Félicitations pour la qualification historique à la finale de la coupe d’Algérie, Zizou…
Merci beaucoup, c’est la consécration d’un dur labeur depuis le début de la saison. Hamdoulah, on a réussi à arracher le sésame pour jouer la finale historique de la coupe d’Algérie. On ne pouvait espérer mieux du fait que l’objectif premier de l’équipe, pour rappel, consistait à assurer le maintien avec une place honorable, et aller le plus loin possible en coupe.
Justement, l’exploit s’est produit face à la super-équipe d’Afrique, en l’occurrence l’ESS, et chez elle de surcroît. Ne n’était pas évident, n’est-ce pas ?
Sans prétention aucune, on s’est déplacés à Sétif pour revenir avec le billet de la qualification, dans la mesure où nous avions un ascendant psychologique sur l’ESS, malgré son statut de meilleure équipe d’Afrique, et ce, pour plusieurs raisons, dont principalement le fait qu’on soit le leader du championnat de la L1 Mobilis, en plus du fait que nous sommes la seule équipe qui a passé trois tours depuis le début de l’épreuve populaire hors de ses bases, alors que le stade du 8-Mai-1945 nous réussit avec le point ramené en championnat (1-1), sans parler de la correction (3-0) que nous leur avons infligée au stade de l’Unité maghrébine. C’est vous dire que nous étions bien préparés sur le plan mental pour confirmer notre suprématie sur l’Entente, qui, pour être correct, n’a pas démérité.
La mésaventure du stade d’El-Eulma ne vous a-t-elle pas affectés ?
Le groupe est bien armé sur le plan mental pour résister au scénario de déstabilisation qui n’a pas abouti lors de notre regroupement d’El-Eulma, avec le tristement célèbre feuilleton du stade qui n’a pas été mis à notre disposition pour les entraînements. On a réussi à trouver un stade de rechange malgré tout, ce qui nous a motivés encore plus pour revenir avec la qualification, tout en étant prêts à déjouer les scénarios mis en place pour nous barrer la route de la finale.
Pouvez-vous être plus explicite ?
Je pense qu’il n’y a pas grand-chose à expliquer, je vous invite à revoir la prestation de l’arbitre Benouza, qui a tout fait pour nous sortir du match ; il a commencé à provoquer Zerdab dès l’entame du match en le menaçant d’expulsion, il a joint l’acte à la parole dans un moment très critique à la 45’+1, avant de me réserver le même traitement après, où, à défaut de m’expulser, il a sifflé un penalty imaginaire. Les images TV et les spécialistes de l’arbitrage le confirment, c’était flagrant. J’ai fait sciemment de ne pas toucher Gasmi, mon ancien coéquipier, car je savais qu’il allait tomber au moindre contact. Ce qui explique ma surprise et ma réaction envers l’arbitre, qui a brandi le carton jaune alors que la sanction méritait le rouge direct s’il avait jugé que j’avais commis la faute, du fait que j’étais le dernier défenseur, ce qui explique que Benouza cherchait plus à siffler le penalty qu’à m’expulser.
Mais Benouza a expulsé aussi Mellouli, et l’ESS n’a pas protesté, comment l’expliquez-vous ?
Ecoutez, je ne suis pas le seul à le dire, c’est toute l’équipe. On a joué face à 11 Ententistes et l’arbitre, qui était menaçant et très sévère avec nous ; on avait peur qu’il expulse un autre joueur après Zerdab, où qu’il accorde un autre penalty ou un but litigieux. C’est vous que nous n’étions pas rassurés. Je dis hamdoulah, la justice divine existe, Djahnit a raté le penalty et Dame Coupe nous a choisis pour disputer la finale.
Justement, vous êtes l’un des héros de la qualification historique avec votre but à la captain Majed, qui fait le buzz sur le Net, un commentaire…
J’ai vu la vidéo sur le Net, ça fait plaisir de contribuer dans un exploit aussi historique qui a rendu le sourire à notre formidable public. Je n’ai fait que mon devoir, et le mérite revient à l’entraîneur avant tout, lequel a réussi à nous remonter le moral après l’expulsion de Zerdab qui, je ne vous cache pas, nous a coupé les jambes, d’autant plus que nous allions évoluer amoindris et sans attaquant. C’est dire que nous allions subir le poids du match. Mes camarades étaient de véritables combattants sur le terrain, et le public nous a encouragés avec cœur. Pour le but, j’ai demandé à Dehouche de me servir lors des balles arrêtées pour égaliser. Dieu merci, j’ai eu la chance de remettre les pendules à l’heure avec l’aide de Salhi avec lequel je partage l’honneur du but inscrit, qui ressemble pour dire à celui de captain Majed (rire).
Apres la liesse et l’euphorie de l’exploit, vous êtes appelés à reprendre les entraînements demain (ndlr : aujourd’hui), pour préparer le match de vendredi contre l’USMH. Comment se présente-t-il pour vous ?
Pour nous, les joueurs, on s’est très bien défoulés, on a fêté comme il se doit notre succès, et longuement avec les supporters dans une communion formidable, en plus de la liesse des vestiaires. C’est largement suffisant du fait que nous sommes appelés à reprendre le travail demain pour préparer le match de vendredi contre l’USMH en championnat, dont l’objectif est de préserver notre statut de leaders, du fait que nous jouons sur deux fronts. On doit garder les pieds sur terre pour éviter de tomber dans le piège de l’euphorie après notre qualification historique à la finale. Comme il reste une étape à franchir en coupe, on est sommés de continuer à travailler durement pour conclure le parcours de référence avec un trophée, à défaut du doublé, qui nous tend les bras.
En vous laisse le soin de conclure…
Je voudrais rassurer les Crabes que nous allons continuer à défendre avec cœur et sans relâche les couleurs du MO Béjaïa, un club dont j’ai l’honneur de porter le maillot et le brassard de capitaine après mon aîné et exemple à suivre, Nassim Dehouche, pour qu’ils gardent le sourire, et continuer l’aventure de Dame Coupe jusqu’au bout avec succès, sans oublier le titre de champion d’Algérie que nous ne lâcherons pas, et qu’on va leur dédier en priorité, car ils sont notre fierté et catalyseur ; ils méritent respect et considération, c’est notre principale force.
L. C.