CAN 2017 : L’échec de la candidature algérienne

Rideau ! Après de longs mois d’attente, de multiples supputations, la CAF a tranché, ou voté, c’est selon, c’est le Gabon qui organisera la prochaine édition de la coupe d’Afrique des nations. L’Algérie est battue, elle devra attendre 2025 pour pouvoir postuler à nouveau, sachant que les éditions 2019, 2021 et 2023 sont déjà acquises.

Mais pardi ! Qu’est-ce qui a fait que le dossier Algérie ne passe pas ? Pourtant à bien y regarder, tout, absolument tout, nous donnait les favoris pour cette édition. Sur tous les plans, sous tous les angles, et même sous toutes les coutures, l’Algérie avait de meilleures chances et les plus forts atouts. Mais comble du comble ce n’est pas l’Algérie qui organisera cette édition. La dernière fois que notre pays avait organisé cette manifestation continentale, c’était il y a vingt-cinq longues années. Et puis l’Afrique du nord, la zone où est affectée l’Algérie, n’a pas eu à organiser cette CAN       (excepté le Maroc en 2014 et qui s’est désisté par la suite) depuis 2004 en Tunisie. Sur le plan des infrastructures, les trois villes et quatre stades que présente l’Algérie sont dignes d’un événement bien plus important que la CAN. Des stades flambant neufs comme ceux d’Oran et de Baraki, d’autres refaits à neuf, comme ceux de Annaba et d’Alger. Qu’il s’agisse de la communication ou des transports, de l’hébergement ou de la sécurité, pour le commun de nos concitoyens, le dossier Algérie est de loin le meilleur, mais il n’est pas passé. Alors pourquoi ?

 

Un dossier mal défendu

Si avec autant d’atouts on ne gagne pas la mise, c’est que quelque part, ce dossier a été mal, voire très mal défendu. Avoir autant d’avantages est perdre la partie, c’est un échec que les responsables du football doivent assumer. Il est bien évident que le jeu des coulisses à ce niveau, comme à d’autres d’ailleurs, est très important, mais sommes nous si faibles. Dans ce jeu-là ? Les gens qui étaient censés défendre le dossier Algérie ont-ils fait tout ce qu’il fallait pour convaincre les votants ? Apparemment non. Ont-ils été offensifs en mettant en valeur tous les atouts que comporte ce dossier ? Non, bien sûr. Ceux qui devaient louer la candidature de l’Algérie ont-ils pris toutes les mesures qui s’imposent en pareille circonstance ? La réponse est bien entendu non. La FAF et le MJS savaient très bien qu’il y aura du lobbying à faire pour faire passer la candidature de l’Algérie, selon toute vraisemblance, ils ne l’ont pas fait. Les initiés diront qu’à chaque fois qu’il y a une candidature de cette envergure il y a forcément du lobbying à faire, alors pourquoi n’a-t-on pas pris les devants de ce côté-là et fait du lobbying comme l’ont fait les Gabonais ? On ne le dira jamais assez, ce dossier a été très mal défendu, sinon jamais un dossier aussi consistant ne serait pas passé. Il est tellement plus difficile de perdre que de gagner avec le dossier Algérie que certains ont qualifié ceci de «meilleur échec de l’Algérie depuis l’indépendance». Le Gabon, qui a eu à organiser dans un passé récent la CAN (en 2012 conjointement avec la Guinée équatoriale), a su damer le pion à l’Algérie. En plus d’être une amère déception et une grande frustration, il s’agit là d’un échec difficile à digérer pour les Algériens, notamment pour ceux qui avait la mission «très facile» de nous faire organiser cette CAN.

M. O.

 

 

14 membres du comité exécutif se sont réunis à huis clos

12  membres ont voté pour désigner le Gabon

Hier le comité exécutif de la CAF  s’est réuni  à huis clos au Caire pour procéder à la désignation du pays qui organisera la prochaine CAN. Sur les 14 membres formant  le comité exécutif  de la CAF seuls 12 ont voté puisque Mohamed Raouraoua le président de la FAF et Kwesi  Nyantakyi le président de la Fédération ghanéenne  n’ont pu voter du fait que leurs pays étaient candidats  pour l’organisation de la CAN 2017. Le scrutin s’est déroulé à huis clos loin des yeux et des regards des curieux. Après une attente de plusieurs minutes,  le président de la CAF est sorti pour annoncer les résultats du vote précisant que c’est le Gabon qui a été choisi pour organiser la coupe d’Afrique des nations 2017. Jusqu’à hier rien n’a filtré sur le détail du vote  qui a consacré le Gabon devant l’Algérie et le Ghana.

K. H.

Après une attente de 25 ans

L’Algérie devra encore patienter au moins 10 ans

Prévue initialement en Libye puis  délocalisée pour des raisons sécuritaires, la CAN 2017 n’aura pas lieu en Algérie comme le souhaitait  l’Etat algérien qui avait pourtant  déposé un dossier de candidature bien ficelé avec beaucoup d’arguments solides.  La CAF a finalement  choisi  le Gabon  désigné pour abriter la 31e édition de la coupe d’Afrique des nations. Pour voir l’Algérie accueillir une seconde fois la CAN, il faudra attendre 2025. En effet, la seule chance pour voir la prestigieuse compétition africaine  se dérouler dans notre  pays  il faudra attendre que les 4 prochaines éditions passent. Fondant de grands espoirs pour abriter la CAN 2017, l’Algérie  n’aura pas ce privilège  perdant une grande bataille. L’édition de 2019 qui a été accordée au Cameroun, celle de 2021 cédée à la Côte d’Ivoire et celle de 2023 qui se jouera en Guinée, il faudra donc attendre 2025  pour voir l’Algérie  organiser la CAN, mais même pour cette date ce n’est pas encore acquis  car il faudra encore se battre et batailler durement  pour convaincre l’empire CAF.

K. H.

 

 

 

 

 

Daniel Cousin (manager général de la sélection gabonaise) : «J’étais confiant»

Cinq ans après, la coupe d’Afrique des nations se jouera à nouveau au Gabon. « J’étais très confiant, a déclaré au Figaro, Daniel Cousin, ancien attaquant du Mans, devenu manager général de la sélection gabonaise. On a prouvé qu’en matière d’organisation, on savait faire. Il reste un stade et demi à finir, on sera prêts. On a tout pour réussir une grande coupe d’Afrique des nations. »

 

Le Gabon avait aidé la Guinée équatoriale et… Hayatou

 

Le Gabon a certes refusé de remplacer le Maroc en janvier dernier, mais elle a quand même soutenu logistiquement la Guinée équatoriale avec la livraison de vingt bus pour le transport des délégations et des équipes lors du tournoi 2015. Le président Ali Bongo a d’ailleurs rencontré Aïssa hayatou à plusieurs reprises quelques semaines avant l’attribution du tournoi à la Guinée équatorial. Selon les observateurs, ceci a joué un grand rôle dans l’attribution au Gabon de la 31e édition de la CAN.

 

La CAF punit-elle l’Afrique du Nord ?

La CAF fait un choix fort en excluant l’Algérie d’une compétition destinée à l’origine à la Libye. Elle le fait au risque de fâcher les pays d’Afrique du Nord qui voyaient d’un bon œil un de leurs représentants accueillir le tournoi. Il faut dire que depuis 2004 aucun pays maghrébin n’a eu l’honneur d’abriter ce tournoi. Le retrait de la Lybie, puis le refus du Maroc suivi du refus de l’Algérie de remplacer son voisin n’ont pas été vus d’un bon œil par l’homme fort de la CAF.

 

Berdja (membre de la délégation algérienne au Caire) : «On n’a pas assisté au dépouillement »

 

«On était optimistes car notre dossier était fort. On n’a même pas pu assister au dépouillement. Hayatou est entré, a pris son enveloppe et a annoncé le Gabon comme pays organisateur de la CAN 2017. On ne nous a donné aucune explication. On ne sait même pas de combien de voix on a perdu ce vote. On ignore aussi combien l’Algérie a eu de voix… », expliquera Abdelkader Berdja, ancien responsable de la communication à la FAF, membre de la délégation algérienne chargée de défendre le dossier algérien auprès de la CAF.

 

Hayatou annonce le gagnant, la délégation algérienne quitte la salle

Nous avons appris de sources sûres présentes sur les lieux que la délégation algérienne a quitté la salle quelques secondes après que Hayatou ait annoncé le Gabon comme futur organisateur de la CAN 2017. Les Algériens n’ont même pas assisté au tirage au sort des éliminatoires de la CAN 2017, dira notre source. Seul Raouraoua est resté par obligation.

 

 

 

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