Saïb : «Il y a des clans au sein de l’équipe de la JSK»

Moussa Saïb met le doigt sur le véritable mal qui secoue l’équipe de la JSK. Il ne se trompe sans doute pas en déclarant que le groupe est miné de l’intérieur…

 

Vous avez sans doute suivi le triomphe des Crabes sur les Canaris, qu’en dites-vous ?

Le résultat parle de lui-même. On a vu une très bonne équipe du MOB, qui a bien  géré son match et qui n’a pas volé sa victoire. Dans ce match, elle a montré sa supériorité par rapport à l’équipe de la JSK qui, elle, est parue un peu molle, comme si ses joueurs n’avaient pas envie de jouer ou de gagner. Il se passe quelque chose dans cette équipe. Il y avait plus de volonté dans le groupe du MOB que dans celui de la JSK.

Au début de saison, la JSK avait pourtant démarré sur les chapeaux de roue, comment une équipe peut-elle changer du jour au lendemain ?

Au début, l’équipe sortait d’une bonne préparation, ses joueurs avaient soif de jouer, cela s’est traduit par un très bon démarrage.  Après, il y a eu la mort d’Ebossé qui s’est dressée en obstacle. Mais ce n’était pas le plus grand souci. Le vrai problème pour le nouvel entraîneur est la gestion du groupe. D’après ce que je vois, il n’y a pas une très bonne entente entre les joueurs.

Pas d’entente sur le terrain ou en dehors…

Je crois qu’il y a des clans dans cette équipe, malheureusement. Le match contre Sétif et ce qui s’est passé dans le vestiaire ont révélé beaucoup de choses. Là, ça se répercute sur les résultats enregistrés actuellement. Toute la semaine on dit que tout va bien, mais quand vient le match officiel, on ne le perçoit pas vraiment.

Ça se voit tant que ça…

Moi, en tout cas, j’ai vu des joueurs qui n’évoluaient pas sur leur vraie valeur. Je ne voudrais pas citer de noms, mais quand je vois le MOB marquer des buts de la tête, face à des joueurs très bons dans le domaine, y compris le gardien de but, je me dis que c’est inadmissible. Rial, Benlamri, Ziti, Mekkaoui et Doukha sont tous grands et bons de la tête. Après, encaisser des buts de la tête face à des éléments plus petits de taille, ce n’est pas acceptable.

Pensez-vous que Ciccolini, le nouvel entraîneur, a le gabarit pour y remédier ?

On ne peut pas maîtriser les choses en si peu de temps, surtout avec le produit local. La preuve, récemment, Ciccolini a dit : je n’ai pas compris ce qui se disait parce que ça parlait arabe ! Cela veut tout dire. Cela étant dit, ce n’est pas à lui de gérer tout ça. Aussi, peut-être que les supporters ou les journalistes ne le voient pas, mais le problème semble remonter à une longue date. Déjà, le match face à Sétif a été la goutte qui a fait déborder le vase, il a montré toute l’étendue de la cassure entre les joueurs : des équipiers qui ne s’entendent pas, qui s’engueulent dans le vestiaire. Après un mauvais résultat, on ne fait jamais la critique d’un partenaire à chaud. Moi, j’étais sur place, j’ai vu que le capitaine avait parlé, l’entraîneur et d’autres joueurs aussi. En plus, on voit des absences, l’un part et ne revient pas… On est où là ? Quand on est professionnel, on vient s’entraîner, je suis désolé de le rappeler.

Que faut-il faire faire pour mettre un terme à tout ça ?

Il ne faut pas faire avec les sentiments, il faut en finir avec les passe-droits, on doit mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Ce n’est parce qu’on est ancien joueur ou cadre de l’équipe qu’on doit être privilégié, tous sont dans le même sac ! Ce n’est pas la qualité des joueurs qui est remise en cause, il faut juste remettre de l’ordre dans la maison.

H. D.

 

 

 

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