L’ancien buteur du Chabab de Belouizdad, aujourd’hui au Sporting Portugal, semble perdre du terrain et s’éloigner de sa place de titulaire en sélection. Il ne trouve pas grâce aux yeux du sélectionneur national. Slimani qui est une valeur sûre ne se distingue plus comme il l’était auparavant, quand bien même lors de sa dernière sortie, contre Oman, il a été l’auteur de deux passes décisives. Slimani qui était titulaire en puissance sous les ordres de Vahid Halilhodzic ne l’est plus aujourd’hui sous la coupe de Christian Gourcuff. Mais qu’estèce qui a pu changer en si peu de temps pour le baroudeur des Verts pour qu’il passe d’un statut à un autre ?
L’EN de Gourcuff joue à la verticale
La première cause de cette situation, ambigüe que vit Islam Slimani est l’option tactique que préconise le nouveau sélectionneur national, Christian Gourcuff. Ayant sous la main des joueurs très talentueux, comme les Brahimi, Feghouli et autres Mahrez, Gourcuff préfère jouer à la verticale, avec des petites passes et des infiltrations, essentiellement par l’axe (il n’est pas interdit aux Verts de passer par les ailes quand la situation du jeu l’exige). Dans cette manière de jouer et donc d’attaquer, il faut un attaquant de pointe qui joue dos au but et qui excelle dans les appels de balles dans les petites surfaces. Ce qui n’est pas le registre de Slimani qui, lui, ses points forts sont tout autres. L’attaquant du Sporting Portugal, lui, est plus à l’aise et apte par les longues balles aériennes en diagonale qu’il se fait un plaisir de couper, soit en l’air soit à terre. Slimani est plus à l’aise dans les appels de balles en profondeur, avec des distances à parcourir variant entre quinze et trente-cinq mètres, quand ce n’est pas un peu plus.
Avec Vahid, tout reposait sur Slimani
Comme il est très friand des centres tendus qu’ils viennent de la gauche ou du côté droit. Ayant une façon de jouer qui lui permet de marquer des buts, l’ex-sélectionneur Vahid Halilhodzic a quelque peu, bâti ses plans de batailles sur la force de son attaquant de pointe qu’est Slimani. Jeu court, avec des débordements, tantôt à droite, tantôt à gauche suivis d’un centre, cherchant la tête de Slimani qui rôde dans la surface de réparation. A cette façon de jouer, Halilhodzic alternait par un jeu long, demandant aux hommes du milieu et des défenseurs de chercher loin Slimani qui faisait des appels de balles, parfois à hauteur de la ligne médiane.
Peu de centres, peu d’espaces
Avec le jeu actuel de l’équipe nationale, l’ex-Belouizdadi est assez souvent isolé. jouant dos au but, il sert d’appui à ses coéquipiers, sachant qu’il est aussi un bon remiseur, mais dans ce cas-là, on le sent trop isolé, lui qui a besoin d’espace pour faire parler sa force et son sens du but. Lors du dernier match amical de l’Algérie, on a vu un Slimani obligé de se mettre en biais par rapport au but, quand il ne décale pas carrément sur les flancs pour toucher des balles. Pourtant l’attaquant des Verts affiche des statistiques qui ne trompent pas. Du temps de Vahid Halilhodzic, il a été l’auteur de treize buts et de neuf passes décisives en sélection. Le Lisboète de l’équipe d’Algérie est dans une moyenne qui fait de lui un attaquant dont on ne peut se passer comme çà, du jour au lendemain. Mais depuis l’avènement de Christian Gourcuff à la barre des Verts, les stat’ de Slimani périclitent, il en est à son treizième matches et un maigre capital buts, puisqu’il n’en a inscrit qu’un seul. Cette déclinaison pourrait lui être fatale.
On lui préfère Belfodil
Depuis la fin de la Coupe du monde 2104, Islam Slimani fait face à une concurrence féroce mais pas que. Le sélectionneur lui préfère carrément le Parmesan Ishak Belfodil. Ce dernier qui reste quand même un joueur de talent mérite amplement sa place en sélection répond mieux aux exigences de Gourcuff qui lui donne de plus en plus du temps de jeu. Belfodil, qui est un battant, se retrouve bien dans la façon de jouer des Verts, à l’approche des buts. Tout compte fait, le sélectionneur national aujourd’hui préconise de jouer selon les qualités et les points forts de Belfodil que de ceux de Slimani. C’est du reste un choix tactique qu’il devra tout de même expliquer, parce que là, Islam Slimani est mis dans une voie de garage. Ainsi, Yacine Brahimi n’est peut-être pas la seule victime du 4-4-2 de Gourcuff.
M. M.