Ce personnage, très respecté au Mali, active depuis plusieurs années dans cette association dans le but de rassembler tous les anciens footballeurs maliens afin de rester unis et, surtout, apporter de l’aide à tout footballeur nécessiteux qui a besoin de soutien et d’une prise en charge.
Nous nous sommes dirigés vers le centre islamique de Bamako situé à Hamdallaye pour rencontrer cette association et les anciens joueurs qui se donnent rendez-vous tous les lundis et jeudis pour jouer au football et discuter des activités de l’Unaform. Arrivés sur les lieux, on a été touchés par l’accueil et l’hospitalité des Maliens. On a préféré attendre la fin de la rencontre amicale qui a opposé deux équipes composées d’anciens internationaux maliens avant de discuter avec les responsables de cette association. La chose qui vous frappe, c’est cette ambiance formidable qui règne dans le groupe où les gens viennent s’amuser et parler de leur quotidien dans un cadre agréable. On y trouve des médecins, des juristes, des paysans ou simples ouvriers. Tout le monde tire dans le même sens pour l’intérêt général.
Aider les démunis et renforcer les liens d’amitié et de solidarité
Avant de devenir Unaform en 2006, l’association portait le nom d’Amicale des anciens footballeurs maliens, créée en 1996. En devenant Unaform, cette association a pris une autre dimension grâce à ses activités humanitaires et sportives. Elle est devenue une force de propositions pour le développement du football malien. D’ailleurs, la Fédération malienne de football, ainsi que le ministère de la Jeunesse et des Sports maliens ne font rien sans consulter l’Unaform qui leur donne des conseils et des orientations afin de bien mener leurs missions.
Fané, la cheville ouvrière
La présence d’un personnage comme Mamadou Dipa Fané a apporté beaucoup à l’Unaform grâce à ses relations et à son niveau intellectuel. Ancien international malien et ancien joueur professionnel en France, il a su rassembler la plupart des anciens footballeurs maliens (anciens internationaux, anciens footballeurs et sympathisants) autour de cette association qui possède son propre siège et qui active avec les moyens du bord. «En fait, ce sont des liens de solidarité, d’amitié que nous essayons de développer. On travaille la main dans la main. On a organisé souvent des tournois internationaux auxquels ont été invitées des personnalités sportives étrangères. Je me souviens qu’on a également invité deux anciens internationaux algériens qui sont venus à Bamako participer à ce tournoi. Notre objectif principal est de se retrouver chaque semaine dans un cadre de loisirs et d’être à l’écoute des gens et partager avec eux les événements heureux et malheureux. On active depuis 20 ans pour ça, et nous sommes motivés pour garder cette amitié et ces liens entre tous les footballeurs maliens», a indiqué l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports malien.
Kamel Hassani
Fané Mamadou Dipa (président de l’Unaform)
«Prêt à développer des liens de solidarité et d’amitié avec les anciens footballeurs algériens»
- «Je vois une finale Algérie-Ghana pour la CAN 2015»
- «On passe le bonjour à Kouici et Kaci Saïd»
Le président de l’Unaform, Fané Mamadou Dipa, a été réélu au mois de mai dernier pour un autre mandat de 4 ans à la tête de l’Union nationale des anciens footballeurs maliens. L’ex-conseilleur juridique du Premier ministre malien se donne à fond pour cette association qui défend les valeurs d’amitié, de solidarité et d’aide aux démunis.
Pouvez-vous nous présenter votre association Unaform ?
En fait, c’était une amicale des anciens footballeurs créée en 1996, puis 10 ans après, on a changé pour en faire l’Unaform. On essaye de développer des liens de solidarité et d’amitié. Notre objectif est de venir en aide à tout footballeur malien vivant dans des conditions difficiles. On ne veut pas voir l’image d’un ancien footballeur malien qui a défendu les couleurs du pays en train de mendier avec une gamelle. D’anciens footballeurs ont fait des études et ont une situation sociale plus au moins stable ; par contre, beaucoup vivent dans des conditions inhumaines de pauvreté. Notre rôle est de venir en aide à ces gens démunis.
Comptez-vous développer vos relations avec d’autres pays ?
Effectivement, on compte développer nos relations avec d’autres pays et créer des liens d’amitié et de solidarité avec d’autres pays africains. Nous nous sommes déjà déplacés au Sénégal, en Guinée, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. On a joué des matches amicaux et, sincèrement, c’était quelque chose de formidable. C’est vrai que le manque de moyens financiers constitue un vrai obstacle, mais on est décidés à se battre jusqu’au bout, car nous sommes convaincus de nos convictions.
Et avec l’Algérie…
Tout le monde connaît bien les relations profondes entre les deux pays. Nous sommes deux pays voisins, l’Algérie a toujours été aux côtés du Mali et nous en sommes reconnaissants. Dernièrement, il y a eu la signature d’un protocole d’accord entre les deux pays dans le domaine sportif ; D’ailleurs, 4 de nos anciens footballeurs ont bénéficié de bourses en Algérie pour suivre une formation d’entraîneur qualifiante. En tant qu’association, nous sommes intéressés par des échanges avec nos amis et frères algériens. Deux anciens internationaux algériens, en l’occurrence Kouici et Mohamed Kaci Saïd, ont participé, il y a plusieurs années, à un tournoi international amical organisé par notre association Unaform.
Donc vous êtes intéressés par des échanges avec les anciens internationaux algériens…
Oui, surtout avec l’Algérie qui a enfanté les Dahleb, Mekhloufi, Madjer, Assad, Belloumi, et d’autres joueurs extraordinaires que j’ai oubliés. L’Algérie a été toujours une terre de football, tout comme le Mali. On est disposés à toute forme d’échanges dans l’intérêt du football africain. On est prêts à accueillir une sélection d’anciens internationaux algériens, et nous sommes également disposés à faire le déplacement en Algérie.
Pour revenir à l’actualité, que pensez-vous de la qualification de l’Algérie et du Mali à la prochaine CAN 2015 ?
Je suis doublement heureux, car les deux sélections seront représentées lors de la prochaine CAN 2015 en Guinée équatoriale. La sélection algérienne a dominé le groupe grâce à son potentiel de joueurs et la qualité de son jeu. Le Mali est revenu de loin pour arracher son billet dans la douleur.
Que pensez-vous de la décision de la CAF d’octroyer l’organisation de la CAN à la Guinée équatoriale après le désistement du Maroc ?
Sincèrement, si on prend en compte les arguments présentés par le Maroc, on se dit que, sur plan humain, sa décision est logique, car l’Ebola constitue une vraie menace pour les gens. D’un autre côté, lorsqu’on voit que le Maroc va organiser la coupe du monde des clubs, on a le droit de se poser des questions. Pour la CAF, c’est une autre paire de manches, car elle n’avait pas le choix. C’est pour cela qu’elle a opté pour la Guinée équatoriale pour sauver l’image du football africain. En tout cas, j’espère de tout cœur que la prochaine CAN soit une réussite totale.
En tant qu’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports du Mali et ancien footballeur malien, quels sont vos favoris pour la prochaine CAN ?
A mon avis, l’Algérie et le Ghana partent avec les faveurs des pronostics. Ce sont, pour moi, les deux meilleures sélections africaines à l’heure actuelle La sélection algérienne avec une génération de footballeurs exceptionnels qui sont dans la continuité du dernier Mondial brésilien, et le Ghana, une équipe spectaculaire avec un jeu fluide porté vers l’avant. Pour la beauté des yeux, une finale Ghana-Algérie serait l’affiche idéale pour le continent africain.
K. H.