EN : Gourcuff ne lâche pas ses «enfants»

Après le décès jeudi après-midi de la mère de l’entraîneur national Christian Gourcuff, les regards étaient braqués hier matin sur l’hôtel Akuakam qui abrite la délégation de l’EN, tout le monde cherchait après les nouvelles de l’entraîneur national : est-il encore là, va-t-il partir ? Telles étaient les principales interrogations des supporters et des journalistes qui se sont empressés dès les premières heures de la matinée d’hier pour voir l’entraîneur et pouvoir lui présenter les condoléances de l’ensemble de la délégation ayant accompagné les Verts à Mongomo.

Il était 9h du matin lorsque Compétition est arrivé devant le portail du lieu d’hébergement de l’EN, on croyait trouver du monde comme d’habitude sur place, mais il n’y avait finalement que les 3 agents de sécurité algériens  postés devant le bus qui était là à attendre la sortie des joueurs, il était donc évident que les joueurs allaient quitter les lieux à son bord.

Le temps passe, et contrairement aux fois précédentes où l’EN quittait les lieux tôt pour aller se dégourdir les jambes, cette fois ces mêmes jambes étaient visiblement lourdes, est-ce en raison de la mort de la mère du coach ? Peut-être, diront les présents de plus en plus nombreux à chercher après le coach et tentant de le voir enfin depuis la triste nouvelle de la veille, cela n’est intervenu finalement qu’à 10h45.

 

Le coach reçoit les condoléances et accompagne ses joueurs

Il était 10h35 quand le hall de l’hôtel commençait à devenir de plus en plus mouvementé, il y avait du va-et-vient, et de loin derrière la porte d’entrée vitrée de l’hôtel on aperçoit le coach vêtu de son maillot blanc destiné au staff technique, il est bel et bien présent avec les joueurs et même prêt à sortir marcher avec eux, ‘’you will never walk alone’’, semblait vouloir dire le coach à ses joueurs comme certains pouvaient le penser, et malgré la douleur, Gourcuff n’a pas voulu lâcher ses joueurs, il était là dans le hall à attendre tout le monde, on a vu alors ses poulains venir lui souhaiter bonjour et lui serrer la main, car hier matin, le geste avait une toute autre signification, ce n’était pas le bonjour de tous les jours, mais un signe de soutien dans un moment difficile et de solitude, le coach a perdu peut-être ce qu’il avait de plus cher dans ce monde et toutes les condoléances du monde n’allaient pas suffire pour estomper sa peine et sa tristesse d’être loin du corps inanimé de sa mère.

 

1 kilomètre sur une route isolée

A 10h45, l’équipe a quitté enfin son lieu d’hébergement, se dirigeant vers la porte du bus qui l’attendait depuis 9h du matin, sous les rayons du soleil de plus en plus chauds et brûlants, Gourcuff quitte l’hôtel enfin et trouve devant le portail une dizaine de journalistes qui ont décidé, enfin, de mettre en stand-by leurs caméras et dictaphones, il était temps pour eux de faire un devoir, celui de présenter leurs condoléances au coach, ce dernier les yeux toujours ailleurs, parfois même baissés, faisait le maximum pour montrer qu’il était comme à ses habitudes concentré sur le match, il était presque surpris de voir les journalistes l’accoster et lui lancer ceci : «Toutes nos condoléances coach», il nous répondra par un court et très rapide «merci», avant de sauter dans le bus devançant ses joueurs, et c’est ensemble qu’ils quitteront les lieux direction le palais présidentiel.

Après un trajet d’à peine 3 minutes dans le bus, tout le monde est redescendu, devant le portail du palais présidentiel, qui est aussi le début d’une longue route vide, le but était d’éloigner ce beau monde de l’ambiance et marcher dans le calme.

 

Ambiance bon enfant, malgré les circonstances   

Le coach et ses adjoint descendent les premiers et ce sont eux qui guideront les joueurs dans cette sortie spéciale, accompagné de Mansouri et de Neghiz, Gourcuff a discuté tout au long de la balade, alors que derrière, rien n’a changé au sein du groupe, les joueurs rigolaient, et parfois même on les entendait rire à haute voix, sans aucun complexe ni retenue, les propos du coach ont été donc clairs la veille quand il les a réunis alors que sa mère avait déjà quitté ce monde, plus question d’être déconcentré par quoi que ce soit.

 

25 minutes et 1 kilomètre plus tard…

Mis à part les grands jardins du palais du président, à peines visibles entre un mur et un autre, les Verts ont découvert la ‘’Polyclinique de la vierge Guadaloupe de Mongomo’’, un grand établissement sanitaire très bien structuré situé en face du palais du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

Les joueurs, leur bus et l’énorme dispositif sécuritaire ont carrément bloqué cette longue allée, permettant à l’EN de marcher doucement et assurer le but principal de la balade qui est une bonne circulation du sang, quelques heures avant le coup d’envoi du match, la balade a duré 25 minutes environ, puisque le bus a anticipé tout le monde vers le premier carrefour au bout de la route, et c’est là qu’après 1 kilomètre de marche que Gourcuff et ses poulains sont remontés à bord pour retrouver leur lieu d’hébergement, mettant un terme à cette balade pas comme les autres pour plonger définitivement dans l’ambiance du match contre le Ghana et oublier le temps de quelques heures la difficulté de la vie. 

S. M. A.    

 

 

 

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