un report, voire d’un désistement, de cette compétition pour un autre pays. Cela pourrait engendrer d’énormes pertes financière à la CAF. Dans le même sillage, le gouvernement marocain reste très prudent. «C'est une décision stratégique et importante qui demande de la patience et une réflexion profonde», a ajouté Mohamed Ouzzine.
Mustapha Khalfi : «La CAN n’a pas été évoquée lors du conseil de gouvernement»
Manifestement, le Maroc est sur les traces du Canada qui a pris la décision de fermer ses portes à chaque pays où le virus Ebola a fait son apparition. D’après le porte-parole du gouvernement marocain, l’organisation de la CAN reste à l’écart des discussions entre les hauts dirigeants du pays. En effet, Mustapha Khalfi a affirmé lors d’un point de presse qu’il a animé récemment, que le sujet qui concerne l’organisation de la CAN 2015 n’a pas été évoqué lors du dernier conseil de gouvernement. Toute la presse marocaine attendait du porte-parole l’annonce de la réponse définitive, mais cela n’a pas été le cas. Mustapha Khalfi n’a même pas donné d’indication sur la date précise à laquelle le pays répondra à la CAF. De cette manière, le Maroc resserre l’étau autour de lui-même et compromet considérablement ses chances d’abriter cette compétition. Il rajoute également une pression supplémentaire sur la CAF qui peine à trouver un second plan afin que la CAN 2015 soit maintenue dans les mêmes délais.
Abandonneront-ils cette CAN ?
Lors de la réunion de son comité exécutif à Alger, début novembre, la CAF avait fixé au Maroc un délai de 8 jours qui prendra fin le 10 novembre. Voilà qu’une semaine presque s’est écoulée et le royaume garde toujours le suspense à propos de l’organisation de cette CAN. Il ne lui reste donc que trois jours avant la date butoir. Un intervalle de temps où le pays doit absolument prendre une décision finale afin d’éviter d’être sanctionné. Pour le moment, c’est le flou total et l’abandon de l’organisation de la CAN pourrait être la meilleure solution.
S. B.
La réponse «diplomatique» de la CAF
Entre ruse du Maroc pour éviter les sanctions et enjeux économiques, la CAF veut que tout soit dans les délais.
En dépit de l’urgence de la situation, la CAF garde toujours son sang-froid et fait en sorte que tout soit normal. Hier, elle a annoncé, sur son site officiel, le début du processus d’accréditation pour les médias qui veulent couvrir la phase finale de la prochaine Coupe d’Afrique des nations. Ce processus qui a pris effet hier s’étalera jusqu’au 7 décembre 2014, soit à trois jours seulement avant le début de la Coupe du monde des clubs qui aura lieu au Maroc également. Dans la même annonce, la CAF mentionne : «La CAN 2015 est prévue du 17 janvier au 8 février 2015 au Maroc dans les villes d’Agadir, Marrakech, Rabat et Tanger.» C’est une manière diplomatique de forcer la main au royaume chérifien qui entretient le doute sur l’organisation de cette compétition depuis l’apparition du virus Ebola. Issa Hayatou joue toutes ses cartes pour faire plier le Maroc, mais il semble que ses solutions vont droit vers un mur.
La réunion du Caire, le tournant
Vu l’enjeu financier que suscite la CAN, la CAF veut tout faire pour que tout soit à l’heure. La réunion de la CAF qui aura lieu le 11 novembre dans la capitale égyptienne, le Caire, sera le tournant de cette question vu que le Maroc s’approche de jour en jour vers le désistement de cette compétition. Faut-il le rappeler, le pays a été alerté par son ministère de la Santé sur la dangerosité que peut avoir Ebola sur les populations marocaines au cas où des milliers de supporters en provenance de pays fortement atteints par cette épidémie se frottent à eux.
L’enjeu économique pèse sur le Maroc
Les principales ressources financière de ce pays se basent sur le tourisme. Cela dit, en cas de propagation de ce virus sur son territoire, le Maroc verra, sans nul doute, une dégringolade dans ce secteur qui est pour lui si stratégique. C’est ce qui a été signifié par Mohamed Ouzzine, ministre des Sports marocain qui a déclaré récemment : «C'est une décision stratégique et importante.» Ce territoire qui a franchi la barre de 10 millions de touristes en 2013, ne veut absolument pas mettre en péril un secteur économique si cher à ses yeux. Le secteur du tourisme est le deuxième contributeur au PIB du royaume avec des recettes de 5.5 milliards €. D’un point de vue économique, le Maroc ne veut pas risquer toutes ces entrées économiques pour une miette de 10 millions € qu’est susceptible d’engendrer l’organisation de cette CAN.
S. B.
Accréditation-CAN 2015
Début des inscriptions hier
La CAF a annoncé hier, sur son site officiel, le début du processus d’accréditation des médias souhaitant couvrir la CAN 2015. Les inscriptions s’effectueront exclusivement en ligne. Le processus prendra fin le 7 décembre prochain.