Abordant d’emblée les futures échéances de l’équipe nationale, Christian Gourcuff affirme : «Nous nous projetons déjà sur la CAN que nous souhaiterions organiser, mais ça on le saura dans quelques semaines. Donc, voilà l’objectif, c’est d’abord cette CAN 2017 et puis il y aura juste après la Coupe du monde 2018. Nous nous attelons à nous préparer dès maintenant, c’est pourquoi ce stage du Qatar est intéressant. Il l’est dans la mesure où il nous permet de repartir. Il y a une ouverture dans ce stage, de nouveaux joueurs, notamment des joueurs locaux que nous avons pris, en plus des binationaux comme Rachid Ghezzal et Yacine Tafer. Il n’y a pas que ça, parce qu’on s’appuie sur l’ossature qui est resté la même, ce n’est pas une nouvelle équipe, vous savez ? C’est toujours la même équipe nationale sauf que cette fois-ci, nous voudrions lui injecter des joueurs dont la tranche d’âge lui permettra d’être mature dans deux trois ou quatre ans. Avec des garçons comme Brahimi et Feghouli qui, à ce moment-là, donneront beaucoup plus. Ce stage nous permettra aussi de peaufiner les automatismes de faire un travail technique avec tous ceux qui sont avec nous aujourd’hui.
«Chenihi est costaud, Hachoud aussi, Bounedjah aurait pu…»
Pour ce qui est des joueurs locaux convoqués pour ce stage du Qatar et les deux matches qui y sont prévus, le sélectionneur national, Christian Gourcuff dira : «Des garçons comme Chafaï, Benlamri ou encore Belaïli, ce sont des valeurs sûres, il n’y a pas à dire. Ces garçons que j’ai suivis durant les différents rassemblements avec la sélection A’, ou, pour certains, dans leurs clubs. Un joueur comme Chenihi nous intéresse beaucoup parce qu’il s’agit d’un garçon qui est très costaud, qui a beaucoup de qualités. J’ai remarqué que pour son cas on en parle peu, mais c’est un élément très intéressant, discret, mais au profil qui nous intéresse beaucoup. Il y aurait pu avoir d’autres, comme Hachoud par exemple qui nous intéresse aussi et qui aurait bien pu figurer dans la liste des 23. Pour ce qui concerne Khedaïria, il a un problème avec son club, c’est pourquoi il n’est pas avec nous. Bounedjah aussi est intéressant, mais comme je ne peux prendre que vingt joueurs, il me fallait faire un choix, je ne peux pas prendre tout le monde.» Concernant les binationaux, le sélectionneur national dira : «J’ai pris Rachid Ghezzal et Yacine Tafer. Le premier a depuis longtemps manifesté son enthousiasme à rejoindre l’équipe d’Algérie. C’est un garçon que j’ai eu l’occasion de voir, tout comme Tafer d’ailleurs, ce sont des joueurs formés à l’école lyonnaise et sont dans la tranche d’âge qui nous intéresse fortement.»
«J’ai discuté avec Kashi et Cadamuro»
Dans la liste des vingt-trois pour le Qatar, il manque bien entendu certains éléments qui étaient de la campagne africaine de 2015, comme c’est le cas de Kashi et Cadamuro, le sélectionneur aborde ces deux cas : «Kashi et Cadamuro ne sont pas avec nous, ils manquent de temps de jeu dans leur club. J’ai eu à discuter avec eux. Kashi n’a pas, depuis la CAN en Guinée équatoriale, pas encore repris avec son club, Cadamuro aussi, et là, ça pose problème pour eux. Mais bon, on verra bien comment vont évoluer les choses.»
«Mesloub ? J’y ai pensé, oui»
Tout récemment certaines voix se sont élevées pour poser le problème de Walid Mesloub, le meneur de jeu du FC Lorient, l’ancien club du sélectionneur national. Mesloub, qui brille avec son équipe, n’est pas convoqué en EN, certains diront que c’est justement parce qu’il joue à Lorient, Christian Gourcuff botte en touche : «Mesloub ? Oui j’y ai pensé aussi, mais là, il y a un problème de tranche d’âge. Comme vous le savez et comme je viens de vous le dire nous entamons la préparation de l’équipe dont les objectifs sont pour deux, voire trois ans. Mesloub ne rentre pas dans la tranche d’âge que nous recherchons, c’est la seule et unique raison de son absence avec nous.»
«Le tweet de Guedioura, c’est un truc d’ado»
Comme nous l’écrivions sur ces mêmes colonnes dans une précédente édition, le joueur international algérien de Watford, Adlane Guedioura, avait montré son étonnement à la publication de la liste des 23 montrant son incompréhension. «Va falloir qu’on m’explique là», avait tweeté Guedioura. Hier, lors de sa conférence de presse, le sélectionneur national n’a pas manqué de répondre : «Adlane joue depuis trois semaines. Il a retrouvé la compétition, c’est bien. Il s’attendait à une convocation qui n’est pas venue, et là, il commet une maladresse en s’adonnant à ce jeu qu’est tweeter. C’est vrai qu’en Europe beaucoup de joueurs, voire de présidents usent de ce moyen de communication. Mais moi je pense que c’est là un truc d’ado. Je crois qu’il y a d’autres moyens de s’exprimer à ce que je sache.»
«Piégé, Djabou s’est mis hors jeu de lui-même»
Interrogé sur le cas de Djabou, lequel avait ouvertement critiqué Christian Gourcuff de ne pas lui avoir donné la chance de s’exprimer sur le terrain, et d’avoir même remis en cause ses qualités, le sélectionneur répond très calmement : «En sélection il y a une discipline, et chacun de nous est tenu de la respecter. C’est une question de responsabilité. Il s’agit là d’une équipe nationale pas d’une équipe de quartier. Le respect du groupe est un des aspects fondamentaux à la bonne marche de cette équipe. Djabou a été piégé, il s’est alors exclu de lui-même. Il a commis une faute de com’. Je le répète encore une fois Djabou n’a jamais posé problème au sein du groupe, c’est en dehors qu’il a commis cette faute. Ce n’est pas du tout une affaire personnelle, qu’on se le dise. Je ne suis pas là pour ça d’ailleurs. Vous, journalistes, faites votre travail comme vous voulez, mais le joueur doit tenir du compte du respect du groupe et de l’équipe.»
«Il est en décalage avec le haut niveau, ce n’est pas une insulte»
«Djabou est libre de s’exprimer, je ne suis pas contre le fait. Cependant, il faut qu’il le fasse dans le respect du groupe, de l’équipe. J’ai dit que Djabou est en décalage avec le haut niveau, il me semble bien qu’il ne s’agit pas là d’une insulte, non ?! Le joueur ne nous a jamais posé problème lors de nos différents stages, mais c’est en dehors qu’il l’a fait, pour moi celui qui ne sait pas maîtriser sa com’ se met hors jeu de lui-même.»
«Il a dit : si je ne joue pas, qu’on ne me prenne pas, alors je ne le prends pas»
«Djabou a dit qu’il ne souhaiterait pas être sélectionné s’il n’était pas sûr de jouer. Alors comme moi, je n’ai pas envie de prendre quelqu’un qui doit être sûr de jouer et bien, je ne le prends pas. Voilà c’est tout. Au risque de me répéter Djabou est un garçon plein de qualités, mais moi, je dois être cohérent aussi dans mes positions, je ne peux pas prendre un joueur qui vient en sélection alors qu’il sait pertinemment qu’il va jouer. Il faut que Djabou sache qu’il y a de la concurrence, nous sommes en sélection et nul ne peut prétendre prendre une place à l’avance.»
«Soudani a compris»
Revenu, par la force des choses à ce qui s’était passé lors du match contre la Côte d’Ivoire, au moment de céder sa place, l’ex-Chélifien avait montré sa désapprobation en refusant de serrer la main au coach, Gourcuff apportera son éclairage à ce sujet : «Ce qu’avait fait Soudani en coupe d’Afrique est un comportement quelque peu normal. Il s’est énervé, je trouve cela tout ce qu’il y a de normal, mais, parce qu’il y a un mais. Ce genre de comportements ne doit plus se reproduire. J’ai eu un tête-à-tête avec lui, il a compris. Il a compris qu’il doit du respect à ses coéquipiers qui étaient sur le banc et qui n’ont pas joué. Il doit du respect à Slimani qui allait le remplacer sur le terrain. C’est ça, l’esprit du groupe, c’est ça le respect de l’équipe. Que peuvent penser les gars qui sont sur le banc et qui n’ont pas joué ? Il faut que chacun respecte le choix du groupe et chacun se plie à la discipline du groupe.» Et d’ajouter, comme pour apporter une précision très importante à ses yeux : «Quand j’ai pris en main l’équipe, il y avait une excellente ambiance, et beaucoup de respect des uns envers les autres. Cela dit, ceci l’est encore dans notre équipe, il n’y a jamais eu de problème dans l’équipe nationale.»
«Ghilas est un choix technique»
Nabil Ghilas, exclu pour un problème d’indiscipline le joueur du FC Porto (il a été depuis prêté à Cordoue), d’aucuns s’attendaient à la réhabilitation du cadet des frères Ghilas. Il n’est toujours pas convoqué. Invité à s’expliquer sur le sujet, le sélectionneur des Verts indiquera : «Pour ce qui concerne Nabil Ghilas, c’est juste un choix technique. Il ne faut pas trop extrapoler sur son cas, c’est juste un choix technique. Dans son poste, j’ai déjà Slimani, Belfodil qui aura fait une bonne CAN à mes yeux. Donc voilà. Si je ne l’avais pas pris pour la CAN, c’est vrai que sociométriquement parlant, il nous avait posé un problème, mais là, c’est un choix technique.»
«C’est normal qu’on redistribue les cartes»
Amener à revenir sur le stage qui débute aujourd’hui, et la composante avec laquelle il va devoir travailler, l’ex-coach du FC Lorient affirme : «Tout d’abord je voudrais vous dire que nous n’avons pas fait une mauvaise CAN. Nous sommes tombés face au futur champion, et quand on regarde de plus près ce match, nous n’avons pas été mauvais. Ceci d’une part, et d’autre part, il ne faut pas aussi qu’on se surestime. Pour moi la CAN n’a pas été un échec. Là maintenant, nous repartons, il y a de nouvelles échéances, de nouveaux objectifs, une nouvelle compétition, il me semble tout à fait normal qu’on redistribue les cartes.»
«Ce n’est pas grave pour Halliche et Mesbah»
Interpellé sur le cas des joueurs qui étaient blessés et qui sont convoqués quand même pour ce rassemblement de Doha, Gourcuff défend ses choix «Pour Halliche ce n’est pas si grave que ça. Il a juste une contusion, il est déjà sur pied. Sa blessure est sans gravité, elle ne nous cause aucun problème. J’ai discuté avec le médecin de la sélection, comme toujours en pareil cas, il m’a assuré que la blessure de Halliche ne prête guère à inquiétude. C’est en tout cas, la même chose pour Djamel (Mesbah, ndlr). Sur ces deux joueurs, je crois qu’on ne peut pas parler de blessure dès lors que l’un comme l’autre sont déjà remis, je crois que Halliche a disputé un match en cours de semaine, donc… voilà.»
«Zeffane, oui, j’y crois»
Relégué sur le banc, quand ce n’est pas avec la réserve, le natif de Sainte-Foy-lès-Lyon, a perdu sa place dans le groupe pro de l’Olympique Lyonnais depuis la dernière CAN. Mais en dépit de cet état de fait, il est quand même convoqué pour le stage de Doha, d’où l’interrogation de certains de nos confrères. Cependant, fort de son choix, Christian Gourcuff ne plaide pas coupable. Bien au contraire, il affirme avec force son choix : «Zeffane, oui c’est un garçon auquel j’y crois beaucoup. Je connais bien sa situation, sur ce secteur du jeu il m’apporte beaucoup, et je crois en lui. Dans son poste il m’apporte ce que je veux. Bon, je sais qu’il accuse actuellement un déficit physique, mais il répond à mes critères et à mes choix.»
«Benlamri, je l’utiliserai en défense centrale»
Revenu en sélection après certaines péripéties, aujourd’hui largement dépassées, le défenseur de la JS Kabylie, Djamel Benlamri sera à coup sûr, l’attraction des Verts lors de ses deux prochains matches amicaux, contre le Qatar et Oman. Interrogé sur son utilisation dans l’échiquier de l’équipe nationale, sachant que dans son club, il exerce plutôt au milieu du terrain, l’entraîneur des Verts précise : «C’est vrai que Benlamri est utilisé au milieu du terrain dans son club, mais pour moi il reste un défenseur central est’ justement dans l’axe que je l’utiliserai. Dans son club, ils l’utilisent où ils veulent, je ne vais tout de même pas dire à Jean-Guy (Wallemme l’entraîneur de la JSK, ndlr) où il devra le faire jouer, non ?»
«Derrardja ? Oui il est bon»
Actuellement meilleur buteur du championnat, Walid Derrardja ne figure pourtant pas dans la liste des 23 qui devront effectuer ce stage au Qatar. Questionné à ce sujet, Gourcuff répond : «Derrardja est bon, je n’ai rien à dire à ce sujet, mais ça reste aussi que je dois faire des choix. Je l’ai supervisé avec les A’, il a du potentiel. Si je le prends, je dois enlever un joueur, lequel ?»
Mbolhi laissé à la disposition de son club
Le gardien de but de l’équipe nationale, Raïs Mbolhi n’est pas concerné par le stage qu’effectuera l’équipe nationale depuis aujourd’hui au Qatar. Selon le sélectionneur national, Mbolhi a été laissé à la disposition de son club. «Le championnat américain vient à peine de débuter, nous avons donc laissé Raïs à son club.»
Mansouri fait du bon travail
Selon Christian Gourcuff, le manager général de l’équipe nationale, Yazid Mansouri, fait du bon travail à ses côtés : «Yazid connaît bien les joueurs, il fait du bon travail.»
Gourcuff et la presse
Le sélectionneur national excelle dans l’art de la communication. Sourire aux lèvres, ton très calme, il répond à toutes les questions, ne cherchant jamais à les éluder. Répondant à une question d’un confrère, sur d’éventuels problèmes en équipe nationale, Gourcuff répond de la façon la plus placide qui soit : «Faites votre travail comme bon vous semble, mais il ne faut pas inventer de problème là où il n’y en a pas !»
Il défend Brahimi et Feghouli
«Brahimi et Feghouli n’ont pas fait une mauvaise CAN. Comme cette CAN arrive en plein hiver, eux ils ne sont pas frais physiquement parce que durant l’automne, ils ont été très sollicités. Et puis, pour moi, il n’y a aucun problème de positionnement.»
La blessure d’Abeid, contrariante
Christian Gourcuff, sans langue de bois, s’est dit quand même contrarié par la blessure de Mehdi Abeid ? Comme il affirme regretter le fait que le joueur de Newcastle ne puisse pas répondre présent à ce stage.
Programme du stage (en heure locale)
Dimanche, lundi, et mardi : entraînement à 18h
Mercredi : entraînement à 19h
Jeudi match à 19h
Vendredi, samedi, dimanche entraînement à 19h
Lundi match à 17h
Il n’a pas cédé à la pression de la presse
Christian Gourcuff s’est défendu d’avoir cédé à la pression en convoquant des joueurs locaux, comme Belaïli, Benlamri et Chafaï : «Ce sont des joueurs que j’ai vus lors des stages de l’équipe A’. Je ne cède pas à la pression de la presse, non, jamais ! Cela dit, je ne suis pas quelqu’un de borné, si la presse parle d’un bon joueur, je prends.»
«Sétif est un bon collectif»
Le sélectionneur national a expliqué pourquoi il n’a pas pris de joueur de la formation championne d’Afrique en titre, l’Entente sétifienne : «Sétif, c’est un très bon collectif, mais ce n’est parce qu’on est champion d’Afrique des clubs qu’on a forcément des joueurs sélectionnables.»
Fekir, la FAF a été exemplaire
«La FAF a été exemplaire dans le dossier Fekir. Je ne veux pas revenir sur les détails de cette affaire, du fait que de par ma position, je ne peux dire certaines choses. Cependant, il faut savoir qu’en football, il se passe aussi des choses en dehors du terrain. Je ne veux pas m’étaler là-dessus, mais sachez qu’il y a des intérêts. Je le redis encore une fois, dans ce dossier, la Fédération algérienne de football a été exemplaire. Sa démarche a été saine, transparente et claire.»
M. O.