Pas une seule fois où nous avions parlé avec un membre de la délégation ivoirienne, qu’il soit joueur, membre du staff ou membre dirigeant sans qu’il nous dise que l’Algérie est la grande favorite de cette CAN. Même le président de la Fédération de football de la Côte d’Ivoire a affirmé autour de lui :

«Cette fois-ci je suis tranquille. Je n’ai pas l’étiquette du favori comme d’habitude et du coup j’ai beaucoup moins de pression de la part des médias du pays», avait-il fait savoir autour de lui. En effet, des journalistes ivoiriens qui n’ont fait réellement leur apparition que suite à la qualification de leur équipe pour ce quart de finale. De son côté, le coach Hervé Renard n’a pas manqué de nous faire savoir en off avant même son match face au Cameroun, qu’en cas de qualification, il ne souhaiterait pas rencontrer l’Algérie, le grand favori de ce tournoi. Un discours plutôt harassant pour les Algériens, car réellement tout le monde sait qu’au vu des qualités des deux équipes et les individualités qu’elles renferment, ça sera du 50/50.

Pourquoi donc répéter sans cesse un tel discours si ce n’est pas jouer sur les nerfs de nos joueurs. D’ailleurs certains d’entre eux n’ont pas manqué de signaler qu’ils veulent les mettre sous pression. «Bien évidemment qu’au vu de l’effectif des Ivoiriens, on ne peut pas dire que nous sommes les favoris. S'ils disent ça c’est seulement pour nous mettre sous pression», nous a fait savoir l’arrière gauche de Naples avant-hier en zone mixte. Certes les deux équipes cohabitent parfaitement bien, mais les piques lancées par-ci, par-là, tantôt par l’entraîneur, tantôt par certains joueurs ne sont pas toujours du goût des poulains de Christian Gourcuff. Les Ivoiriens veulent se la jouer outsider et qu’une qualification pour les demi-finales serait un bonus. Or, ce n’est pas le cas pour les Yaya Touré et Gervinho qui ont bien envie d’aller au bout. Bougherra et ses coéquipiers ont bien décelé le piège et comptent bien le déjouer en se donnant à fond comme ils l’ont fait contre le Sénégal mardi dernier.

A. H. A.