Confirmez-vous votre inscription au stage d’Aïn Benian pour l’obtention de la licence d’entraîneur CAF ?
Oui, c’est bien mon nom qui figure sur la liste des candidats. J’ai bien l’intention de m’engager dans cette nouvelle aventure.
Quel âge avez-vous au juste ?
Au mois de mai prochain, je ferai 68 ans. Il n’y a pas d’âge quand on veut réussir dans un domaine qui vous passionne. Le football a été toute ma vie, je veux continuer dans la même voie. L’an passé, j’entraînais les enfants de l’école du CSA/MCA, cette fois je m’occupe des 12-13 ans d’Omar Betrouni. Pour que tout soit réglo, on m’a demandé de postuler pour avoir la licence CAF. J’ai constitué mon dossier et je l’ai remis à qui de droit.
Votre ambition est d’entraîner les jeunes ou de prendre une équipe de seniors à l’avenir ?
J’ai commencé avec les jeunes, maintenant je vise la licence CAF. Demain, si une opportunité se présente pour diriger des seniors, je ne dirai pas non. Je pense que je vais poursuivre avec les cadets puis grimper les étages jusqu’aux seniors. Un poste de coach adjoint me conviendrait ensuite, avant de songer à devenir entraîneur en chef.
Pensez-vous avoir les qualités pour prendre une équipe seniors ?
Oui, en tout cas, je ne reculerai pas. Récemment, j’étais avec Artur Jorge, l’entraîneur portugais du Mouloudia. Je lui ai dit qu’il manque un avant-centre et un patron dans son équipe. Il m’a dit : tu as raison. Je lui ai fait savoir ensuite qu’il ne connaissait pas encore la mentalité du joueur algérien. Alors, j’ai pris en aparté Djallit pour lui expliquer ce que doit être son rôle.
Que lui avez-vous dit ?
Ne t’attends pas à ce qu’on t’offre des balles de but sur un plateau, il faut que tu sois, toi d’abord, une source de problèmes pour les défenseurs. Un peu comme je le faisais à mon époque. Un avant-centre, c’est 80% de technique et 20% de ruse. Il doit rendre fous ses adversaires. Je crois qu’Artur Jorge a été un peu emballé par mon discours.
Donc, vous avez une âme d’entraîneur longtemps cachée ?
Oui, en quelque sorte. Moi, j’ai fait l’école française en 1958, j’ai côtoyé les grands tels Lucien Leduc et Bentifour. Aujourd’hui, je me documente beaucoup pour maîtriser un peu plus les ficelles du métier.
Pourquoi avez-vous attendu jusqu’à l’âge de 68 ans pour songer à ce métier ?
C’est mon destin. Il n’est jamais trop tard pour bien faire et on apprend à tout âge. On évolue tout le temps dans la vie. Figurez-vous qu’avant d’être avant-centre, je jouais comme défenseur central. Mieux, j’avais même commencé en tant que gardien de but. Alors, songer à la licence CAF à 68 ans me semble être comme une continuité de ce que j’ai entrepris dans ma vie.
Tahir Hacene, l’avant-centre, était connu pour sa ruse, quelle sera la marque de fabrique de Coach Tahir Hacene ?
J’essayerai de toujours expliquer aux joueurs du secteur offensif qu’un attaquant est avant tout un gladiateur, on ne peut être gentil en tenant ce poste. Quel entraîneur, je serai après ? Cela dépendra des joueurs, ce sont eux qui font l’entraîneur, a-t-on coutume de dire justement.
H. D.