Fekir : «Autant buteur que passeur, j'aime les deux»

Révélation lyonnaise de la première partie de saison, voire même du championnat, Nabil est rapidement devenu un élément prépondérant du dispositif d’Hubert Fournier. A la fois créateur, buteur, provocateur, il peut évoluer sur plusieurs registres. 1 795 minutes disputées depuis le mois d’août, 10 buts et 5 passes décisives sans parler des actions qui ont amené un penalty, un coup franc suivis d’un but. Nabil n’a que 21 ans et 39 matches en pro (28 en L1) mais que de chemin parcouru depuis le 28 août 2013 à San Sebastian où il était entré en jeu à la mi-temps face à la Real Sociedad à la place de Benzia en se faisant déjà remarquer par ses nombreuses qualités.

Es-tu surpris par ce qui t’arrive ?

Ce n’est vraiment pas une surprise. Tout ceci, c’est le résultat du travail au quotidien. J’ai beaucoup travaillé et c’est mérité. Mon souhait était de faire une carrière pro sans être certain quand même d’arriver à ce niveau.


La saison 2013-2014 a-t-elle été plus positive que négative ?

Même si c’était ma première saison pro, je dirais négative. Je n’avais pas la confiance du coach. Après cela m’a endurci mentalement et avec toutes ces épreuves endurées depuis plusieurs années, je suis plus fort.

Attaquant ou milieu offensif ?
Je me vois plus comme un milieu offensif. A ce poste, je touche plus de ballons, je peux faire jouer les autres. Et cela ne m’empêche pas d’aller de l’avant, de marquer. Plus buteur ou passeur ? Pour moi, c’est pareil. En fait, j’aime les deux : marquer et faire des passes. J’ai toujours mis des buts chez les jeunes, moins en 19 ans nationaux avec St-Priest. C’est vrai que j’ai toujours envie de marquer et qu’il y a des matches où je le montre plus.

Rapide,  endurant ?
La caisse, je l’ai toujours eue et elle se travaille (à Tignes, mis à part Mehdi Zeffane au-dessus du lot, il était dans le peloton de tête avec Rachid Ghezzal). Rapide ? Je suis plus rapide avec le ballon (ce ballon toujours collé au pied depuis tout petit)… C’est bizarre.

 

Nabil est-il plus fort avec Alex Lacazette ?
Oui et non. Il y a d’autres joueurs dans le groupe. Après, c’est vrai que de jouer avec un attaquant de la qualité d’Alex, cela te bonifie (il ne savait pas qu’il n’avait pas encore marqué sans la présence du buteur olympien…).

 

Ton plus beau but et ta plus belle passe ?
Le but, c’est celui que je marque face à Montpellier en faisant un piqué. La difficulté, c’est de le faire au bon moment en ayant regardé le gardien. La reprise de volée contre l’EAG ? Non, le piqué, je préfère. Le but raté ? C’est en début de seconde période face à Reims. Alex me donne un ballon de but. J’ai le temps de contrôler, mais je frappe sur le gardien. Je m’en suis voulu parce qu’à ce moment, il y avait 1 à 1. Le penalty contre le Stade Malherbe ? Non, ce n’était pas un moment important du match pour l’équipe, on menait 3 à 0. Bon, j’ai été déçu… Quant à la passe, celle de l’extérieur du pied gauche pour Alex contre Bordeaux.

Ton match référence ?
Celui face à l’EAG. Il y a le doublé et le reste… En ce qui concerne mon plus mauvais match, je dirais sans hésiter ma prestation face à l’OM. Déjà, à l’échauffement, ce n’était pas terrible. Je n’avais pas de sensations. Je n’ai pas fait un bon match. Après, cela peut arriver…

Que t’inspire le fait d’être le joueur du championnat qui subit le plus de fautes (69) ?
J’ai un jeu qui provoque les duels. Il faut accepter. Est-ce-que j’amplifie ? Non. Et c’est vrai que j’en fais pas mal aussi (38, soit le total le plus élevé de l’effectif lyonnais en L1). Cela a changé le regard des autres, mais pas ma vie, mon comportement. Je suis quelqu’un de simple.

 

Quel est ton geste technique préféré ?
Le crochet extérieur et la feinte de corps. C’est à la fois inné et du travail. Il y a d’autres gestes que je travaille à l’entraînement mais que je n’ai pas encore tentés en match comme le flip-flop… On verra. Quand je fais ce genre de gestes, je recherche l’efficacité et le côté spectaculaire pour faire plaisir aux supporters !

Le PSG est-il plus fort que l’OL ?
Sur le papier, normalement oui. On va essayer d’inverser la tendance. A Paris, cela avait été un bon match, même si on avait été dominés. On avait su revenir au score pour faire match nul.

Est-ce-que tu as changé avec ta réussite ?
Cela a changé le regard des autres, mais pas ma vie, mon comportement. Je suis quelqu’un de simple. Un défaut ? Je suis mauvais perdant en tout. J’essaie de ne pas le montrer comme quand je ne suis pas content. Il faut le garder pour soi…

 

 

 

 

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