En effet, ce fut le 1er août dernier. Un fardeau pas simple à assumer après que le Bosniaque ait pu qualifier l’Algérie pour la première fois de son histoire en huitième de finale de la Coupe du monde au Brésil au mois de juin dernier. Six mois durant lesquelles le nouveau sélectionneur a mis en place un nouveau système de jeu, en l’occurrence le 4-4-2, et que les joueurs ont mis du temps à assimiler d’autant plus que le nombre de jours de stages se comptaient sur le nombre des doigts. Six mois aussi où il fallait assurer une qualification pour la CAN prévue initialement au Maroc sans avoir à jouer une rencontre amicale. Mais un baptême du feu qu’il avait superbement bien réussi puisque les Verts ont remporté leur premier match à Addis-Abeba en Ethiopie mais aussi les quatre qui ont suivi, la seule défaite fut contre le Mali avec une équipe algérienne bis. Six mois où Christian Gourcuff a donné les commandes à Yacine Brahimi, lui qui ne faisait presque pas partie des plans de Vahid Halilhodzic. L’ancien coach des Merlus, lui, en a fait son meneur de jeu avec une grande liberté sur le terrain. Avant cette CAN, le président de la Fédération algérienne de football annonçait que l’objectif de cette 30e édition de la Coupe d’Afrique des nations c’est de faire aussi bien qu’en 2010, à savoir atteindre au moins le stade des demi-finales. Christian Gourcuff qui n’avait jamais pris de sélection avant l’Algérie et qui n’avait jamais aussi connu l’Afrique, est à un palier de son objectif. Certes, connaissant l’homme, on sait qu’il ne voudra pas s’arrêter en si bon chemin, mais avant cela il y aura ce soir à partir de 20h30 au stade de Malabo ce grand choc face à la Côte d’Ivoire. L’autre changement ressenti particulièrement au niveau du groupe, c’est qu’il est plus cool dans la vie quotidienne avec ses joueurs. Les traitants en véritable pros, il n’est pas constamment derrière leur dos, ce qui n’est pas pour déplaire à Bougherra et ses coéquipiers puisqu’il leur permet de souffler un peu.
Jusque-là, Christian Gourcuff a toujours su sortir le discours et le schéma qu’il fallait pour redresser la barre notamment face au Sénégal mardi dernier. Ce soir face à la Côte d’Ivoire et après six mois on saura si sa pâte façonnée depuis le 1er août dernier aura complètement pris.
A. H. A.