Medjani : «On a hâte que ça commence, vivement lundi»

Le défenseur central de l’équipe nationale revient dans l’entretien qui suit sur le déroulement des entraînements. Il aborde les conditions et s’acclimate bien. Du premier match aux ambitions de l’équipe et en passant par les changements dans le groupe, le joueur de Trabzonspor ne laisse rien au hasard et aborde tous les sujets d’actualité.

Alors Carl, comment avez-vous trouvé les conditions climatiques ici à Mongomo ?

Les conditions climatiques sont bonnes car il fait bon et pas encore très chaud. Hier il faisait un peu plus chaud qu’aujourd’hui.

 

Et concernant les conditions de travail ?
Maintenant, les conditions d’entraînement elles sont plutôt pas mal aussi. Le terrain d’hier (avant-hier ndlr) était pas mal. C’est vrai que ça fait un peu loin par rapport à l’hôtel puisqu’on a mis une heure et quart pour aller au stade. Là on est à trois minutes c’est bon pour le style d’entraînement que nous allons avoir maintenant qui sont assez courts. De toute façon, qu’on se sente bien ou non, je pense que toutes les équipes sont dans la même enseigne. Aujourd’hui, il faut faire abstraction de tout ça, du contexte et jouer ces trois matchs pour les gagner sans trouver d’excuses.

Dans moins de 48 heures, se profile le match face à l’Afrique du Sud. Comment se présente cette rencontre pour vous ?
Franchement, on ne sait pas trop. Les matchs de foot sont particuliers puisque chaque rencontre a sa propre particularité. On arrive dans un cycle où la compétition va commencer et on se sait très  attendus. On sait très bien que le premier match est très important. On a hâte de commencer puisque ça fait plus de 15 jours que nous sommes là à préparer ce rendez-vous. Vivement lundi.

Le fait d’avoir ce premier match face à un adversaire relativement facile, ça rajoute aussi de la pression ou pas ?
Plus facile, je ne suis pas d’accord. L’Afrique du Sud a fait de très bonnes phases de qualifications. Ils ont eu aussi dans leur équipe certains évènements qui sont passées un peu inaperçues mais il ne faut pas oublier qu’ils ont vécu des tragédies avec leur gardien et capitaine. Je pense qu’ils vont vouloir aussi jouer pour sa mémoire. On les avait affrontés en 2013 avant la CAN et on avait faits match nul. Ils ont fait de très bons matchs de préparation. C’est un match difficile et comme vous l’avez dit, les premiers matchs sont rassurants pour la suite du parcours. Donc, oui, c’est un match important.

Cette année vous aurez un peu plus d’expérience qu’en 2013. Serait-ce un atout pour vous ?
Oui et non puisqu’en 2013 on avait aussi des joueurs qui avaient participé à la CAN précédente et on a vu qu’on s’est fait surprendre. On sait très bien qu’en Afrique rien n’est sûr. Maintenant, c’est une remise en question perpétuelle et il faudra prendre les matchs les uns après les autres et on verra après. Déjà pour commencer, on verra où nous en sommes lundi soir. 2013 c’était il y a deux ans. Depuis des choses ont changé, l’équipe a progressé et évolué. De nouveaux joueurs sont venus renforcer le groupe. On est plus vus et plus craints qu’en 2013. Ces peurs et ces doutes que peuvent avoir nos adversaires, il va falloir démontrer tout cela sur le terrain. C’est bien beau de dire que l’Algérie est favorite et qu’elle est la meilleure équipe en Afrique. On était craints lors des dernières années mais l’équipe a perdu de sa superbe un peu. Depuis on est de retour au premier plan. On a des ambitions et on ne les cache pas. On a beau parler dans la presse et les médias, mais il va falloir le prouver sur le terrain.  

Le jeu aussi a changé. En quoi ?
Le système a changé, on essaye d’avoir plus la maîtrise du ballon par rapport à Vahid Halilhodzic. On verra au cours de la compétition si ça marchera.

L’équipe est-elle prête pour aller au bout dans de telles conditions ?
Franchement, on ne sait pas. Ce qu’on sait, c’est que nous avons certaines certitudes parce qu’aujourd’hui, on a atteint un niveau de jeu intéressant mais tout est remis à zéro. Tout redémarre pour cette compétition. Je pense qu’on a les moyens pour faire un bon parcours mais après pour dire qu’on va aller au bout, je pense qu’il est encore trop tôt pour le dire. Déjà, essayons de sortir de cette phase de poules et après on verra bien.

Cependant, on ne peut nier que vous serez attendus. Qu’en pensez-vous ?
Ah oui, on sera attendus par l’Afrique et par le peuple algérien. Cependant, il faut toujours savoir  qu’on peut se planter. On nous attendait aussi en 2013 et on n’a pas réussi à passer la phase de poules. Comme je l’ai toujours dit, il faut être humble et il faut être modeste. Il ne faut pas oublier que nous allons affronter trois belles nations d’Afrique. Passons déjà le premier tour et après on verra ce qui se passera.

Est-ce que vous sentez qu’il y a plus de maturité dans cette équipe ?
Oui, il y en a plus car aujourd’hui les joueurs qui composent cette équipe sont performants, s’éclatent en club, se montrent sur la scène européenne. On a un groupe qui est un peu plus jeune mais plus mature et qui a plus d’expérience. Ce qui est bien, c’est que ce groupe a de l’avenir non pas pour cette équipe mais pour les prochaines échéances.

Dans l’axe, avec la blessure d’Halliche, comment ça se passe ? Est-ce que ça s’est amélioré ?
De ce côté-là, on travaille plusieurs options. Il y a des aléas dans le football et dans une compétition de ce genre-là, que ce soit n’importe qui, qui joue il faut travailler toutes les options possibles et disponibles pour pallier les absences et les défaillances.

Vous concernant, vous êtes un cadre, après une coupe d’Afrique ratée en 2013, est-ce que ça va jouer pour faire un meilleur parcours ?
Ça, il n’y a qu’en fin de parcours qu’on pourra le savoir. On ne peut pas le savoir maintenant. Aujourd’hui, nous sommes tous très motivés car on a envie de valider les six derniers bons mois qu’on a faits. Cependant et comme je l’ai dit, il y a toujours une part d’incertitude, une part de nouveauté dans une compétition comme celle-là.

Avez-vous parlé de l’Afrique du Sud ?
Non pas encore, c’est ce soir qu’on va en parler.

Le premier match est toujours très important surtout dans un groupe relevé comme celui-là…
Oui, c’est vrai mais j’ai envie de dire que le match face à la Belgique était aussi très important et nous sommes parvenus à nous qualifier malgré la défaite en Coupe du monde. Il n’y a pas que le premier match. C’est vrai qu’en gagnant le premier match, on sera dans de bonnes dispositions pour la suite. Cependant, c’est durant les trois matchs qu’il faudra être performant. De toute façon, qu’on gagne ou qu’on perde le premier match, l’essentiel c’est de se qualifier et de passer en quart de finale.

L’objectif de l’Algérie durant cette CAN ?
L’objectif de l’Algérie, non, mon objectif à moi est comme je l’ai toujours dit, je veux faire un bon parcours et aller le plus loin possible. Mais il faut rester humble et modeste. En sachant qu’on a fait une bonne Coupe du monde et en revenant de loin après la dernière CAN, je pense que déjà sortir de cette poule serait bien. Arriver dans le dernier carré serait une très belle CAN. On a tous l’ambition de la gagner. Cependant, aujourd’hui, on ne peut pas le promettre et aucune nation ne peut le faire et promettre à son peuple de gagner la coupe d’Afrique.
I. Z.

«Je veux aller le plus loin possible»
«On a de l’ambition, on veut tous gagner la CAN, on fera tout pour»

«On a travaillé toutes les options pour pallier les absences»

«Cette équipe est plus mûre et a plus d’entrain»

Classement